Sésame, ouvre-toi ! Anker, Hodler, Segantini...
Chefs-d'oeuvre de la Fondation pour l'art, la culture et l'histoire, jusqu'au 24 août au Kunstmuseum, Berne, et du 5 décembre au 14 juin 2015 à la Fondation Gianadda, Martigny.
La collection de la Fondation pour l'art, la culture et l'histoire nous en dit plus sur Bruno Stefanini, celui qui l'a créée en 1980, que son fondateur lui-même. Pas une photo de lui, pas un entretien, ni dans la presse ni même dans le catalogue de l'exposition que le Kunstmuseum de Berne consacre à quelque cent cinquante peintures, infime aperçu de sa prodigieuse collection.
Bruno Stefanini est né en d'autres temps, lorsque la collection se vivait dans le secret. Le château de Grandson, qu'il acquiert en 1983, en est peut-être la métaphore la plus juste. Situées sur les terres vaudoises, les épaisses et hautes murailles de cette forteresse médiévale dominent depuis le XIIe siècle Neuchâtel et sa campagne environnante. Elles sont longtemps demeurées à distance, par la présence naturellement défensive du lac de Neuchâtel, dont les eaux se sont depuis abaissées.
Le promeneur d'oiseau, de Philippe Muyl
May in the Summer, de Cherien Dabis
J'ai été voir Le promeneur d'oiseau en famille, et j'ai eu l'impression inédite que nous formions un échantillon parfait de public-cible. Cette production franco-chinoise peut toucher bon nombre de familles citadines privilégiées, dont les enfants sont menacés par le syndrome « I » (Ipad /Ipod/ Iphone), caractérisé par un manque de contact et d'intérêt pour le réel en général et pour la nature en particulier. Plus globalement, le film colle à l'air du temps de nos sociétés post-modernes, où les familles ont tendance à « produire » des enfants-rois.
Germinal, de Halory Goerger et Antoine Defoort avec Arnaud Boulogne, Ondine Cloez, Denis Robert et Halory Goerger Zürcher theater spektakel, Zurich, les 24, 25 et 26 août 2014.
Les demeurées, de Jeanne Benameur, créé au Théâtre de Vidy, mise en scène Didier Carrier, au Poche, à Genève, du 16 octobre au 2 novembre 2014.
Christian Bernard est né à Strasbourg en 1950. Concepteur et directeur du Musée d'art moderne et contemporain de Genève (Mamco), il est l'ancien di - recteur de la Villa Arson à Nice et critique d'art. Il poursuit depuis des années une intense activité de poète.
Yann Reuzeau s'est beaucoup documenté avant d'écrire « Mécanique instable », et il a bien fait. Cette histoire d'entreprise florissante se transformant en Scop (coopérative) est une réussite. Cela aurait pu être laborieux, c'est drôle et bien croqué. Les dialogues, plus vrais que nature, ne laissent pas de temps mort (ou très peu) et permettent au spectateur de revisiter les grands sujets du monde du travail : les rapports à la hiérarchie et au pouvoir [Ce n'est pas la hiérarchie que vous voulez qu'on respecte, c'est l'incompétence], les questions de rémunérations et d'emploi [« Tu veux faire de la discrimination positive ? C'est au pays de faire ça, pas à toi !], l'égalités des sexes, l'amour et l'amitié entre collègues, le sens que l'on donne au travail. Tout cela est observé dans la durée, l'histoire se déroulant sur 10 ans, avec humour et un brin de dérision. Impossible de ne pas se sentir concerné.
Avec Joan Fontaine et Louis Jourdan. Au programme lundi 12 janvier sur Arte, à 20h50.
« C'était le plus important de mes films, et il est raté », dit Ophüls à son producteur John Houseman, une nuit de déprime, vers la fin de tournage. Ce n'était probablement qu'un petit coup de fatigue...
Ophüls, c'est « stylé » (comme disent les djeunes), c'est classe, c'est l'élégance même.
Les ombres portées sur les murs ; les plans-séquences invisibles ; les noirs magnifiques (le directeur de la photographie : Franz Planer, l'un des meilleurs de l'époque, fera notamment Breakfast at Tiffany's 13 ans plus tard) ; les mouvements de caméra complexes et fluides ; les décors où sont pensés la moindre bougie dans un coin, les reflets sur les boutons d'un siège (le directeur artistique, Alexander Golitzen, l'un des plus raffinés du studio Universal, a travaillé avec Hitchcock, Lubitsch, Lang, Welles -Touch of Evil- et sur neuf films avec Sirk)...
Pour en savoir plus sur ce grand classique, retrouvez Les petits carnes d'un cinéphile de votre chroniqueur cinéma !
par Alison Milbank pour Thinking Faith
La dernière partie de l'adaptation très attendue de « Bilbo Le Hobbit » de J.R.R. Tolkien est dans les salles de cinéma. Le Dr Alison Milbank, auteur de « Chesterton et Tolkien comme théologiens », a longuement parlé de la « théologie » de Tolkien et la manière dont la littérature fantastique stimule notre imaginaire collectif. Ci-dessous, la description du voyage « aller et retour» auquel Tolkien nous convie.
J.R.R. Tolkien était professeur à l'Université d'Oxford et un grand spécialiste d'histoire de la langue anglaise et des langues qui l'enrichissent, comme l'anglo-saxon. Elevé par sa mère devenue veuve très tôt - Ronald Tolkien avait 4 ans quand son père est décédé, son frère tout juste 4 ans - il reçoit une éducation chrétienne. Sa mère meurt alors qu'il n'a que 12 ans. Il est alors placé sous la tutelle d'un prêtre catholique. Il vit dans un appartement avec son frère à Birmingham et va à la messe quotidiennement, ce qu'il fera d'ailleurs jusqu'à la fin de sa vie.
Marc Leboucher, Bach, texte inédit, Paris, Gallimard 2013, 372 p.
Michel Cornu, Aux portes de l'indicible. Incarnation et musique, Lausanne, L'Age d'homme 2013, 320 p.
Alain Fournier, Le Grand Meaulnes
Paris, Flammarion
2014, 290 p.
« Mon credo en art : l’enfance. Arriver à la rendre sans aucune puérilité, avec sa profondeur qui touche les mystères. Mon livre futur sera un perpétuel va-et-vient insensible du rêve à la réalité. Rêve entendu comme l’immense et imprécise vie enfantine planant au-dessus de l’autre et sans cesse mise en rumeur par les échos de l’autre. »
Art épistolaire, art perdu ? On n'écrit plus de lettres, de même qu'on ne se bat plus en duel : deux conséquences d'une même cause, on n'a plus le temps. Le travail tient nos nuques courbées sur nos écrans comme des galériens sur leurs rames. A-t-on encore le temps de parler à Dieu et aux femmes, de faire son examen de conscience, de dire ses prières ?
La jalousie humaine est un sentiment qui n'épargne personne. A l'inverse des autres «péchés capitaux», elle ne procure ni plaisir ni soulagement. Au contraire, la jalousie, en principe, fait plus souffrir le jaloux que le jalousé. Pour mieux l'appréhender, il convient de différencier les visages qu'elle présente. Les écrits des grecs anciens et la Bible sont révélateurs à ce sujet.