Sœur Luzia Premoli, supérieure générale des Sœurs missionnaires comboniennes, est la première femme à être nommée membre d'une congrégation de la curie, en l'occurrence la Congrégation pour l'évangélisation des peuples. Pour Sœur Luzia, « c'est là une concrétisation de la volonté du pape François pour plus de femmes à des postes de haut rang dans l'Eglise catholique ». Des femmes servent déjà au Vatican en tant que consultantes, sous-secrétaires et membres des conseils pontificaux, mais il n'y en avait jamais eu encore en tant que membre d'une congrégation. (apic/réd.)
« L'Indice Planète Vivante ® (IPV), établi en mesurant plus de 10 000 populations représentatives de mammifères, d'oiseaux, de reptiles, d'amphibiens, et de poissons, a décliné de quelque 52 % depuis 1970. Autrement dit, en moins de deux générations, la taille des populations des espèces de vertébrés a fondu de moitié. Or les différentes formes du vivant sont à la fois la matrice des écosystèmes permettant la vie sur Terre, mais aussi le baromètre de ce que nous faisons subir à notre planète, notre unique demeure » : Marco Lambertini, directeur général du WWF International, in Rapport Planète Vivante 2014.
Ce Rapport est la plus importante publication du WWF et traite les données prélevées de 1970 à 2010. Publié tous les deux ans, il est présenté en 18 langues et à l'échelle internationale. Plus de 120 institutions scientifiques contribuent à son élaboration du rapport, parmi lesquelles la société zoologique de Londres (ZSL) et le Global Footprint Network (GFN) ; 2337 sources de données ont été utilisées.
L'étude décrit tout d'abord le recul de la diversité des espèces. En ce qui concerne les populations animales, le recul est particulièrement marqué en Amérique latine, où elles ont diminué de près de 80 % en quarante ans. En Suisse, au moins 40 % des espèces animales connues se trouvent sur la liste rouge. Les amphibiens et les reptiles occupent la tête de ce triste classement.
Le rapport traite aussi de l'empreinte écologique de 152 pays par rapport à la capacité de la biosphère, ainsi que de l'empreinte hydrique de l'humanité. L'empreinte écologique est un instrument mesurant la consommation de ressources d'un pays ou de la population mondiale dans son ensemble. Lorsqu'elle est de 1, cela signifie que la consommation de ressources est égale à ce que la planète est en mesure de fournir à long terme, sans que le développement durable en souffre. En Suisse, nous consommons les ressources de trois planètes.
LE RAPPORT DU WWF PEUT ETRE TELECHARGE DANS LE FICHIER PDF CI-DESSOUS.
La décision du Ministère de l'Intérieur israélien d'encourager l'ajout du qualificatif « araméen » au mot « chrétien », pour remplacer le qualificatif « arabe » qui figure sur les cartes d'identité des chrétiens palestiniens en Israël est dénoncé comme une « tentative de séparer les chrétiens palestiniens des autres palestiniens » par le Conseil des évêques catholiques de Terre Sainte, dans un document publié par la Commission Justice et Paix de ce même Conseil.
Selon ce qu'indique la presse israélienne, le 16 septembre dernier, le Ministre de l'Intérieur israélien a signé une mesure visant à reconnaître l'identité araméenne comme identité nationale distincte venant s'ajouter au registre des nationalités présentes dans le pays. La décision a été prise explicitement afin de permettre à 200 familles chrétiennes de s'identifier comme appartenant à l'antique nationalité et pouvoir ainsi s'enregistrer comme araméens plutôt que comme arabes sur leurs documents d'identité.
La Commission Justice et Paix de Terre Sainte voit cette mesure comme une opération artificielle et politiquement orientée. « La langue araméenne- peut-on lire dans le document parvenu à l'agence Fides – a été la langue des juifs pendant des siècles. Ce fut le cas jusqu'au retour de la langue hébraïque, à la fin du XIXe siècle seulement. Les arabes, dans les pays du Levant, ont parlé à travers l'histoire et les siècles, l'araméen, le grec et l'arabe jusqu'à ce que l'arabe se stabilise. Aujourd'hui en Israël, nous sommes palestiniens arabes. Si cette tentative de séparer les chrétiens palestiniens des autres palestiniens consiste à vouloir défendre les chrétiens ou les protéger, selon ce que prétendent certaines autorités israéliennes, nous déclarons : rendez-nous d'abord nos maisons, nos terrains et nos villages, que vous nous avez confisqué. Deuxièmement : la meilleure protection pour nous sera de nous laisser avec notre peuple. Troisièmement : la meilleure protection pour nous sera que vous entriez sérieusement sur le chemin de la paix. »
La prise de position épiscopale contient également un appel « aux quelques chrétiens palestiniens en Israël qui soutiennent cette idée » et sont prêts à revendiquer une identité nationale araméenne pour abandonner leur arabité et pouvoir ainsi se voir garantir l'accès au service militaire dans l'armée israélienne : « Il n'est pas possible – peut-on lire dans le document – que vous fassiez du mal à votre peuple pour satisfaire vos intérêts personnels du moment. Dans votre attitude, vous ne faites du bien ni à vous-mêmes ni à Israël. Israël a besoin du chrétien à qui le Christ a dit : Bienheureux les artisans de paix, et non pas bienheureux à celui qui se défigure et défigure son identité. » (fides/réd.)
Sur la question des chrétiens en Israël, vous pouvez encore lire l'article de Maurice Page, dans le numéro de choisir de juin 2014.
« Voici quelques temps, un évêque libanais a tenté de faire une quête pour aider les réfugiés syriens. Et bien, il n'est pas parvenu à recueillir ne serait-ce qu'un euro. Les gens disaient : ça suffit, nous ne voulons plus les aider. Pour nombre de personnes, les aides aux réfugiés syriens sont devenues un motif d'accusation et de reproches, y compris en ce qui concerne l'action de la Caritas » : c'est ce qu'a déclaré à l'agence Fides le Père Paul Karam, président de Caritas Liban.
Le prêtre maronite décrit ainsi la disparition progressive du sens de charité et de solidarité humaine chez les libanais envers les réfugiés syriens provoquée notamment par la reprise des affrontements dans la vallée de la Bekaa entre militants de l'opposition syrienne et forces de l'armée nationale. « Parmi la population, nombre sont ceux qui répètent : nous les avons accueillis et eux nous ont trahis. La police est entrée dans leurs camps et a découvert des armes. Maintenant, nous ne voulons plus aider les Syriens. »
Le soutien humanitaire au profit des réfugiés syriens au Liban risque de devenir la énième victime collatérale de conflits et d'événements qui répandent la crainte parmi la population libanaise. En arrière-plan, se trouve la menace d'un Liban contaminé par le conflit syrien et la crainte que le pays ne devienne, lui aussi, terre de conquête pour les groupes djihadistes tels que l'« Etat islamique » ou le Front al-Nusra. La frontière entre la Syrie et le Liban a été plusieurs fois violée par des groupes djihadistes dans le cadre d'incursions, al-Nusra menaçant désormais d'exécuter neuf agents de police et militaires libanais tenus en otages en tant que rétorsion contre l'engagement présumé des milices chiites libanaises du Hezbollah aux côtés des forces régulières syriennes.
Le Père Karam, qui vient de participer au sommet relatif aux urgences du Moyen-Orient organisé par Caritas Internationalis à Rome, attire l'attention sur les contradictions et les ambiguïtés qui caractérisent l'attitude de la communauté internationale et en particulier de certaines puissances occidentales face aux développements de la situation. « Quelqu'un poursuit le dessein de redessiner le Moyen-Orient en suscitant la formation de micro Etats sur base ethnique et religieuse. Maintenant, ils font la guerre au califat islamique mais, au sein de la coalition qu'ils prétendent avoir construit contre les djihadistes, se trouvent ceux-là même qui les ont financé et leur ont fourni des armes et du soutien logistique pendant des années ». Selon le Père Karam, une certaine manière d'affronter les souffrances des chrétiens et des autres minorités fait également partie des plans visant à bouleverser le cadre régional actuel. « Le nouveau Moyen-Orient dessiné par ces stratèges du chaos – relève le Président de Caritas Liban – est une région morcelée et toujours noyée sous les conflits ethniques et religieux, où il n'y a pas de place pour les chrétiens. Le fait que les Etats-Unis et d'autres nations occidentales se hâtent d'accorder des visas et des permis d'asile aux chrétiens au travers de procédures préférentielles laisse à penser. Nous ne l'acceptons pas. Nous ne nous ferons jamais traiter comme des hôtes sur une terre qui est aussi la nôtre. »
Le Vatican a publié mardi 9 septembre la liste complète des participants au Synode des évêques sur la famille, qui aura lieu à Rome du 5 au 19 octobre 2014. Ils seront au total 253. La majorité est composée des présidents des conférences épiscopales nationales. Le Vatican a en outre invité une soixantaine d'experts et auditeurs, dont quatorze couples mariés. (Le précédent Synode sur la famille, de 1980, en avait déjà invité, mais pas dans la même proportion.)
S'ajoute à ces participants 26 personnalités invitées par le pape lui-même. En tant que président de l'assemblée, François, en effet, a le droit d'augmenter le nombre des membres du Synode, en y adjoignant lui-même d'autres évêques, religieux ou ecclésiastiques experts. On trouve parmi eux le cardinal Walter Kasper. Lors de son discours d'introduction du Consistoire extraordinaire des cardinaux sur la famille, celui-ci s'est prononcé en faveur de décisions pastorales autour du mariage religieux qui intègreraient à la fois tradition et innovation et a proposé un chemin de pénitence en vue de l'accès aux sacrements des couples divorcés civilement remariés. (François-Xavier Amehdt développe cette pensée dans un article publié en septembre dans la revue choisir.)
Parmi les invités du pape, on trouve encore deux jésuites : François-Xavier Dumortier, recteur de la Grégorienne (université pontificale romaine), et Antonio Spadaro, directeur de la revue culturelle Civilita cattolica.
La sympathie que la hiérarchie écossaise a manifestée par le passé pour la position nationaliste a fait place à une position de neutralité. Au vu de l'importance exceptionnelle du référendum sur l'indépendance de l'Ecosse, les évêques écossais ont publié néanmoins un message exhortant les fidèles à s'engager dans la vie publique, et donc à se rendre aux urnes le 18 septembre.
La plupart des votants paraissent préoccupés par la question de savoir s'ils seront plus riches ou plus pauvres si le référendum pour une Ecosse indépendante était approuvé le 18 septembre prochain. D'autres, en revanche, désespérant de voir la justice sociale progresser, considèrent l'indépendance comme un moyen de la réaliser. Les citoyens catholiques peuvent, pour leur part, s'interroger à partir des principes défendus par la doctrine sociale de l'Eglise. Certes celle-ci n'apporte pas de réponse toute faite, du genre oui ou non à l'indépendance ! Mais elle propose pour repères deux thèmes pertinents : la solidarité sociale et le principe de subsidiarité. Ce dernier soutient que les décisions doivent être prises à un niveau le plus proche possible des personnes concernées : la famille, la collectivité locale ou la région. Pour Jim Gallagher, professeur à la Faculté de droit de l'Université de Glasgow, la subsidiarité est déjà au cœur du cadre institutionnel qui unit le Royaume-Uni et l'Ecosse et elle permet aux Ecossais d'allier à la fois le principe de solidarité à la force d'un Parlement national. Il développe cette idée dans la dernière édition de « choisir » qui vient de paraître.
Le nombre de déclarations d'euthanasie a fortement augmenté en Belgique depuis 2011 : 1807 euthanasies ont été enregistrées en 2013 contre 1432 l'année précédente. Ces chiffres ressortent du dernier rapport de la Commission fédérale de contrôle et d'évaluation de l'euthanasie publié à mi-août 2014. Pour les années 2012-2013 ce sont 135 euthanasies par mois qui ont été déclarées en Belgique soit 4 à 5 chaque jour, relève la presse belge. Toutes les affections à l'origine de la demande d'euthanasie étaient incurables et graves, sans issue médicale possible, comme stipulé par la loi. Aucune déclaration n'a donc été transmise à la justice.
Le Centre Astalli, Service des Jésuites pour les réfugiés en Italie, lance un énième appel pour que cesse l'hécatombe en Méditerranée. Le père Giovanni La Manna, directeur du centre, emploie des mots forts : « massacre, horreur, effroi ». Des hommes, des femmes, des enfants fuyant les guerres et les persécutions trouvent la mort en tentant d'obtenir un asile en Europe. Elles se comptent par centaines les victimes innocentes de trafiquants sans scrupules et de voyages inhumains et inacceptables. Nous pleurons sur les conséquences coupables de l'absence chronique de couloirs humanitaires sûrs. Il ne suffit pas de plaindre le sort de ceux dont la seule faute est de fuir des pays martyrisés par des conflits et de graves violations des droits de l'homme. « Il faut, martèle le père La Manna, que les institutions nationales et européennes mettent fin au massacre. » L'opération Mare Nostrum à elle seule est insuffisante. C'est un outil qui devrait servir de manière ponctuelle pour sauver des vies en cas de naufrage. On ne peut pas le considérer comme le seul instrument dont nous disposons pour garantir l'exercice du droit d'asile en Europe et éviter la mort de personnes innocentes. « Cet immobilisme, avertit le directeur du Centre Astalli, nous rend coresponsables. »
Selon l'AFP, 24 cadavres ont été repêchés en Méditerranée après le naufrage dimanche soir d'un chalutier qui a chaviré au nord des côtes libyennes. Les recherches entreprises par deux navires de la marine militaire italienne ont permis de sauver 364 migrants. Quelque 4000 immigrants ont été sauvés de vendredi à dimanche dans le cadre de l'opération Mare Nostrum, opération de secours en haut mer lancée par l'Italie en octobre 2013.
La guerre en Syrie, la dictature en Erythrée et d'autres crises aigues en Afrique contribuent à un afflux croissant de clandestins qui embarquent sur des bateaux de fortune à la faveur de la déstabilisation de la Libye. Ces derniers mois, la migration vers l'Italie a changé de profil : 60 à 70% des migrants sont des personnes qui fuient des guerres. La plupart ne viennent pas chercher de meilleures conditions de vie, beaucoup appartiennent à des couches sociales élevées : ingénieurs, médecins, avocats, ils fuient des pays où ils risquent leur vie. Selon le Haut-commissariat de l'ONU pour les réfugiés, plus de 100 000 personnes sont arrivées en Italie par la mer depuis le début de l'année. (RV)
L'Italie déplore l'inaction des autres pays européens. Marco Martinello, comprend l'appel de l'Italie à l'Union européenne et regrette le désengagement européen vis à vis de l'accueil des migrants. Il est Chercheur au Centre de l'étude de l'ethnicité et des migrations, en Belgique.
Au micro de Radio Vatican :
66 lauréats de Prix Nobel, 203 députés européens, ainsi que des personnalités internationales telles que l'archevêque anglican sud-africain Desmond Tutu, le Dalaï-Lama ou encore le cinéaste suisse Jean-Luc Godard ont signé l'appel au strict respect des critères humanitaires, lancé par l'ONG européenne Peace Lines, dans le conflit qui a récemment repris dans la Bande de Gaza. Parmi les autres signataires les plus connus de la campagne, on trouve l'ex-président des Etats-Unis Jimmy Carter, l'écrivain algérien Yasmina Khadra et les auteurs israéliens David Grossman et Amos Oz.
Les signataires de l'appel Ouvrez les Portes rappellent que plus de 32 000 obus d'artillerie ont été tirées sur la bande de Gaza et 3000 roquettes sur Israël ; que plus de 2000 vies ont été sacrifiées du côté palestinien, dont celles de 540 enfants, et 67 du côté israélien. « Les roquettes et les obus de mortiers, les bombes et les missiles ne résoudront rien ! », assène le texte de Peace Lines.
Les signataires cherchent à atteindre quatre objectifs fondamentaux : tout d'abord la fin du siège de Gaza, pour permettre au territoire de s'ouvrir au monde, de construire une économie viable et d'améliorer la situation humanitaire. Pour les initiants, il faut également en finir avec le cycle de représailles et les exécutions extrajudiciaires. Les Palestiniens doivent pour leur part renoncer aux tirs de roquettes sur Israël.
Au titre de mesures permettant de recréer une confiance, les signataires proposent que soient libérés un nombre significatif de prisonniers palestiniens, notamment ceux en mauvaise santé ou âgés.
Appel à la responsabilité de l'Union européenne
« La poursuite de ces objectifs implique des négociations sincères, en profondeur, entre le gouvernement israélien et le gouvernement palestinien. Pour que les deux peuples puissent enfin vivre en sécurité, dans la dignité et la justice, nous en appelons à l'Union européenne, pour qu'elle assume ses responsabilités en tant que garante du processus de paix », affirme le texte de Peace Lines.
(apic/réd.)
Le 19 août a été promulgué par l'ONU en décembre 2008 Journée mondiale de l'aide humanitaire. Cette Journée coïncide avec "l'anniversaire" de l'attentat de 2003 à Bagdad, où 22 employés des Nations unies avaient trouvé la mort. L'an passé a été très meurtrier pour les travailleurs humanitaires : 150 d'entre eux ont été tués dans des attaques, un record. Cette tendance inquiétante se maintient cette année, selon des chiffres publiés par le centre de recherches Humanitarian Outcomes : 79 humanitaires ont péri entre janvier et la mi-août, davantage que pendant toute l'année 2012.
Les ONG doivent déployer de plus en plus de personnel dans des zones de guerre pour venir en aide aux civils qui fuient les combats ou se retrouvent pris au piège. "La gestion des risques pour les opérations humanitaires a fait des progrès mais on n'a pas encore réussi à trouver une parade à ces attaques ni à imaginer comment protéger efficacement les humanitaires en déplacement", souligne le rapport de Humanitarian Outcomes.
Plus de la moitié des incidents violents recensés en 2013 ont été commis lors d'embuscades ou d'attaques au passage de convois. Les trois-quarts des violences se sont produites dans cinq pays : Afghanistan, Syrie, Soudan du Sud, Pakistan et Soudan. L'Afghanistan a été le pays le plus dangereux en 2013, avec 81 morts. Au Soudan du Sud, des milices ont tué 6 humanitaires en août, dont 3 dans une embuscade, et à Gaza, 11 employés de l'ONU ont perdu la vie dans le bombardement de refuges qui abritaient des Palestiniens. Dans la ville d'Alep (nord de la Syrie), 3 employés locaux d'une ONG tchèque, People in Need, ont été tués par des tirs de mortier en janvier.
En outre, 171 humanitaires ont été grièvement blessés et 134 enlevés en 2013, ce qui représente une hausse de 66% sur l'année précédente. Cette hausse reflète l'intensification des conflits en Syrie et au Soudan du Sud, selon Humanitarian Outcomes.
Les informations en provenance du monde sont terribles. Concernant les nombreux conflits, on nous présente souvent les options possibles comme étant : ne rien faire, prendre la voie diplomatique, imposer des sanctions ou intervenir militairement. Existe-t-il d'autres possibilités ? J'aimerais bien avoir une stratégie globale à proposer, mais d'autres, et des meilleurs, s'y sont essayés et cela n'a abouti qu'à plus de sang versé. Toutefois, il existe des choses moins ambitieuses que l'on peut entreprendre.
Shawqi Allam, grand mufti d'Egypte, a condamné, le 12 août 2014, l'Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie. La principale autorité musulmane d'Egypte, qui exerce une influence considérable sur le monde sunnite, a qualifié le groupe jihadiste d'organisation "corrompue et extrémiste" qui "fait du mal à l'islam".
"Ce groupe est si extrémiste et meurtrier qu'il met en danger les musulmans et l'islam, salissant son image, versant le sang et répandant la corruption", a déclaré le grand mufti lors d'une rencontre avec Fouad Siniora, président du Conseil des ministres du Liban, rapporte l'agence d'information égyptienne MENA. Shawqi Allam a accusé l'organisation terroriste sunnite de "violer tous les principes de l'islam". Pour le leader islamique, l'EI "donne du grain à moudre à ceux qui cherchent à nous nuire, à nous détruire et à intervenir dans nos affaires sous prétexte de lutte contre le terrorisme".
Le point de vue du grand mufti représente celui de l'Université Al-Azhar, au Caire, une institution grandement respectée dans le monde sunnite et une des plus anciennes universités islamiques encore active dans le monde. Shawqi Allam a remplacé en février 2013 le grand mufti sortant, Ali Gooma. L'imam de la mosquée du même nom, Ahmad al-Tayyeb, considéré comme un « porte-parole » du gouvernement égyptien, a également fustigé l'EI, la veille de la déclaration de Shawqi Allam.
Ces commentaires surviennent alors que le Vatican a récemment appelé les responsables musulmans du monde à condamner les actes de l'EI, qui a déjà massacré des milliers de personnes et forcé à l'exil des dizaines de milliers d'autres, principalement des chrétiens, dans les zones qu'il contrôle, au nord de l'Irak.
(apic/réd.)