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mardi, 30 septembre 2014 02:00

Evangélisation des jeunes

Becquart 44655Nathalie Becquart, Yves de Gentil-Baichis, L'évangélisation des jeunes, un défi. Eglise@jeunes2.0, Paris, Salvator 2013,122 p.

Lors de sa dernière année d'études de HEC, au cours d'un week-end d'initiation à la prière ignatienne, Nathalie Becquart vécut une expérience spirituelle très forte qui lui fit choisir la vie religieuse chez les xavières. Devenue directrice du Service national pour l'évangélisation des jeunes de France et responsable de la pastorale étudiante, elle a acquis la conviction profonde que les jeunes peuvent être les premiers acteurs de la nouvelle évangélisation. Elle nous rend attentifs au fait que nous assistons à une révolution culturelle et anthropologique considérable, qui concerne autant l'Eglise que la société.
La première caractéristique des jeunes, c'est d'être connectés. Ils ont grandi la souris à la main et leur appartenance première, avant celle à tel pays ou à telle ethnie, est à l'humanité. Ils sont branchés sur l'ailleurs et vivent dans l'aujourd'hui. Pourtant, reconnaît-elle, 20% des jeunes en France ne s'adaptent pas ou peu à ce monde et sont largués, 21% vivent sous le seuil de la pauvreté et 25% sont au chômage. Car ce qui est déterminant, ce sont les diplômes, et là les inégalités sont très fortes. Ceux des banlieues, qui échouent dans leurs études, dans leur recherche de travail, n'ont souvent d'autre solution que la violence des trafics ou l'investissement dans des pratiques religieuses qui peuvent leur communiquer fierté et cohérence. Pour ces jeunes, partage et solidarité sont des valeurs auxquelles se raccrocher.
Ainsi, ceux qui entre 18 et 30 ans deviennent croyants, n'entreprennent pas cette démarche pour imiter des parents ou leur faire plaisir, mais par choix personnel. Ce qui leur parle le plus, c'est la dimension de fraternité universelle (ils sont très branchés sur les questions de solidarité) et donc Taizé, où l'on pratique une vraie pédagogie de la prière pour initier au silence et au partage.
Partant de son rôle à l'aumônerie, Sœur Becquart confie à Yves de Gentil-Baichis, journaliste au quotidien La Croix, comment l'Eglise aide les étudiants dans leur recherche de logements ou de stages, ou lors de leurs examens en proposant, par exemple, des séjours de révision à l'aumônerie ou dans une abbaye. Mais, souligne-t-elle, l'écoute ne se fait pas uniquement dans un bureau ; elle passe souvent par un vivre ensemble, que ce soit dans le cadre d'un camp, d'un pèlerinage, d'une croisière-retraite, d'entrée en prière ou de JMJ.
Les jeunes, dit-elle encore, ont peur d'un engagement définitif, et apprendre le chemin de la fidélité se fait à travers des épreuves, que ce soit au sein des couples ou au cœur d'une vocation religieuse. Il faut les aider à poser des repères et à opérer un vrai discernement dans la liberté.
Dans ce dialogue avec son interviewer, la religieuse xavière, ayant à peine dépassé la quarantaine, révèle un enthousiasme certain et porte un regard plein d'optimisme sur le monde.

mercredi, 29 octobre 2014 01:00

Les demeurées, de Jeanne Benameur

Les demeurees 2Au Théâtre Le Poche, à Genève, du 16 octobre au 2 novembre 2014. Mise en scène Didier Carrier

Sur un court texte d'une romancière qui perce - Jeanne Benameur - deux comédiennes et une percussionniste, Laurence Vielle, Maria Pérez et Béatrice Graf, ont créé un petit bijou de spectacle autour des mots, témoins d'une histoire sociale.

La décision du Ministère de l'Intérieur israélien d'encourager l'ajout du qualificatif « araméen » au mot « chrétien », pour remplacer le qualificatif « arabe » qui figure sur les cartes d'identité des chrétiens palestiniens en Israël est dénoncé comme une « tentative de séparer les chrétiens palestiniens des autres palestiniens » par le Conseil des évêques catholiques de Terre Sainte, dans un document publié par la Commission Justice et Paix de ce même Conseil.
Selon ce qu'indique la presse israélienne, le 16 septembre dernier, le Ministre de l'Intérieur israélien a signé une mesure visant à reconnaître l'identité araméenne comme identité nationale distincte venant s'ajouter au registre des nationalités présentes dans le pays. La décision a été prise explicitement afin de permettre à 200 familles chrétiennes de s'identifier comme appartenant à l'antique nationalité et pouvoir ainsi s'enregistrer comme araméens plutôt que comme arabes sur leurs documents d'identité.
La Commission Justice et Paix de Terre Sainte voit cette mesure comme une opération artificielle et politiquement orientée. « La langue araméenne- peut-on lire dans le document parvenu à l'agence Fides – a été la langue des juifs pendant des siècles. Ce fut le cas jusqu'au retour de la langue hébraïque, à la fin du XIXe siècle seulement. Les arabes, dans les pays du Levant, ont parlé à travers l'histoire et les siècles, l'araméen, le grec et l'arabe jusqu'à ce que l'arabe se stabilise. Aujourd'hui en Israël, nous sommes palestiniens arabes. Si cette tentative de séparer les chrétiens palestiniens des autres palestiniens consiste à vouloir défendre les chrétiens ou les protéger, selon ce que prétendent certaines autorités israéliennes, nous déclarons : rendez-nous d'abord nos maisons, nos terrains et nos villages, que vous nous avez confisqué. Deuxièmement : la meilleure protection pour nous sera de nous laisser avec notre peuple. Troisièmement : la meilleure protection pour nous sera que vous entriez sérieusement sur le chemin de la paix. »
La prise de position épiscopale contient également un appel « aux quelques chrétiens palestiniens en Israël qui soutiennent cette idée » et sont prêts à revendiquer une identité nationale araméenne pour abandonner leur arabité et pouvoir ainsi se voir garantir l'accès au service militaire dans l'armée israélienne : « Il n'est pas possible – peut-on lire dans le document – que vous fassiez du mal à votre peuple pour satisfaire vos intérêts personnels du moment. Dans votre attitude, vous ne faites du bien ni à vous-mêmes ni à Israël. Israël a besoin du chrétien à qui le Christ a dit : Bienheureux les artisans de paix, et non pas bienheureux à celui qui se défigure et défigure son identité. » (fides/réd.)

Sur la question des chrétiens en Israël, vous pouvez encore lire l'article de Maurice Page, dans le numéro de choisir de juin 2014.

 

vendredi, 19 septembre 2014 10:24

Gilles F. Jobin. Jouer avec la joie

Gilles F. Jobin, Jouer dans le noir,
Genève, Samizdat 2013, 84 p.

Gilles F. Jobin est né en 1948 à Bon - court (Jura) et vit à Delémont. En 2013, il publie son premier livre, composé de 73 vignettes en forme d'autobiographie, de fictions et d'éléments d'actualité. N'a-t-il pas eu le temps d'écrire avant ? Ou n'a-t-il pas connu l'envie ou la nécessité de publier ? Traversé par l'exigence et la tendresse de dire, son recueil est un condensé d'humanité. Et l'homme, un véritable poète.

Sylvain Thévoz : Votre recueil, ce sont 73 textes courts, de même dimension. Travaillez-vous « sous contrainte », qu'elle soit formelle ou stylistique ? Comment structurez-vous vos poèmes ?

vendredi, 19 septembre 2014 10:20

Beauté et noirceur

La Dame de la Mer, d'Henrik Ibsen,
Théâtre de Beausobre, Morges, 14 avril

L'Anniversaire, de Harold Pinter,
Théâtre Alchimic, Carouge, du 27 mars au 16 avril

Créée au Théâtre de Carouge le 18 octobre, dans le cadre du Festival Wagner, La Dame de la Mer, cette pièce sombre d'Ibsen, est littéralement transcendée par l'imaginaire d'Omar Porras.
Constamment surpris, touchés, les spectateurs font un triomphe aux comédiens, traversés par l'élan fougueux de leur jeunesse. Le spectacle commence un peu en retard, car chaque soir, dans un Théâtre Kléber Méleau (Renens-Malley) surpeuplé, il faut caser une trentaine de spectateurs supplémentaires, et c'est Omar Porras lui-même, avec son bandana noir noué autour du crâne, qui les place un à un.

vendredi, 19 septembre 2014 10:18

Iris von Roten, féministe méconnue

Personnalité méconnue dans le monde francophone, Iris von Roten est pourtant une féministe suisse de la trempe de Simone de Beauvoir. Le film qui retrace sa vie de couple, actuellement projeté dans les salles romandes, aidera peut-être à la faire découvrir. Présentation d'une femme très moderne.

Malgré son nouveau gouvernement de transition, la République Centrafricaine s'enfonce dans une guerre meurtrière, aux accents confessionnels. La France et l'Union européenne y ont envoyé à la mi-février des soldats supplémentaires. Comment le pays en est-il arrivé là ? Retour sur une histoire mouvementée, marquée depuis 30 ans par une instabilité politique qui nuit au développement.

Demander à l'éthique de trancher les dilemmes qui se posent dans notre vie en société est très répandu. Ce n'est pourtant pas son rôle. Après douze ans de participation active et critique à la Commission nationale d'éthique suisse (CNE), Alberto Bondolfi nous livre une réflexion sous forme de bilan sur les rapports entre éthique et droit.

La première Exhortation apostolique du pape François, « Evangelii gaudium », présentée en novembre 2013, est le fruit d'une réflexion mûrie. Elle exprime sa vision de l'évangélisation et de la mission de l'Eglise dans le monde contemporain. On y retrouve les piliers de sa pensée, notamment l'appel à une liberté créatrice.

vendredi, 19 septembre 2014 10:05

Du danger de l'argent

« L'argent nuit grandement à votre identité. » Jamais on ne verra cette phrase sur des billets de banque. Pourtant une telle mise en garde se justifierait, car l'argent peut faire tourner les têtes et fragiliser les liens. La tradition, du reste, s'est toujours méfiée de la richesse, se montrant même très dure envers les possédants.

Les lettres pastorales de Paul contiennent de véritables perles. Ainsi pour la première épître à Timothée, qui explique au chapitre 6 pourquoi l'argent et la richesse, deux termes équivalents dans ce contexte, sont dangereux. Que dit l'apôtre des païens qui vise, d'une part, « ceux qui veulent amasser des richesses » (v. 9) et, de l'autre, les « riches de ce monde » (v. 17) ? Que l'assoiffé de biens tombe « dans une foule de convoitises insensées et funestes » et que le nanti risque de « juger de haut » et de « placer sa confiance en des richesses précaires ». Autrement dit, la personne court à sa perte, soit parce que son désir est pris dans un piège, soit parce qu'elle fait fausse route en ayant une trop haute idée d'elle-même et de la sécurité procurée par l'avoir.