Marie Arnaud est scénariste, cinéaste photographe. Jacques Debs est auteur réalisateur et photographe. Ils ont parcouru le monde pour découvrir le rapport des êtres à la transcendance, la spiritualité, l’art et la politique. À chacun de leur retour de voyage, ils partent sur le Chemin de Compostelle. La visite à Saint-Guilhem-le-Désert les plonge «dans un abîme d’interrogations: que se passe-t-il dans les monastères aujourd’hui?» De là est né ce livre, une «aventure pèlerine [qui] nous montre la diversité et la richesse des ordres catholiques, orthodoxes mais aussi des ordres nouveaux comme le Chemin Neuf ou les Fraternités monastiques de Jérusalem».
Marie Arnaud et Jacques Debs
Monastères d’Europe. Les témoins de l’invisible
Paris, Arte Editions/Zodiaque 2018, 254 p.
Les urnes pour les élections de 2011 © MONUSCO/Myriam Asmani«Les élections ne sont pas en soi un synonyme de démocratie. Il faut encore assurer un vote libre et transparent...» En ce qui concerne le scrutin du 23 décembre en République démocratique du Congo, la chose paraît mal engagée, selon le jésuite congolais Rigobert Minani Bihuzo, interrogé par l'Agence Fides. Et ce sera probablement le candidat du Front Commun pour le Congo (FCC), Emmanuel Ramazani Shadary, l’homme que Joseph Kabila a désigné comme son successeur, qui remportera la présidence. Principal biais, l'introduction de sophistiquées machines à voter électroniques.
Lorenzo Costa, "La lecture de Marie" (1515), LDLa Bible est-elle un livre périmé mettant en scène des figures ultra stéréotypées, des femmes dociles et pieuses et des mâles dominants? se demandent de concert choisir, dans son dossier Église, nom féminin, et la Faculté de théologie de Genève, qui organise un cours public intitulé Ni saintes ni soumises: femmes de la Bible. Est-ce encore la vision du monde à transmettre, alors que le souci d’une éducation égalitaire est un cheval de bataille des politiques? Visiblement non, au vu du succès du cours public de l'UNIGE, dont la dernière rencontre aura lieu ce mercredi 5 décembre, de 18h15 à 19h30 autour de la figure de Marie – un dialogue entre la perspective catholique et la perspective protestante.
La vie d’un enfant est souvent anéantie lorsqu’un de ses parents est placé en détention. À moins que cela ne soit contraire à son intérêt supérieur, il faudrait tout faire pour l’aider à maintenir une relation avec ce parent, la plus apaisée possible, en conformité avec l’article 9 de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant. Ce n’est pas toujours le cas en Suisse.
À l’occasion de la Journée des droits de l’homme du 10 décembre 2018, ACAT-Suisse a choisi de lancer une pétition pour une meilleure protection des droits des enfants des détenus.
«On s’imaginait Jésus …»: les tous premiers mots de la quatrième de couverture indiquent d’emblée le genre du livre. Le lecteur découvrira un commentaire romancé, imaginatif et créatif d’un choix de textes des quatre évangiles, que l’écrivaine et journaliste Christine Pedotti enjolive généreusement d’une foule de détails venant combler tout ce qui y est toujours (très précieusement d’ailleurs) laissé en creux.
Christine Pedotti
Jésus, l’homme qui préférait les femmes
Paris, Albin Michel 2018, 192 p.
Christophe Honoré, écrivain, cinéaste, metteur en scène, a construit avec Les Idoles un spectacle théâtral de 2h30 sur le thème du sida, qui raconte «comment le sida brûla mes idoles», dans l’hécatombe des années où artistes, intellectuels et simples inconnus tombèrent les uns après les autres. Au Théâtre de Vidy, où a eu lieu la création, dans une fougue communicative et un talent sans failles, six comédiens et une comédienne de haut vol ont incarné ceux qui sont morts et dont restent les œuvres.
Ceux qui l’ont dit publiquement, ceux qui ne l’ont pas dit… C’est une forme de théâtre engagé, qui sublime ceux qui sont disparus, loin de la portée, cependant, de l’œuvre culte Angels in America de Tony Kuchner, chef-d’œuvre qui a élargit son spectre bien au-delà du sida en brossant une fresque de l’Amérique des années 80.
À retrouver ou découvrir à L’Odéon théâtre de Paris, du 11 janvier 2019 au 1er février.
«Église cléricale», «théologie patriarcale», «comportements antiféministes», «attitudes misogynes» qui criminalisent les femmes sans effleurer les partenaires masculins, autant de bonnes raisons que des politiciennes ouvertement féministes ont de se désolidariser de l’Église catholique romaine.
Dans un communiqué de presse du 19 novembre 2018, le pas a été franchi par «six féministes catholiques suisses alémaniques bien connues». Les signataires annoncent leur décision de «quitter l’Église» soit, pratiquement, de ne plus verser leur contribution ecclésiastique.
Alice Rohrwacher signe ici, à contre-courant, un film audacieux, délicat, inspiré de la figure de saint François d’Assise, et de sus fort bien interprété. Cofinancé par la Confédération helvétique et la RSI, coproduit par Martin Scorsese, Lazzaro Felice a obtenu (ex-æquo) le Prix du scénario au dernier festival de Cannes. Une palme méritée.
Une communauté paysanne en Italie cultive le tabac pour le compte d’une marquise qui se rend chaque été dans sa grande propriété, l’Inviolata. Dans ce hameau coupé du monde, le temps semble s’être arrêté à l’époque féodale: les paysans sont persuadés d’appartenir corps et biens à la propriétaire des lieux, et leurs conditions de vie et de travail relèvent du servage. Maltraités, exploités, ils abusent à leur tour de la bonté exceptionnelle de Lazzaro, un jeune homme doux, serviable et équanime, considéré comme le bâtard et l’idiot du village.
Le modèle financier déconnecté de l’économie réelle et basé sur le rendement à court terme a fait son temps. Parier sur une croissance durable et éthique est possible, mais, pour ce faire, la finance doit revenir à une création de richesses plus «qualitatives». Telle est la thèse développée par Paul H. Dembinski, directeur de l’Observatoire de la finance à Genève, lors d’une conférence donnée le 13 novembre, à la paroisse Saint-Paul de Cologny, intitulée Finance responsable: un point de vue chrétien?
The Enemy © Lucid realitiesLa 24e édition du Geneva International Film Festival a pris fin le 10 novembre. Avec ses 32’000 visiteurs, le festival a confirmé son succès grâce à sa programmation de films et de séries télévisées de qualité. Mais c’est surtout son exploration des nouvelles pratiques numériques et de réalité virtuelle qui fait aujourd’hui sa spécificité. Le clou de l’édition 2018 a certainement été The Enemy, de Karim Ben Khelifa, une œuvre numérique immersive portant sur les guerres.