Les Eglises chrétiennes d’Egypte pourront-elles construire leurs lieux de culte plus facilement qu’auparavant ? C’est ce que laisse penser le projet de loi présenté le 16 mai 2016 par le gouvernement égyptien au Parlement, qui doit encore en débattre. Selon l’agence Fides, le texte gouvernemental comprend treize articles intégrant une définition du mot « église » et la description des mécanismes au travers desquels résoudre d’éventuels problèmes avec les autorités administratives locales. Les évêques se verraient ainsi reconnaitre le droit de saisir le Conseil d’Etat en cas de retard déterminés par des prétextes dans le cadre des procédures relatives à la construction de nouvelles églises.
Cette nouvelle législation, si elle est adoptée, remplacera celle datant de l’Empire ottoman qui réglemente encore la construction d’édifices religieux en Egypte. Il est pour l’instant impossible de construire des églises ou d’autres lieux de culte chrétiens, à proximité des écoles, des canaux, des édifices gouvernementaux, des voies ferrées et des zones résidentielles. De plus, le président égyptien doit encore directement donner son autorisation.
Cette perspective d’ouverture tombe à un moment indédit dans l’histoire des relations interreligieuses entre catholiques et musulmans. En effet, pour la première fois, un pape rencontrera un grand imam de l’Université d’Al-Azhar, la plus haute autorité de l'islam sunnite. Une audience entre François et Ahmed Al-Tayyeb devrait avoir lieu au Vatican le 23 mai prochain. Pour en savoir plus sur cette rencontre
(Radio Vatican/fides/réd.)
Eglise suspendue du Caire, quartier copte
Pour la première fois, un pape rencontrera un grand imam de l’Université d’Al-Azhar, la plus haute autorité de l'islam sunnite. Une audience entre François et Ahmed Al-Tayyeb devrait avoir lieu au Vatican le 23 mai prochain. La venue du grand imam de la plus ancienne université islamique est un événement : l’aboutissement de plusieurs mois de rapprochement entre la prestigieuse institution du Caire et le Saint-Siège.
Dès l’automne, votre revue paraîtra sur deux supports complémentaires : une édition papier trimestrielle et un site web proposant des articles d'actualité.
Plus étoffée, l'édition trimestrielle développera deux dossiers par numéro, autour de thématiques fortes. La rédaction vous proposera en outre sur son site web encore plus d'articles d’actualité, dans ses domaines de prédilection (spiritualité, théologie, politique, société, arts, etc.). Un tournant vous attend, comme l’explique Pierre Emonet, directeur de la revue, dans la lettre ci-dessous.
Le Père Ghassan Sahoui vit à Alep où il est le directeur des JRS (Jesuit Refugee Service). Il lance un double appel : aux dirigeants pour relancer un dialogue de paix, et aux chrétiens afin qu'ils prient pour leurs frères syriens. Choqué par les violences, le Père Sahoui revient sur les ondes de Radio Vatican la journée du jeudi 28 avril, particulièrement sanglante.
Mgr Ivan Jurkovič, observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies à Genève, a réclamé l’interdiction des systèmes d’armes létaux autonomes (SALA), aussi appelés "robots tueurs", lors d’une conférence aux Nations unies, le 11 avril 2016. Il a demandé qu'une décision courageuse pour interdire les systèmes d’armes létaux autonomes soit prise lors de la prochaine conférence de la Convention sur certaines armes classiques (CCW) (décembre 2016). Les SALA (lethal autonomous weapons systems, en anglais) “ne nous protègent pas d’attaques et de terrorisme de tous genres perpétrés par des personnes utilisant des méthodes rudimentaires et prêtes à sacrifier leurs vies“, a argué Mgr Jurkovič. En outre, ils risquent de cacher ou diluer les vraies responsabilités, la machine étant à l’origine d’un homicide. Ces robots militarisés seraient capables de choisir leur cible à distance et de tuer rapidement.
La prévention reste la meilleure approche, a déclaré encore l’Observateur du Saint-Siège. "L’histoire des régulations, interdiction ou contrôle des armes montre que ces outils ne sont mis en place le plus souvent qu'après l'apparition d'importantes tragédies humanitaires", qu'il s'agisse d'armement nucléaire, d'armes chimiques ou de mines antipersonnel.
Pour en savoir plus sur ces armes, et en particulier sur les drones, vous pouvez commander auprès de la rédaction la revue choisir de janvier 2016 consacré au Soldat-drone au + 41 22 827 46 76 avec les articles d'Alexandre Vautravers, expert en sécurité à l'Université de Genève, De la torpille aux drones et de Cécile Dubernet, enseignante chercheuse à l'Institut catholique de Paris, Drones tueurs.
“.catholic”, tel est le nouveau nom de domaine internet voulu par la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège. Seuls les organismes, institutions, communautés, dicastères romains, diocèses, ordres religieux, associations, universités, ONG, hôpitaux et autres entités liées à l’Eglise catholique pourront choisir ce domaine. Une telle disposition permettra de partager les enseignements, le message et les valeurs de l’Eglise catholique avec la plus vaste communauté globale du cyberespace, note Radio Vatican.
D’autres situations similaires existent déjà sur la toile. Par exemple l’extension “.museum” est dédiée aux sites de musées. Ce nom de domaine international a été déposé fin 2013 par le Saint-Siège, dans le but de donner une meilleure visibilité à l’Eglise sur la toile et pour octroyer comme un sceau de fiabilité à ceux qui le déclineront. L’internaute sera ainsi sûr de tomber sur un site catholique, un genre de label, une présence cohérente et organisée, précise la Secrétairerie d’Etat du Saint-Siège.
Le Vatican dispose déjà du “.va”, comme le “.fr” pour la France. Mais cette extension est liée à un territoire ou un Etat et son utilisation est donc très restreinte. Un bureau spécial a été institué pour administrer le nouveau domaine. Composé essentiellement d’anciens informaticiens de Radio Vatican, il sera placé sous l’autorité du Secrétariat pour la communication. (cath.ch-apic/réd.)
Face à «une humanité souvent blessée et craintive qui porte les cicatrices de la douleur et de l’incertitude», le pape François a appelé les fidèles à «être des apôtres de miséricorde», lors de la messe qu’il célébrait place Saint-Pierre, le 3 avril 2016, pour le Dimanche de la Divine miséricorde. Car Dieu «désire venir à la rencontre de toutes les pauvretés et libérer des nombreuses formes d’esclavage qui affligent notre monde».
«Tant de personnes demandent d’être écoutées et comprises», a relevé le pape, demandant aux fidèles d’être de «bons samaritains (...) qui connaissent la compassion et le silence face au mystère de leurs frères et de leurs sœurs».
Dans son homélie, le pape a assuré que l’Evangile était le livre de la miséricorde de Dieu, mais que l’Evangile de la miséricorde demeurait «un livre ouvert», invitant alors les fidèles à devenir des «écrivains vivants de l’Evangile, porteurs de la Bonne Nouvelle à tout homme et à toute femme d’aujourd’hui (...) en mettant en pratique les œuvres de miséricorde corporelles et spirituelles, qui sont le style de vie du chrétien.» Cet Evangile, a-t-il ajouté, «demande des serviteurs généreux et joyeux, qui aiment gratuitement sans rien exiger en échange». Une fois encore, le pape a assuré que «la miséricorde de Dieu est éternelle ; elle ne finit pas, elle ne s’épuise pas, elle ne se rend pas face aux fermetures, et elle ne se fatigue jamais». (I.Médias/réd.)
L'évêché et le chapitre cathédral de Cordoue ont accepté d'inclure le terme de mosquée dans tous les documents présentant la cathédrale de la cité andalouse, rapporte le 29 mars 2016 le site espagnol Religion digital. Depuis plusieurs années, des groupes militants réclament que la propriété du complexe, inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO, soit remise par l'Eglise catholique à la main publique.
Construite sous les Omeyyades au VIIIe siècle, qui en firent l’un des plus beaux exemples de l’architecture musulmane, la grande mosquée de Cordoue a été transformée en cathédrale après la reconquête de la ville en 1236 par Ferdinand III de Castille. Sa gestion, y compris les visites touristiques, revient à l’Eglise catholique qui en est la propriétaire légitime. En février dernier, le ministre de la Culture de la province d'Andalousie avait demandé à l'Eglise d'inclure dans toutes ses publications le terme de mosquée, pour désigner la cathédrale. Mais cette mesure ne suffira probablement pas à calmer les exigences de ceux qui voudraient voir l'édifice repris par le pouvoir public. Emmené par quatre anciens maires de la ville, le mouvement a exprimé sa profonde inquiétude à propos de la situation de la mosquée de Cordoue. Il accuse le gouvernement régional de n'avoir rien fait pour changer les choses et fustige l'Eglise pour sa gestion.
En 1998, la loi avait établi que toutes les institutions publiques devaient inscrire leurs propriétés sur un registre, y compris l’Eglise. Ce que le diocèse de Cordoue a fait en 2006. Cette immatriculation reste cependant aujourd'hui contestée, même si l'Etat espagnol a confirmé en décembre 2014 que la propriété de l'Eglise ne pouvait pas être remise en cause. (cath.ch-apic/réd.)
Les communautés religieuses musulmanes, juives, bouddhiste ou autres seront, peut-être, bientôt officiellement reconnues par l'Etat de Neuchâtel. Le Conseil d'Etat a validé, le 23 mars 2016, un avant-projet de loi sur la reconnaissance de communautés religieuses, conformément au mandat fixé par la Constitution neuchâteloise de 2000. Le gouvernement finalisera ce projet de reconnaissance en 2016, assure la République et canton de Neuchâtel dans un communiqué.
Le texte souligne que le canton compte un nombre important de communautés religieuses qui reflètent la grande diversité de son tissu culturel. Outre les Eglises reconnues par la Constitution, soit les Eglises réformée évangélique, catholique-chrétienne et catholique-romaine, on dénombre quelque 12 autres communautés chrétiennes, 9 communautés musulmanes, 4 communautés bouddhistes, une communauté israélite et une communauté baha'íe.
La Constitution neuchâteloise de 2000 prévoit ainsi qu'une loi fixe les conditions et la procédure de reconnaissance des autres communautés religieuses, ainsi que les effets d'une telle reconnaissance. L'Etat de Neuchâtel précise que toute demande de reconnaissance doit provenir de la communauté elle-même. La procédure prévoit ensuite une période d'instruction, durant laquelle les différentes exigences fixées par la loi sont examinées. Si toutes les exigences sont remplies, la demande est alors transmise par le Conseil d'État au Grand Conseil, qui se prononce en dernière instance, par voie de décret.
Favoriser l'intégration
L'un des objectifs centraux de ce projet est de s'assurer que les communautés candidates respectent les différentes exigences posées par le projet, notamment quant à la forme juridique et au caractère démocratique de leur organisation, à leur représentativité et à leur rôle d'utilité publique dans le canton.
La procédure prévue par étapes permet d'augmenter la visibilité des communautés religieuses candidates et leur acceptation par la population, assure le communiqué.
La reconnaissance permet aux communautés de bénéficier de droits s'approchant de ceux octroyés aux trois Eglises reconnues. Il s'agit notamment de la perception par l'Etat d'une contribution volontaire de leurs membres, du droit à l'exonération fiscale, du droit de dispenser une éducation religieuse dans les locaux scolaires et de participer au service d'aumônerie dans les pénitenciers et les hôpitaux. (cath.ch-apic/réd.)
Le Réseau œcuménique de l’eau (ROE) du Conseil œcuménique des Églises (COE) invite ses Églises membres et les personnes qui le soutiennent à mener réflexion sur l'eaupendant le carême. Pour beaucoup de gens dans le monde, l’eau est soit quelque chose qui va de soi, soit quelque chose dont on a désespérément besoin. La campagne 2016 des Sept semaines pour l’eau mène chacun dans un pèlerinage de justice de l’eau au Moyen-Orient, avec un accent spécifique mis sur la Palestine.
Une occasion de lire le témoignage du Père jésuite Sami Hallak, d'Alep, en Syrie, à propos de la grave pénurie d'eau à laquelle est confrontée la population de la ville.
La Suisse a accepté, sur demande iranienne, de représenter les intérêts de l’Arabie saoudite à Téhéran, et de l’Iran à Riyad, suite à la rupture des relations diplomatiques entre les deux pays en janvier 2016. S’exprimant le 19 février 2016 dans la Schweizer Illustrierte, l’évêque de Bâle Felix Gmür a estimé que notre gouvernement devrait plutôt prendre ses distances avec l’Arabie saoudite, du fait de l’absence de liberté de religion dans ce pays. Un avis que ne partage pas l’irano-suisse Mohammad-Reza Djalili, professeur émérite à l’Institut de hautes études internationales et du développement de Genève.
« Les Suisses ont une longue expérience de l’Iran. Ils y défendent les intérêts des Etats-Unis depuis 1980 et ils le font bien. Son nouveau rôle de médiateur entre l’Iran et l’Arabie saoudite prouve qu’en tant qu’Etat neutre, la Suisse a toujours un rôle considérable à jouer dans les relations internationales. Son nouvel engagement souligne aussi son intérêt à servir la cause de la paix. La diplomatie suisse ne pourra pas faire des miracles, mais elle pourra atténuer les tensions dans la région, le plus important étant que les pays concernés lui font déjà confiance. Toute la vie sociale est basée sur les relations de confiance. Sans celle-ci, il n’y a pas d’avancée possible. L’expérience passée des bons offices de la Suisse montre que quand la diplomatie suisse donne un conseil, très discrètement d’ailleurs, son interlocuteur peut être enclin à le suivre. »
Lors de son voyage à Cuba, le pape François a signé une déclaration commune avec le patriarche orthodoxe de Moscou Kirill. Un texte qui a semé le trouble chez certains orthodoxes, et plus encore de profondes inquiétudes chez les gréco-catholiques, en Ukraine en particulier.
Le Père jésuite David Nazar, recteur de l’Institut pontifical oriental à Rome, est considéré comme l’un des meilleurs experts des Eglises orientales. Ce Canadien d’origine ukrainienne a été supérieur des jésuites en Ukraine pendant 12 ans. Interrogé par Radio Vatican, il estime que le plus important est que ces rencontres entre responsables d’Eglises peuvent enfin avoir lieu. Celle entre le pape et le patriarche russe, mais aussi celle entre les prélats orthodoxes lors de l’attendu Concile panorthodoxe, qui aura lieu en juin, en Crête. Ensuite seulement les Eglises orientales pourront penser à aller plus loin, à dépasser leurs différents, notamment en développant une théologie commune.