En janvier, le froid est mordant en Syrie. Les bombardements ont cessé, ce qui permet à la population de dormir plus sereinement, mais il manque encore tant de biens de première nécessité: mazout, électricité...
Dans son journal, le Père Sami Hallak sj, du JRS d'Alep, parle de son nouveau programme d'aide aux chrétiens résidents dans leur recherche d'un emploi en ville, un programme qui comprend également une aide psychologique et un accompagnement spirituel. Et de la distribution de sacs à 500 familles contenant notamment des sous-vêtements chauds.
En janvier, le froid est mordant en Syrie. Les bombardements ont cessé, ce qui permet à la population de dormir plus sereinement, mais il manque encore tant de biens de première nécessité: mazout, électricité... Dans son journal, le Père Sami Hallak sj, du JRS d'Alep, parle de son nouveau programme d'aide aux chrétiens résidents dans leur recherche d'un emploi en ville, un programme qui comprend également une aide psychologique et un accompagnement spirituel. Et de la distribution de sacs à 500 familles contenant notamment des sous-vêtements chauds.
Paraguay, décembre 2016 - L’odeur âcre me prend à la gorge: la petite rivière, un cloaque noirâtre, charrie des déchets de plastique et des cadavres d’animaux. Des enfants courent pieds nus au milieu du Bañado Sur, installé sur les rives inondables du Rio Paraguay. Ce quartier déshérité d’Asunción porte -ironiquement?- le nom de Porvenir, l’Avenir...
Évitant les flaques d’eau sale, enjambant les ornières boueuses, nous passons la grille du Centre d’accueil familial (CAFA) appartenant à la Fondation Mil Solidarios, lancée par le Père jésuite Francisco de Paula Oliva.
À quelques heures de la nuit de Noël en Syrie, les volontaires du JRS s'activent pour apporter aux déplacés d'Alep est les denrées d'urgence dont ils ont le plus besoin: eau potable, couvertures, lait pour nourrissons, chaussettes... La situation est chaotique et le Père Sami Hallak sj dépeint un quotidien rêche et froid qui tranche avec les préparatifs festifs qui ont cours en Occident. Avec 85 volontaires, les Pères jésuites du JRS d'Alep ont ainsi fait le tour des familles entassées dans un camp de fortune installé dans des halles d’égrenage du coton, comme le raconte le Père Hallak dans son journal.
Les dernières nouvelles datées du 11 décembre du Père Sami Hallak sj (dont nous publions régulièrement les extraits de son journal sur ce site) reflètent le désarroi dans lequel vivent les habitants d'Alep en ce mois de décembre. Il raconte: «Le Père Nawras sj a pu se rendre mardi à Saint-Vartan, dans le quartier populaire du Midan. J’y suis allé le mercredi... Murs calcinés, crucifix mitraillé et mutilé... ce dernier est tout de même resté 5 ans sur la croix, solidaire avec nos souffrances et notre isolement. Il est là, défiguré comme notre ville. Il nous révèle la douleur de Dieu face à la sauvagerie des hommes. À Saint-Vartan, le paysage est choquant. Il ne reste que des ruines.»
Noël approche, aussi à Alep. Dévastée par les bombardements, la peur et l'incompréhension, la ville abrite à l'ouest une population qui n'a d'autre choix que de s’adapter ou de partir. Rester signifie se frotter à des questions aussi fondamentales que difficiles à appréhender, notamment concernant la cohabitations entre religions. Les 99% des déplacés sont des musulmans qui se sont installés dans les quartiers chrétiens. Leur présence pose aux disciples du Christ cette épineuse question: "Je suis musulman déplacé, je suis actuellement ton voisin, peux-tu m’accepter comme je suis?" Fidèle à sa ville et au Service jésuite des réfugiés (JRS), Sami Hallak sj poursuit son travail sur place. Voici les dernières nouvelles issues de son journal reçu ce 8 décembre à la rédaction de la revue choisir.
Supérieur général des jésuites de 1983 à 2008, le Père Peter-Hans Kolvenbach sj est décédé samedi 26 novembre à Beyrouth, au Liban, à l'âge de 87 ans. Né le 30 novembre 1928 aux Pays-Bas, il aurait eu 88 ans dans quelques jours. Il est mort là où il exerçait son ministère depuis qu’il était retourné à sa Province, le Proche-Orient, après avoir remis sa démission comme Général en 2008.
Homme consensuel et estimé de tous, il anima avec beaucoup de doigté la Compagnie. Le Père Kolvenbach a écrit plusieurs articles pour la revue choisir notamment celui sur La tentation du pouvoir à lire ci-après.
A lire également, Parole de général, un entretien paru in choisir n° 559-560 de juillet-août 2006 qu’il a accordé au journaliste jésuite Rik De Gendt sj. Il avait alors annoncé son intention de démissionner lors de la 35e Congrégation général de l’Ordre de 2008.
« ... quand les hommes sont livrés à un profond sommeil, je fus saisi de frayeur et d’épouvante, et tous mes os tremblèrent... » (Job 4,13-14). Non, les nuits ne sont pas toujours ces heures bénies où l’on peut fermer les yeux pour se retirer du monde.
Le Père Hallak est engagé à Alep auprès du JRS. Il tient un journal de bord dont sont tirés les passages ci-contre vécus durant les bombardements de 2015 et 2016.
Vous trouverez des nouvelles plus récentes de lui et d'autres extraits de son journal sur choisir.ch, rubrique jésuites et jesuites.ch, réseau jésuite
Ecouteur de rue... Le terme renvoie à d’autres métiers, aux résonnances poétiques, - l’écrivain, le crieur publics - ou plus prosaïques - le cireur, l’éducateur de rue. Sa réalité croise les deux voies: celle de la rencontre et de la reconnaissance de l’autre, dans les marges.
Qui est Arturo Sosa sj, le nouveau supérieur de la Compagnie de Jésus? Qu’est-ce qui l’anime? Le découvrir un peu mieux, c’est pressentir la direction que les jésuites du monde ont choisi de prendre en l’élisant à la tête de leur Ordre, le 14 octobre dernier. Derrière ce nouveau visage, se profile en filigrane celui du Père Pedro Arrupe, supérieur général de la Compagnie dans les années 60-70, qui poussa la Compagnie, en Amérique latine en particulier, à s’engager pour la foi et la justice.
Dans un entretien accordé à l’équipe de communication de la Congrégation générale de l’Ordre, le Père Arturo Sosa, né au Venezuela en 1948, raconte sa jeunesse dans une famille très catholique du pays, sensible à la dimension communautaire et aux réalités du monde. Une famille qui, par ailleurs, accordait une grande importance aux études.
C’est donc au collège que le jeune Arturo Sosa rencontra ses «premiers» jésuites. Ceux qui l’impressionnèrent le plus –le détail a son importance– furent «les frères», qui occupaient les fonctions de cuisiniers, chauffeurs, enseignants. Ceux qui, dans le Venezuela des années 60, travaillaient avec les gens. «Les prêtres, nous ne les voyions pratiquement pas!» témoigne-t-il. Et c’est au cœur d’une Église réveillée par le concile Vatican II et d’une Compagnie menée par un supérieur socialement engagé, le Père Pedro Arrupe sj, qu’Arturo Sosa fera son noviciat.
La société vénézuélienne de l’époque est plutôt laïque. Les vocations y sont fragiles. La Compagnie y crée des Centres de recherche et d’action sociale. Arturo Sosa, qui étudiait alors les Sciences politiques, est envoyé au Centre Gumilla de Barquisimeto, qui s’occupait de coopératives agricoles. En même temps, il travaille pour la revue culturelle vénézuélienne SIC. Ce furent là, pour lui, des années très formatrices, où théories, débats d’idées et pratique s’entremêlaient. «À Barquisimeto, nous avions créé des coopératives d’épargne et de crédit dans les quartiers périphériques... Nous avions tous en même temps un fort lien avec l’Université, où nous travaillions en dispensant des cours.»
Plus tard, en tant que provincial du Venezuela, le Père Sosa développa ce qu’on appelle la mission apostolique de la Compagnie, qui mise sur le travail commun et une identité partagée des jésuites et des laïcs. «De là surgirent de nouvelles manières de donner les Exercices spirituels à toutes les couches sociales... Au fond, l’idée était que l’expérience chrétienne est une expérience de formation dans la foi, qui lie l’engagement apostolique avec la formation, la vie spirituelle et la connaissance du pays.»
Pour le Père Sosa, la collaboration est au cœur de la spiritualité ignacienne. «Elle n’est pas une conséquence du fait que nous ne pouvons pas faire les choses seuls: c’est que nous ne voulons pas agir seuls.»
Retrouvez ici l’intégralité de l’entretien avec le Père Arturo Sosa, réalisé par l’équipe de communication de la Congrégation générale. Le Père Sosa sj y raconte aussi notamment sa longue expérience au niveau du gouvernement central de la Compagnie de Jésus.
Directeur de la revue culturelle choisir, Pierre Emonet a fêté ses 50 ans de sacerdoce le 25 septembre 2016. "J’ai vécu cet engagement dans une époque passionnante de l’histoire de l’Église", a-t-il confié à Pierre Pistoletti, journaliste à l’agence de presse cath.ch. Un ministère varié, qui l’a conduit des banlieues ouvrières de Paris, où il reconnaît «avoir refait toute son ecclésiologie», à la tête de la Compagnie en Suisse en tant que Provincial, de 1987 à 1993 et de 2009 à 2012.