Les conflits socio-environnementaux sont légion en Amérique latine et placent les religieux, dont le rôle public sur le continent est ancré et recherché, face à des choix éthiques cornéliens. La récente encyclique du pape François Laudato Si’ pourrait les aider à clarifier leurs responsabilités concrètes. Illustrations avec le cas de la fonderie de Doe Run et de la mine d’or de Conga, au Pérou.[1]
L’encyclique Laudato Si’ du pape François, rendue publique le 18 juin dernier, confirme et renforce, dans l’enseignement social de l’Eglise, la notion de responsabilité du chrétien dans la lutte contre la « dégradation de l’environnement ». Une expression qui revient comme un leitmotiv dans le texte. Mais il ne s’agit pas de protéger l’environnement aux dépens de l’être humain. Le Saint-Père du reste insiste systématiquement sur le lien intrinsèque entre la nature et l’humain : « Il n’y a pas d’écologie sans anthropologie adéquate » (LS 118).
Il y dix ans déjà, en août passé, que Frère Roger Schutz était assassiné par une déséquilibrée ; il aurait aujourd’hui cent ans ; et il a fondé Taizé il y a septante-cinq ans. Cette conjonction d’anniversaires invite à revisiter le parcours de cette personnalité hors du commun.
Frère Roger est né en 1915 à Provence, dans la campagne vaudoise. Son père était d’origine zurichoise alors que sa mère était une Bourguignonne protestante. Bien que son père fût pasteur de l’Eglise nationale vaudoise, Roger Schutz fit ses études de théologie à la Faculté de l’Eglise libre à Lausanne ainsi qu’à Strasbourg. Il anima aussi un groupe de prière et de réflexion à Genève, à la chapelle Saint-Léger.
Y a-t-il toujours eu du temps et y en aura-t-il toujours? Ou bien y a-t-il eu un instant zéro,[1] par nous concevable? Autrement dit, les scientifiques sont-ils en mesure de décrire un tel instant zéro, de le penser, d’expliquer sa provenance? Certes oui, du moins jusqu’à un certain point... Sur nos courbes, graphiques ou diagrammes, la ligne du temps est toujours représentée par une droite dont la direction est marquée par une petite flèche. Par définition, une droite est infinie, mais celle du temps l’est-elle? Autrement dit, la ligne du temps est-elle infinie dans le passé aussi bien que dans le futur? Ne serait-elle pas plutôt une demi-droite, avec une origine ou un premier point, un premier instant?
Lorsqu’on lui demande si l’immobilité existe dans l’univers, la réponse fuse, sans équivoque: «Non.» L’astrophysicien suisse Thierry Courvoisier[1] est formel: la notion de pause telle que nous la comprenons intuitivement ne peut pas être transposée au macrocosme ni au microcosme. «Le mouvement absolu n’existe pas, ni du coup le repos absolu. Car il n’y a pas en physique de repos ou de mouvement que les uns par rapport aux autres et inscrits dans une combinaison d’espace-temps.» Même un corps soumis à une densité extrême n’est pas en pause, car on ne peut pas distinguer le mouvement uniforme du repos.
Hyperactifs et artistes la chérissent, même si l’habitude a tendance à reculer. Faire la sieste à bon escient reste un art! L’exploration scientifique et médicale des fonctions de la sieste - ou plutôt des siestes - pourrait aider à une meilleure exploitation de son usage.
Platon, dans Le Phaïdros, décrit Socrate comme Suétone montrera César s’immobilisant devant le Rubicon : « Comme j’allais traverser une petite rivière, un signal tout à coup se produisit dans l’air et m’arrêta. » La voix de son démon lui dit : « Suspends tout mouvement. Ne te risque pas plus avant ! » Socrate, sur le bord de la rive, se fige. Le monde a fini son œuvre, il a fini d’exercer son attraction et son ensorcellement sur Socrate. Tout s’arrête alors.
La modernité sacralise le travail et l’action, ce qui crée mille problèmes. Comment renverser l’idole ? En renouant avec la tradition spirituelle, pour qui le repos du septième jour doit être l’âme de tous les instants. [1]
Contempler une œuvre d’art et profiter de son rayonnement pour méditer... C’est ce que propose chaque mois Bruno Fuglistaller à l’antenne ignacienne de Saint-Boniface, à Genève. Il visite ici « L’agonie dans le jardin des oliviers », d’Andrea Mantegna (1459).