« Le monde est en feu ! [...] Ce n’est pas le moment de traiter avec Dieu d’affaires de peu d’importance. »[1] Ce cri du cœur lancé par Thérèse d’Avila il y a cinq siècles demeure ô combien actuel ! Jeune carmélite, Mireille-Teresa[2] a entendu cet appel et a prononcé ses vœux solennels en octobre 2014, à l’âge de 28 ans. A la suite de sa « Madre » Thérèse, elle puise sa force dans sa relation d’amitié avec Jésus.
Spécialiste reconnu de Teilhard de Chardin, Richard Brüchsel témoigne ici de ce que le penseur jésuite, dont on vient de commémorer le 60e anniversaire de la mort, lui a apporté et lui apporte encore. Car si la pensée du théologien paléontologue semble avoir été éclipsée, elle converge de fait avec l’évolution du monde.
Les temps sont durs pour la presse catholique européenne! C'est au tour de l'agence MISNA (Missionary International service news agency), basée à Rome, d'annoncer sa fermeture au 31 décembre prochain. Fondée il y a 18 ans, l'agence publie des nouvelles en italien, anglais, français et espagnol, sur les pays du Sud, en particulier d'Afrique et d'Amérique latine.
La rédaction a appris avec stupeur, le 18 décembre, la décision des quatre congrégations missionnaires propriétaires de fermer l'agence à la fin de l'année. Les missionnaires de la Consolata, les Comboniens, les Missions étrangères de Milan (PIME) et les Xavériens avaient lancé cet organe de presse en 1997 avec le désir de "donner une voix aux sans-voix" dans le Sud du monde. MISNA visait à être une source alternative aux grands fournisseurs d'informations.
Dans un message diffusé sur le site de MISNA, la rédaction ainsi que les collaborateurs et les traducteurs, s'étonnent d'une "erreur si grave, commise en un moment particulièrement délicat pour l'information du et avec le Sud du monde." Ils appellent la société à "prendre ses responsabilités à l'égard d'une agence de presse qui s'occupe depuis 18 ans les "périphéries" du monde si chères au pape François. Les journalistes déplorent l'absence de propositions concrètes de l'éditeur et son refus de prendre en considération les différentes options susceptibles d'aider à surmonter la crise de l'entreprise. Pour la rédaction, ce manque de volonté reflète "une crise plus vaste, et encore plus grave, relevant de l'ordre des idéaux et des motivations".
La rédaction dénonce l'évaluation erronée d'un marché en rapide évolution, la lenteur d'intervention sur les secteurs budgétaires et l'absence du dialogue maintes fois sollicité par les journalistes. A cette absence discutable de prévoyance s'est ajoutée une crise qui frappe tout particulièrement le monde de l'édition catholique, en rayant de la carte de petites réalités "non alignées" - revues, quotidiens, radios - engagées dans l'information du monde en donnant la parole à des personnes et à des contextes relégués en marge de l'actualité des grands médias. Les journalistes appellent l'entreprise à entreprendre toutes les initiatives utiles pour sauver "la voix des derniers", qui risque d'être réduite au silence. (cath.ch-apic)
En Turquie, la présence voisine de Daech, la politique peu claire du président Erdoğan à son égard ainsi que le déclin de l’Etat de droit minent le dialogue entre le gouvernement et les Kurdes autonomistes. Le conflit armé sur le sol turc a repris.
Le Parti de la justice et du développement (AKP) du président Recep Tayyip Erdoǧan (islamique modéré) a obtenu une victoire si large aux élections législatives turques du 1er novembre, que même les instituts de sondages proches du parti ont été pris de court, eux qui n’accordaient pas plus de 46 % des voix à l’AKP. Le parti présidentiel a de fait créé la surprise en obtenant 49,4 % des suffrages, alors que cinq mois plus tôt il avait subi sa plus grande défaite électorale.[1]
Mgr Joseph Roduit, abbé émérite de Saint-Maurice, est décédé ce jeudi 17 décembre 2015, au soir de son 76e anniversaire. Gravement atteint dans sa santé depuis quelques mois, il avait pu participer à la clôture du Jubilé des 1500 ans de l’Abbaye dont il a été le 94e abbé, de 1999 à 2015.
Il est décédé à la Clinique Saint-Amé, alors que Thomas Rödder, le dernier chanoine à avoir reçu le camail des chanoines de Saint-Maurice était près de lui.
Le 8 décembre dernier, en la fête de l’Immaculée Conception, l’Abbaye lui avait officiellement rendu hommage pour ses 16 ans d’abbatiat, au cours de la messe de 10h00. Dans l’après-midi, il avait reçu le sacrement des malades entouré de toute la communauté abbatiale très émue, et il a été hospitalisé le lendemain.
Une messe de trentième pour Mgr Joseph Roduit sera célébrée en la Basilique de Saint-Maurice, le samedi 16 janvier 2016 à 11h15.
Le Vatican a reconnu, le 15 décembre 2015, les vertus héroïques du Lucernois Nicolas Wolf (1756-1832), père de neuf enfants, agriculteur, médecin et député. Il s'agit de la première étape vers la béatification. Sa réputation s'est répandue au-delà des frontières du canton, grâce aux récits des guérisons qu'il opérait par la prière et l'invocation de Jésus.
Nicolas Wolf (Niklaus Wolf von Rippertschwand) est né le 1er mai 1756 à Unterlindig, sur la commune de Neuenkirch, au nord-ouest du canton de Lucerne. Ayant hérité d'une exploitation agricole florissante, il recourt à des méthodes de production avant-gardistes, notamment dans le domaine de l'arboriculture, indique le Dictionnaire historique de la Suisse (DHS).
Inhabituellement cultivé pour son temps et son état, il devient rapidement l'un des notables de Neuenkirch. A l'automne 1802, ses convictions en matière de politique ecclésiastique le poussent à soutenir le soulèvement fédéraliste contre la République helvétique, mise en place après la Révolution française. Il lutte notamment contre les restrictions imposées à l'Eglise catholique, en particulier l'interdiction des processions et des pèlerinages. Il se rallie ensuite en 1803 au régime de la Médiation et siège au Grand conseil lucernois.
Une "armée de prière"
Un pèlerinage à Rome, ainsi que d'étroites relations avec le mouvement franciscain, le conduisent à se consacrer avec de plus en plus d'assiduité à sa vocation religieuse. Il acquiert ainsi la conviction que le combat pour la foi ne doit pas se faire politiquement ou par l’épée, mais par la seule prière. La société de prière qu'il fonde lui permet de toucher une couche importante de la population. Il organise des rencontres de prière dans tout le canton et met sur pied une "armée de prière", qui croît d’année en année.
Sa réputation de conseiller et d'accompagnant se répand également au-delà des frontières du canton, grâce aux récits des guérisons qu'il opère par la prière et l'invocation de Jésus. A l’âge de 50 ans, il se consacre entièrement à la prière et à la guérison des malades et devient pour d’innombrables personnes un témoignage de la foi vivante. Homme à la personnalité charismatique, Nicolas Wolf demeure néanmoins imperméable à toute manifestation exaltée ou extatique.
Décédé en 1832, sa dépouille repose depuis 1952 dans la crypte de l'église St-Ulrich, à Neuenkirch.
La reconnaissance de ses vertus héroïques représente une étape importante dans son processus de béatification, qui est en cours depuis 1955. (cath.ch-apic/arch/rz)
© Ed. Montparnasse6Le décès récent du philosophe et académicien français René Girard n’a pas provoqué de grandes émotions et peut de vagues, un excellent article mis à part paru dans Le Temps1. Pourtant, cet éminent penseur, né à Avignon en 1923 et mort en Californie où il a enseigné durant des décennies, a apporté un éclairage nouveau et puissant à notre compréhension du mystère du mal et de la violence collective.
Enseignant passionné de littérature, presque autodidacte, René Girard a patiemment poursuivi sa recherche hors des sentiers battus2. A partir des textes sacrés, des récits mythologiques, des livres d’histoire et de la littérature mondiale (Shakespeare, Dostoïevski, ses préférés, mais aussi C. Levy-Strauss, Nietzsche et Freud qu’il a contestés sur plusieurs points), il a fait trois découvertes majeures qui découlent les unes des autres : le désir mimétique, origine de la violence et de la rivalité ; le bouc émissaire, mécanisme de la violence collective ; la fin des sacrifices dans la Bible hébraïque et la révélation du Mal satanique dans les Evangiles.
Dans le numéro de décembre de la revue, l'abbé Xavier Lingg invite les lecteurs à "une paraphrase" de la parabole de Luc 16,1-9 à l'heure du début de l'année de la miséricorde décrétée par le pape François.
In illo tempore, Dieu se choisit pour son Eglise un gérant. Se sachant l’intendant des mystères de Dieu, celui-ci entreprit aussitôt des réformes dans cette institution aux traditions séculaires. Ceci n’eut pas l’heur de plaire à certains cardinaux de curie. Entourés d’un quarteron de nostalgiques d’une morale désuète, ceux-ci s’en allaient trouver le Seigneur pour dénoncer ce gérant de dilapider ses biens et de brader la saine doctrine. Le Seigneur décida donc d’aller voir un peu ce qui se passe et de demander compte au gérant de sa gestion.
L'année 2016 rimera pour le Cedofor avec un important changement pour les habitués de la bibliothèque. Cette dernière sera désormais ouverte trois après-midis par semaine, soit :
le Mardi, de 14h à 18h
le Mercredi, de 14h à 18h
le Jeudi, de 14h à 18h
Un horaire certes réduit, mais qui en même temps prolonge l’ouverture d'une heure en fin d'après-midi les jours indiqués. Les autres services du Cedofor restent inchangés. Il sera toujours possible de d'obtenir des livres en prêt et de les recevoir par poste ou, lorsqu'ils ne sont pas disponibles, de faire des réservations ; de demander des bibliographies par thèmes ou mots-clés ; de demander divers travaux de recherche en documentation ou des photocopies d'articles. Le Cedofor peut également fournir des adresses ou des sites Internet adéquats sur un sujet d'études précis.
A noter : la bibliothèque du Cedofor sera fermée pour les vacances de Noël du mercredi 23 décembre à midi au mardi 5 janvier à 14 heures !!!
La 21e Conférence sur le climat se tiendra à Paris du 29 novembre au 13 décembre 2015. Objectif : définir un nouvel accord pour lutter contre les changements climatiques. Pour y parvenir, les participants devront surmonter de nombreux obstacles et résoudre les divergences qui subsistent.
Les experts sont unanimes : un accord solide est indispensable pour maintenir le réchauffement climatique au-dessous de deux degrés. Cependant, la question subsiste : la Conférence de Paris permettra-t-elle de surmonter les divergences, ou celles-ci seront-elles dissimulées derrière un accord faible ? Dans tous les cas, cet accord ne signifiera pas la fin des négociations sur le climat. Il n’en sera qu’un jalon. Les changements de comportement nécessaires visant un monde juste et une vie digne pour toutes et tous nous occuperont encore longtemps.