Après avoir été censuré dans les années 60, voilà Markus Imhoof récompensé. Le Prix d’honneur du cinéma suisse 2020 lui sera attribué l’an prochain lors des Journées cinématographiques de Soleure. Selon un communiqué de l’Office fédéral de la culture, Imhoof «a eu une influence décisive sur le cinéma suisse. Révélateurs, ses films suscitent l’empathie et appellent à la réflexion et à la remise en question.»
Patrick Bittar est réalisateur de films et chroniqueur cinéma pour choisir depuis 2012, il est aussi directeur de l’Association suisse des Amis de Sœur Emmanuelle (ASASE).
Il neigeait en hiver (phénomène rare méritant d’être signalé). J’attendais de traverser un carrefour, quand soudain je remarquai que les traces des pneus laissées par les voitures matérialisaient une espèce de grand losange. Depuis le début de la matinée, aucun véhicule n’était passé au centre du carrefour, ni le long du trottoir. Si aucun automobiliste ne roulait à cet endroit et si aucun piéton ne marchait là-bas non plus, à qui servait cet espace? À personne! Un morceau de ville pour personne.
Écrivain pour la jeunesse et pour adultes, parolier, animateur d’ateliers d’écriture à l’Institut littéraire suisse, le vaudois Eugène Meiltz, de son nom de baptême, joue ses propres textes sur scène depuis une dizaine d’années.
La découverte en 1945 des collections du musée d’ethnographie de Genève (MEG) et la rencontre de son directeur Eugène Pittard bouleversent la vie et l’œuvre de Jean Dubuffet (1901-1985) ainsi que le cours paisible de l’histoire de l’art. L’exposition actuelle Jean Dubuffet un barbare en Europe célèbre tant l’auteur d’une œuvre hors du commun que l’inventeur de l’art brut.
La pandémie a mis en évidence la fragilité des réseaux internationaux et l’inclination des politiques à se renfermer sur leurs engagements régionaux (plus positivement, à les renforcer). L’Église n’a pu se soustraire au mouvement. L’imprévisible a révélé la disparité locale énorme qui règne au sein d’une même confession religieuse, et la capacité ou l’incapacité de ses institutions nationales à répondre au défi. Une réflexion sous la loupe de la Hongrie et du Québec.
Attila Jakab, historien de l’Église et docteur de l’Université Marc Bloch de Strasbourg, il est historien au Mémorial de la Shoah de Budapest. Il travaille dans le domaine du christianisme ancien et de l’antisémitisme ecclésiastique entre les deux guerres mondiales en Hongrie.
Dis-moi comment tu as vécu ecclésialement le confinement et je te dirai quelle image de l’Église et du Christ tu portes. La période que nous venons de vivre est très révélatrice, au sens photographique ou apocalyptique (dévoilement), de nos conceptions ecclésiales et théologiques. Elle manifeste des déséquilibres et provoque à la créativité, au nom même de Vatican II et du pape François.
François-Xavier Amherdt est professeur de théologie pratique à l’Université de Fribourg; il a été directeur de l’Institut romand de formation aux ministères laïques et vicaire épiscopal du diocèse de Sion. Il dirige les collections «Perspectives pastorales» et «Les cahiers de l’ABC». Il est l’auteur de nombre d’ouvrages, en particulier de pastorale. Dernier en date, Ce que dit la Bible sur le sport (Nouvelle Cité 2020).
Durant le confinement, le numérique a soutenu l’expression politique de certains acteurs religieux pour qui le culte, au titre des «besoins spirituels» de l’homme, revêt un caractère de première nécessité. Il a aussi permis de forger l’image du clerc comme «résistant spirituel» face aux contraintes d’un État laïque qui ne saisirait pas l’importance du religieux, voire voudrait réduire celui-ci au silence. Illustrations.
David Douyère, professeur de sciences de l’information et de la communication, est spécialiste de la dimension communicationnelle du catholicisme; il co-anime le réseau de recherche Relicom, et est l’auteur de Communiquer la doctrine catholique (Genève, Labor & Fides 2018), recensé in choisir n° 695, avril-juin 2020, p. 79.
La mort n'est pas un sujet sur lequel on aime à s'appesantir dans nos sociétés sécularisées. Mais depuis le début de la pandémie, elle est devenue omniprésente. Dans cet article publié dans notre édition d'octobre consacrée au coronavirus, exceptionnellement ouvert à tous du fait des besoins actuels de réflexions transcendantales, le jésuite Luc Ruedin sj questionne notre quête de sens en faisant re-résonner un texte célèbre de Nietzsche.
Ouverte depuis le 4 septembre, cette exposition de la Fondation de l’Hermitage, à Lausanne, met en lumière des liens entre les arts plastiques et le cinéma. Organisée notamment avec la Cinémathèque française, et construite sur une idée originale de son ancien directeur Dominique Païni, l’exposition se décline sur le mode chronologique, depuis les premiers films de la fin du XIXe siècle jusqu'à la Nouvelle Vague. Elle illustre les échanges et les influences réciproques entre cinéastes et plasticiens, en faisant dialoguer des extraits, des affiches et des maquettes de films avec des sculptures, des dessins, des photographies et des peintures.
Le coronavirus a rappelé à l’humanité à quel point son équilibre est fragile. Dans l’adversité, chacun a su mobiliser un esprit insoupçonné d’empathie et d’initiative. Ces qualités, si elles sont conservées, pourraient aboutir à un changement de mentalité bénéfique à la préservation de l’environnement. Car aucune transition écologique ne saurait s’opérer par des choix stigmatisant ceux qui, par manque de moyens financiers, ne peuvent porter un tel fardeau.
Kevin Despond est étudiant en sciences de l’environnement
Son blog Anthropo-logiques, abrité par la Tribune de Genève, a fait le buzz ce printemps. Jean-Dominique Michel s’est fait remarquer (même en France!) pour ses critiques à l’encontre des politiques sanitaires suisse et européennes mises en place contre le coronavirus. Ses partisans louent sa sagacité et sa parole libératrice, ses détracteurs l’accusent de mener une guerre contre la science, voire de populisme. Rencontre avec un homme désireux de débat. Entretien.
Thérapeute et anthropologue, Jean-Dominique Michel est secrétaire général de l’association genevoise Pro Mente Sana. Il vient de publier Covid-19. Anatomie d’une crise sanitaire (Paris, HumenSciences 2020, 224 p.).