La Cité de l’Architecture et du Patrimoine à Paris consacre une rétrospective à un architecte suisse méconnu du public: Jean Tschumi (1904-1962). Ce natif de Plainpalais à Genève est pourtant l’un des pionniers de l’architecture corporate du XXe siècle, partagé entre la Suisse et la France, et fut pendant 18 ans professeur à l’École polytechnique de Lausanne. Rencontre avec la commissaire d’exposition Stéphanie Quantin-Biancalani pour un éclairage sur son œuvre, pensée comme un art total, via la donation de plus de 300 dessins par son fils, l’architecte Bernard Tschumi.
«Au tournant des XVIIIe - XIXe siècle, Genève fut, à l’agacement de l’empereur français, le centre de gravité de la pensée économique classique. À partir de 1796 parut à Genève la revue La Bibliothèque britannique, qui se donnait pour mission de diffuser la pensée britannique et de nourrir un débat éclairé entre penseurs britanniques et francophones, entre autres dans le domaine du libre-échange et du modernisme du capitalisme naissant. La Société de lecture, fondée en 1818, prolongea ce courant de pensée en permettant aux plus illustres économistes européens d’échanger leurs idées.
Par son immensité et son positionnement entre l’Europe et l’Asie, la Russie n’a cessé d’attiser la curiosité et l’imagination des Occidentaux. Des célébrités littéraires, notamment françaises, à l’instar de Mme de Staël, Diderot, Joseph de Maistre, Balzac, Dumas et d’autres voyageurs moins connus, ont laissé leur témoignage souvent pittoresque de cette expérience.[1] Des voyageurs qui se muent volontiers en enquêteurs espérant lever un coin du voile.
À travers les différents visages prêtés à Nicolas II, dernier tsar de Russie, par le peuple et les politiques russes depuis sa mort en 1918, c’est toute l’histoire du pays depuis la chute du tsarisme qui est revisitée. Voyage au fil de ces successives révisions.
«Il faut que l’édifice à venir ait la grandeur des monuments antiques, qu’il défie le temps et l’oubli et constitue un lieu de méditation et de repos où les générations futures rendront honneur à ceux qui leur ont légué une Espagne meilleure. À ce but répond le choix d’un lieu retiré où s’édifiera un temple grandiose à nos morts, de sorte que l’on puisse prier des siècles durant ceux qui sont tombés sur le chemin de Dieu et de la Patrie.»
(Général Franco)
La vision déiste de l’État a un long passé derrière elle, tandis que celle de la laïcité n'a à son actif qu'une histoire bien courte encore. Dans l’Antiquité déjà, croyants, athées et agnostiques voyaient leurs choix acceptés que dans la mesure où ils respectaient le culte des ancêtres et les règles de la Polis ou de l’Urbs. Les Romains cependant, qui avaient leurs propres dieux, laissaient les peuples occupés et assujettis libres de célébrer leurs croyances dans la mesure où celles-ci ne troublaient pas l’ordre public. Plus tard, au début de notre ère, deux des trois religions monothéistes ont imposé leurs pensées théologiques, le christianisme pendant 14 siècles et l’islam pendant 12 siècles.
Quant on évoque Saint-Ursanne en Suisse, l'esprit vagabonde immédiatement vers cette commune jurassienne et ses trésors architecturaux dont sa collégiale, ses trois magnifiques portes (Saint-Paul à l'ouest, Saint-Pierre à l'est et Saint-Jean au sud) ainsi que son pont sur le Doubs dédié à St-Jean de Népomucène. La troisième ville historique du canton du Jura doit pourtant son nom à un ermite d'origine irlandais mort en 620. Les Ursiniens.nes célèbrent donc cette année son jubilé.
Mais qui était Ursanne?
«Le fait de représenter Jésus comme un Européen blanc fait de plus en plus débat en cette période de réflexion sur l’héritage raciste de notre société», note Anna Swartwood House, professeur assistante d’Histoire de l'art de l'Université de Caroline du Sud, dans un article paru sur le site The Conversation. Alors que des manifestants réclament le déboulonnage des statues de généraux sudistes de la Guerre de Sécession aux États-Unis, l’activiste Shaun King va plus loin, en suggérant qu’il convient d’«en finir» avec les fresques et autres œuvres d’art représentant un «Jésus blanc».
Le 16 mai 2020 marque le centenaire de la canonisation de Jeanne d’Arc. Retour, avec l’historien André Larané, fondateur d'herodote.net en 2004, sur un événement qui, outre de consacrer une figure historique de tous temps populaire, a contribué à la réconciliation d’une France profondément divisée.
Ce qui s’est passé, le 24 mai 1431 au cimetière de St. Ouen, n’est pas très clair. Cinq jours auparavant, le tribunal ecclésiastique de Rouen avait condamné Jeanne comme hérétique, schismatique, sorcière, etc. Mais avant de la remettre au pouvoir séculier, on donne à Jeanne une dernière chance de confesser ses crimes, de se repentir et d’accepter la pénitence infligée par l’Église selon sa propre discipline. Ce qu'elle fera.
Les évêques catholiques allemands ont publiquement reconnu, le 29 avril 2020, les fautes de l’Église du pays pendant la Seconde Guerre mondiale. Les évêques de l’époque n’ont pas opposé un non clair à la guerre et à l’antisémitisme. L’acte de repentance de la Conférence des évêques allemands s’exprime à travers une brochure historique d’une vingtaine de pages. Si l’idée d’une sympathie des évêques envers l’idéologie et l’ordre nazis doit être clairement écartée, l’esprit national et patriotique offre une explication mieux étayée de leur complaisance, voire de leur complicité dans la guerre.
Avant de porter un aliment et une boisson à la bouche, on les regarde. Parfois sans en avoir conscience, souvent en salivant. Quelle est votre réaction face à une belle tranche de pastèque rouge? Et mangeriez-vous une fraise bleue? La couleur joue un rôle si important dans notre alimentation que nous avons commencé très tôt à travestir -à «améliorer»- les teintes que Mère nature donne à nos fruits, légumes, viandes, céréales, poissons et boissons. Non sans dérapages.
Annick Chevillot, Lausanne, journaliste