Alors qu’on assiste à la montée des nationalistes, l’Europe de l’entre-deux-guerres sème les ferments d’un art libre et foisonnant. La vague mortifère liée à la guerre et aux ravages de la grippe espagnole n’est pas sans résonance avec la crise économique et sanitaire que traverse l’Europe d'aujourd'hui. C’est tout du moins ce que tente de démontrer le Kunsthaus de Zurich, dans une exposition qui souligne la permanence d’un héritage, cela dans tous les domaines de la création. L'exposition conjugue ainsi monde d’avant et monde d’après de l’effervescence des années vingt à Thomas Ruff.
Semer à tout vent, les années folles
jusqu’au 11 octobre, au Kunsthaus Zürich.
Les bruits de botte ont repris ce 27 septembre dans le Caucase. Depuis trois décennies, l'Arménie et l'Azerbaïdjan s’affrontent aux confins de l'Europe pour l'enclave du Haut-Karabagh. Deux armées bien équipées se font face, enterrées dans des tranchées creusées par leurs pères et leurs grands-pères. Parfois, elles se heurtent. Au moins 342 soldats et 24 civils ont perdu la vie dans des affrontements depuis cinq ans. La paix peut-elle s’imposer après tant d’années? Le journaliste Harald Maass et le photographe Didier Ruef proposent une plongée poignante dans cette région meurtrie, à l’articulation entre l'Europe et l'Asie, qu'est le Haut-Karabagh. Un pays qui n'existe pas vraiment, et où propagande, formation militaire à l'école et guerre font le quotidien de la population.
Certains voient dans la Covid-19 la main de Dieu. Mais pourquoi, dans une situation émotionnelle majeure, faire référence à l’Invisible, à l’Inatteignable? Lors des «cas de force majeur», les anglo-saxons utilisent l’appellation Act of God (le fait de Dieu).
Quand l’être humain utilise «Dieu» à toutes les sauces, selon ses besoins, ses désirs ou ses peurs. Un article de Gérald Morin, paru initialement dans le numéro de juillet de CultureEnJeu.
«La complexité inextricable des causes et des effets n’est maîtrisable par personne.
Le hasard vient nécessairement contrecarrer les projets les mieux établis.»
Friedrich Dürrenmatt
Dieu, le diable et la femme sont les trois principaux protagonistes de l’œuvre de Huysmans qui se déroule dans le Paris des messes noires, des sabbats de femmes hystériques, de prêtres diaboliques de la fin du XIXe siècle, toutes choses qui à l’esprit cartésien et jacobin d’un homme d’aujourd’hui semblent être des accessoires de mélodrame. Et cependant un homme comme Paul Valéry goûtait et prisait Huysmans. Valéry, qui avait reçu une éducation catholique, aimait les femmes et sans croire au dieu de Pascal pensait que le diable était un personnage sans lequel on ne fait pas grand chose. L’auteur de Mon Faust était-il hégélien à son insu?
JK Huysmans
Romans et nouvelles
Pléiade numéro 642
Paris, 2019 Gallimard, 1856 p.
«Le fait de représenter Jésus comme un Européen blanc fait de plus en plus débat en cette période de réflexion sur l’héritage raciste de notre société», note Anna Swartwood House, professeur assistante d’Histoire de l'art de l'Université de Caroline du Sud, dans un article paru sur le site The Conversation. Alors que des manifestants réclament le déboulonnage des statues de généraux sudistes de la Guerre de Sécession aux États-Unis, l’activiste Shaun King va plus loin, en suggérant qu’il convient d’«en finir» avec les fresques et autres œuvres d’art représentant un «Jésus blanc».
Répandue sur nos plages, revendiquée pour beaucoup comme un mode de vie, la nudité est-elle vraiment condamnée par les écritures? «La nudité, dans notre culture, est inséparable d’une signature théologique», écrit le philosophe italien Giorgio Agamben. Les saints textes condamnent-ils pour autant la nudité? «Il est important de ne pas laisser la pudeur être kidnappée par le fondamentalisme», affirme le rabbin Delphine Horvilleur. La légende fondatrice d’Adam et Ève n’est pas aussi simple que ce que l’imagerie populaire en a retenu: un homme et une femme, créés par Dieu à son image, vivent dans l’innocence au paradis.
Elohîm et YHWH sont les deux vocables pour désigner le dieu de la Bible. François Rachline, universitaire et écrivain, explore la relation qu’entretient le monothéisme avec une divinité qui est tout à la fois plurielle (Elohîm) et indicible (YHWY), en plus de l’ambiguïté grammaticale entre un sujet pluriel et un verbe au singulier. De là découlent les difficultés de la traduction.
François Rachline
Un monothéisme sans Dieu
Paris, Hermann 2018, 92 p.
Fin XIXe siècle, rares sont les femmes à entreprendre des voyages d’exploration, sauf en accompagnatrices courageuses et effacées de leur mari explorateur. Isabelle Massieu, veuve fortunée d’un avocat de province sous la Troisième République, a fait exception dans de longs voyages au Proche-Orient et en Asie dans les années 1890. «Il me semble que nous avons tout intérêt l’horizon de nos idées, à nous rendre compte de ce qui se fait au-dehors, à observer d’autres initiatives que les nôtres, d’autres manières de comprendre la vie.»
Isabelle Massieu
Comment j’ai parcouru l’Indo-Chine. Birmanie, Etats Shans, Siam, Tonkin, Laos
Genève, Olizane 2018, 292 p.
La doctrine du Réformateur a nourri bien des diatribes touchant le rapport-au-monde de l’être humain, du chrétien et du saint. D’une riche compilation de citations et de références, le professeur de l’Université de Genève tire quelques points saillants sous le terme controversé d’«éthique».
François Dermange
L’éthique de Calvin
Genève, Labor & Fides 2017, 320 p.
Les explosions survenues le 4 août 2020 dans le port de Beyrouth ont frappé un pays déjà au bord de l'effondrement économique et social, et cela en pleine pandémie de coronavirus. Cet article se base sur des informations données par l'agence cath.ch, notamment par le journaliste Jacques Berset, et sur le témoignage du jésuite libanais Michel Nader sj, présent sur les lieux au moment des faits, qui donne des nouvelles de la communauté jésuite de Beyrouth (voir la fin de l'article).