« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime. » Toute la tendresse du Ciel pour l’humanité est comme ramassée dans le chant des anges. Un message qui ne cesse de ravir ceux et celles qui aspirent à la paix comme au suprême bonheur. Si le mystère de l’Incarnation et de la naissance de Jésus interpelle de moins en moins l’ensemble de la société, l’annonce de la paix ne laisse personne indifférent. Une fois l’an, elle vient réveiller une aspiration qui sommeille dans le fond insondable des inconscients, plus tenace que les croyances et les enseignements des Eglises.
choisir revue culturelle
Le 17 mars 2013, au cours du premier Angélus suivant son élection, Jorge Mario Bergoglio citait le livre du cardinal Kasper, La miséricorde, notion fondamentale de l’Evangile, clé de la vie chrétienne, et déclarait : « Ce livre m’a fait du bien, beaucoup de bien. » Peu nombreux étaient à l’époque ceux qui pouvaient deviner l’importance que ce thème allait avoir pour son pontificat. François a d’ailleurs conservé sa devise épiscopale Miserando atque eligendo. Il l’a expliquée dans son entretien avec Antonio Spadaro sj pour les revues jésuites[1] (qui publient de concert le présent éditorial). Le pape François disait alors : « Le gérondif latin miserando me semble intraduisible tant en italien qu’en espagnol. Il me plaît de le traduire avec un autre gérondif qui n’existe pas : misericordiando (en faisant miséricorde). »
« Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes qu’Il aime. » Toute la tendresse du Ciel pour l’humanité est comme ramassée dans le chant des anges. Un message qui ne cesse de ravir ceux et celles qui aspirent à la paix comme au suprême bonheur. Si le mystère de l’Incarnation et de la naissance de Jésus interpelle de moins en moins l’ensemble de la société, l’annonce de la paix ne laisse personne indifférent. Une fois l’an, elle vient réveiller une aspiration qui sommeille dans le fond insondable des inconscients, plus tenace que les croyances et les enseignements des Eglises.
Jean Vanier
Le corps brisé.
Retour vers la communion
Paris, Parole et Silence, 2015,177 p.
Jean Vanier, fondateur des communautés de l’Arche et de Foi et Lumière, a publié ce livre en 1986, qui a depuis été réédité à plusieurs reprises. Il a commencé à l’écrire dans la paix d’un monastère trappiste, et l’a terminé à Béthanie, en Cisjordanie, lieu de tensions, où il a été témoin de douleur, de colère, de peur, de désespoir, de maisons d’Arabes réduites en cendres. Et c’est dans le quartier musulman de la ville qu’il a ouvert une petite communauté de l’Arche.
La montée en puissance du terrorisme islamiste en Europe interroge les gouvernements et les responsables de la communauté musulmane. Un effort de structuration de la formation des imams, déjà évoqué depuis plusieurs années, semble se concrétiser dans certains pays, de façon à mieux encadrer les orientations théologiques et idéologiques des prédicateurs.
En Belgique, le ministre de la Justice, Koen Geens, et le président de l'Exécutif des musulmans en Belgique, Noureddine Smaïli, se sont accordés sur la nécessité d'une meilleure unification de la formation des imams. La formation des prédicateurs islamiques auraient lieu dans des universités ou des écoles supérieures, avec un contenu théologique mais aussi une formation en sciences sociales, avec des programmes définis avec le gouvernement fédéral ou les gouvernements des communautés flamande et wallonne. «Nous devons évoluer en direction d'un islam européen», a déclaré le ministre Koen Geens. Noureddine Smaïli, lui-même imam à Liège, a souligné que «la communauté musulmane a tout à gagner à ce que ses imams bénéficient d'une telle formation en Belgique».
En France, Bernard Cazeneuve, le ministre de l'Intérieur, avait reçu mardi les membres du bureau du Conseil français du culte musulman (CFCM). A l’issue de cette rencontre le CFCM, a annoncé la création prochaine d'un certificat qu'il délivrera aux imams, après avoir testé leurs connaissances théologiques mais aussi leur adhésion aux valeurs républicaines. Une initiative qui vise à promouvoir «un islam tolérant et ouvert», selon Anouar Kbibech, le président du CFCM. Le ministre de l'Intérieur a de son côté souligné la «volonté du gouvernement de toute faire pour que les prêcheurs de haines» soient mis «hors d'état de nuire».
En Suisse, un Centre suisse islam et société (CSIS) a été créé à l’Université de Fribourg. Interrogé en octobre dernier à ce sujet par cath-info lors de son passage à Zurich pour l'Aide à l'Eglise en détresse, le Père jésuite égyptien Samir Khalil Samir, spécialiste de l'islam, avait déclaré : « Il faut repenser l’islam dans la société d’ici. Cela demandera quelques décennies, mais on ne peut pas échouer. L’Autriche a proposé récemment que tout imam fasse ses prêches en allemand, et pas en arabe ou en turc. Le responsable religieux musulman devrait avoir suivi des cours, connaître la société dans laquelle il vit ainsi que ses principes, tel l’égalité hommes-femmes. S’il n’accepte pas la démocratie en vigueur dans cette société, il devrait partir ! Il est essentiel pour les musulmans, s’ils veulent vivre dans la société occidentale, qu’ils en respectent son ordre juridique. » Pour le professeur d’islamologie, les musulmans doivent en outre absoluement pratiquer l'interprétation de leurs textes fondateurs s'ils désirent contrer l'instrumentalisation de l'islam par des fondamentalistes.
Retrouvez l'entretien entre Samir Khalil Samir sj et le journaliste Jacques Berset dans la prochaine revue choisir de décembre 2015, accompagné d'une analyse géoopolitique de l'Arabie saoudite par l'historien Olivier Hanne, professeur aux Ecoles militaires de Saint-Cyr Coëtquidan. Un numéro à commander à
(Radio Vatican/rédaction)
Lors de son voyage en Amérique latine cet été, le pape François a reçu en cadeau du président bolivien une réplique d’un crucifix en bois sculpté par Luis Espinal, représentant le Christ cloué à une faucille et à un marteau. Le Père Espinal sj était-il donc marxiste ? L’auteur, qui a bien connu ce jésuite assassiné en 1980, rétablit ici l’esprit qui l’animait.
Jusqu’à la visite du pape François en Bolivie, en juillet dernier, bien peu de gens - mis à part les Boliviens - connaissaient le nom de Luis Espinal. Le pape s’est arrêté pour prier sur le site où, en mars 1980, avait été retrouvé, parmi les ordures, le corps criblé de balles et marqué par la torture du jésuite espagnol.
La justice bolivienne va enquêter sur le meurtre du Père jésuite Luis Espinal et faire toute la lumière sur les circonstances de son l’assassinat le 21 mars 1980. C’est ce que vient de déclarer Frank Campero, l’avocat de l’ancien colonel Roberto Meleán, ex-officier des Forces Aériennes Boliviennes (FAB). Cette décision fait suite aux révélations, début octobre, de son client - condamné à 30 ans de prison pour la disparition d’un universitaire en 1980 – qui accuse formellement deux colonels comme étant les commanditaires du crime. En septembre, choisir proposait un portrait du Père Espinal, sous la plume de l’un de ses proches Jerry Ryan1.
« Les auteurs intellectuels de cet assassinat sont le colonel Jaime Nino de Guzmán (ex-commandant des FAB) et le colonel Freddy Quiroga Reque », a assuré Roberto Meleán. Justifiant son long silence par la « peur de représailles », il avait expliqué que le crime du prêtre jésuite avait été décidé pour éviter la publication d’informations révélant une corruption généralisée au sein de l’armée. Toujours selon l’ex-colonel, l’assassinat et les tortures dont aurait été victime Luis Espinal auraient été perpétrés par quatre hommes, qui auraient reçu selon lui entre 200 et 700’000 dollars.
Torturé et tué
L’avocat Franck Campero a assuré que son client, Roberto Meleán, allait être sollicité pour témoigner dans le cadre cette affaire. L’ex-colonel a d’ailleurs assuré qu’il était prêt à mettre à la disposition de la justice des documents qui prouvent l’implication des militaires dans le meurtre du Père jésuite, enlevé le 21 mars 1980 à la sortie d’un cinéma et dont le corps criblé de balles et portant des marques de torture a été retrouvé le lendemain.
Né en Espagne le 2 février 1932, Luis Espinal rejoint la Compagnie de Jésus en août 1949 et est ordonné prêtre en juillet 1962 à Barcelone. En 1968, il part en Bolivie comme missionnaire où il a mené une lutte acharnée pour la défense des droits humains. Parallèlement, il réalise plusieurs documentaires de cinéma et occupent des fonctions de journaliste radio. Ses prises de positions contre les dictatures et son appui aux mouvements de mineurs, lui ont valu l’inimitié du gouvernement de l’époque et celle des militaires, accusés de semer la terreur.
Un crucifix en forme de faucille
Lors de sa visite en Bolivie, en août dernier, le pape François avait reçu des mains d’Evo Morales, le président bolivien, la réplique d’un crucifix en forme de faucille et de marteau confectionné par le Père jésuite Luis Espinal. Un cadeau qui a surpris le pape mais que ce dernier a toutefois ramené à Rome, assurant qu’il s’agissait qu’il appartenait à « l’art de la contestation ».
Jean-Claude Gerez, correspondant de l’Apic en Amérique latine
[1] Luis Espinal. Marxiste ou prophète ? par Jerry Ryan, in choisir n°669 - septembre 2015, www.choisir.ch
La direction de la RTS vient de décider, ce mardi 17 novembre, la suppression pour 2017 de tous ses magazines religieux radio et télé, annoncent dans un communiqué de presse Médias-pro et Cath-Info. «Cette mesure est inopportune et disproportionnée... au moment où la nécessité d’un traitement religieux de l’information se manifeste à travers les tragiques événements de Paris», déclarent Michel Kocher et Bernard Litzler, respectivement directeurs de Médias-pro et de Cath-info, qui portent avec la RTS la responsabilité de ces magazines.
L’éducation et la formation sont la clé qui permet de résoudre de nombreux problèmes sociaux et économiques auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui. Elles posent également les fondements d’une cohabitation harmonieuse entre les personnes de différentes cultures et religions. L’éducation et la formation sont donc au cœur de notre mission, à savoir « être des hommes pour les autres ».
Grâce aux nombreux dons en provenance de Suisse, notre organisation caritative ‹ Jésuites international › soutient de nombreux projets d’écoles et de formation dans les régions pauvres ou en crise d’Afrique, d’Asie et d’Amérique du Sud. Nous voulons que les hommes – indépendamment de leur couleur de peau, de leurs revenus, de leur confession ou de leur sexe – aient accès à une formation et à un métier et puissent s’épanouir sur le plan personnel. Nous soutenons de manière ciblée des projets à effets durables, les programmes de promotion de la femme étant l’un des points forts de notre travail.
Qui apprend et se perfectionne peut prendre sa propre vie en main et a la chance de pouvoir s’engager dans la société. Généralement, l’apprentissage et la formation constituent également un bon rempart contre les idéologies haineuses et la violence.
D’Afghanistan en Afrique centrale, les offres de formation sont garantes de stabilité et de structures transparentes. Des jésuites du Sud-Soudan ont rapporté que des réfugiés de guerre passés par les bancs de nos écoles ont refusé par la suite de repartir au combat. La formation ouvre de nouvelles perspectives pour l’avenir. C’est ce pour quoi nous nous engageons, grâce à votre soutien et avec l’aide de nos partenaires de projets dans le monde entier.
Père Toni Kurmann sj
Procure des missions