Le Père jésuite Joseph Moingt est décédé ce 28 juillet à l'âge de 104 ans. Ce théologien réputé, qui aimait dépoussiérer les dogmes, s’était fait connaître avec son ouvrage Croire quand même, une invitation à ne pas baisser les bras, à s’engager avec liberté et audace pour faire bouger les lignes de l’Église.
En Allemagne, dix religieuses proposent à l’Église une discussion ouverte sur les nouvelles voies à suivre, suite aux expériences qu’elles ont faites durant la crise de la pandémie, notamment l’absence de prêtres pour célébrer l’Eucharistie. Basées à Munich, Tutzing, Bernried et Nuremberg, elles ont développé leurs réflexions dans le cadre du groupe «Femmes religieuses pour la dignité humaine», constitué à l’automne 2018.
Sur une fresque du Temple de Saint Gervais, à Genève, dans l’ombre de la petite chapelle ouest où se réunit chaque mercredi en fin de journée un petit groupe de prieurs, le visage d'un vieil homme m’intrigue. Sur un lutrin, un manuscrit est déposé qui semble attirer toute son attention. Mais sa tête est légèrement inclinée pour que son oreille gauche se rapproche le plus possible d’une source: la voix d’un ange, descendu du ciel, qui lui chuchote quelques mots que le vieil homme semble écouter avec étonnement et obéissance. Les historiens nous disent que sur cette fresque du XVe siècle, il s'agit de Marc écoutant l’ange lui dictant son Évangile.
Lettres des Témoins de Jéhovah, messages des mormons sur les réseaux sociaux. La crise liée au Covid-19 est-elle en train d'engendrer une recrudescence de l’activité de certains groupes religieux ou considérés comme sectaires? Plusieurs personnes ont manifesté à la rédaction de Protestinfo leurs craintes et leurs surprises après avoir reçu des lettres manuscrites de la part des Témoins de Jéhovah et des messages sur les réseaux sociaux provenant de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, donc des mormons et d’autres groupes spirituels. Qu’en est-il exactement? Reportage
Le Covid-19 a conduit à repenser les relations professionnelles et sociales, notamment par l’incitation à la distanciation physique. Il en va de même du religieux. Pour assurer une forme de continuité en cette période de crise et d’absence de rassemblements, les religions ont eu recours à des dispositifs numériques. L'analyse de David Douyère, professeur de sciences de l'information et de la communication à l'Université de Tours.
Lundi 8 juin s'est ouvert en Espagne le procès de deux militaires inculpés pour l’assassinat au Salvador, en novembre 1989, de six jésuites, ainsi que de leur cuisinière, Julia Elba, et de sa fille de 15 ans, Celina Ramos. Le crime avait été commis de nuit par des membres de l'armée salvadorienne, sur le campus de l’Université centraméricaine José Simeón Cañas (UCA) de San Salvador, et avait été couvert par les autorités du pays. «Depuis, la Compagnie de Jésus en Amérique centrale et l'UCA ont combattu sans relâche afin que la vérité soit connue et que la justice soit faite au travers de la magistrature salvadorienne», ont déclaré dans un communiqué la Province centraméricaine de la Compagnie de Jésus et l'Université.
«C’est avec des sentiments de tristesse, mais aussi de reconnaissance, que je vous informe que le Seigneur a rappelé à lui le Père Adolfo Nicolás sj, notre ancien Supérieur Général, ce 20 mai à Tokyo», a annoncé, dans une lettre adressé à tous les membres de la Compagnie de Jésus, le Père Général actuel, Arturo Sosa sj. Il a salué la mémoire de celui qui était affectueusement appelé à Rome “Adolfo”, et “Nico” en Asie Pacifique, relevant sa bonté d'âme.
Les 21 supérieurs majeurs des jésuites d’Europe et du Proche-Orient appellent à la promotion d'une «véritable solidarité éthique et sociale» suite à la crise du coronavirus sur le continent. Dans un message publié à l'occasion du 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et 70 ans après la déclaration Schuman, les provinciaux jésuites demandent aux institutions de l'UE de s’engager avec détermination afin de surmonter «la menace existentielle que représente le manque actuel de désir pour la solidarité internationale». La déclaration a été signée par tous les Provinciaux jésuites européens, dont le provincial de Suisse Christian Rutishauser sj, ainsi que par Franck Janin sj, président de la Conférence des Provinciaux JCEP, ce qui représente environ 4000 jésuites et des centaines d'institutions différentes sur le continent européen ainsi qu'au Moyen-Orient.
Deux attitudes peuvent être adoptées face à la crise déclenchée par la pandémie du Covid-19. Nous pouvons, avec résignation, attendre que cela passe, ou en profiter pour réfléchir au sens que nous donnons à notre vie et nous mobiliser de manière créative. Le cardinal jésuite Michael Czerny sj est sous-secrétaire de la Section des migrants et des réfugiés du dicastère pour le service du développement humain intégral. Il propose une réflexion autour de ces deux voies, dans cet article publié le 22 avril 2020 sur Religión Digital et traduit en français ici.
Le trajet qui conduit vers le Vitrocentre, au château de Romont, longe la Collégiale de la ville, un sublime édifice médiéval, doté d’un ensemble emblématique de vitraux du XIVe au XXe siècle. Les merveilles de cette église côtoyée durant trente ans m’ont procuré une sensation qui a profondément marqué ma perception des vitraux : ces œuvres d’art ne sont jamais les mêmes.[1]
Stefan Trümpler est historien de l’art. Il a dirigé pendant une trentaine d’année le Vitrocentre Romont, Centre de recherche sur le vitrail et les arts du verre, ainsi que le Vitromusée de Romont. Il est chercheur et artiste. Cet article se base sur une contribution parue dans le Nike-Bulletin 1/2019, revue du Centre national d’information sur le patrimoine culturel NIKE.
Il y a fort à parier que toutes les civilisations ont affronté la question -mieux, le mystère- du bonheur et de son corollaire le malheur. L’Inde et l’hindouisme ne font pas exception. En témoignent les textes les plus anciens, les Védas, ces quelque mille poèmes ou hymnes considérés comme la première strate de la révélation. Leurs traces, toujours vivaces, ont été relues par les Upanishad [1] qui ouvrent un nouveau chemin d’accès à la plénitude.
Jacques Scheuer sj est professeur émérite d’histoire des religions de l’Asie à Louvain-la-Neuve et animateur des Voies de l’Orient (Bruxelles), un centre pour la rencontre entre les cultures et entre les spiritualités. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont Un chrétien dans les pas de Bouddha (Bruxelles, Lessius 2010, 208 p.) et Une traversée des Upanishad (Paris, Les Deux Océans 2019, 121 p.).
Lorsqu’il me fut proposé de parler de l’idée du bonheur en fin de vie, je fus troublée et trouvai cela bien saugrenu, voire même déplacé… Puis, l’idée a fait son chemin et un souvenir précis m’est revenu. Je suis aumônier depuis quelques années à l’Hôpital cantonal de Genève. Ma mission consiste à visiter les malades qui en font la demande, pour un moment de soutien, d’écoute ou de prière. Notre équipe, interconfessionnelle, composée d’aumôniers catholiques et protestants, est aussi amenée à faire des nuits de garde à tour de rôle. Lors de ces gardes, les soignants ou les familles des patients font régulièrement appel à nous pour les soutenir et prier, selon les demandes qui nous sont faites, lorsqu’un malade arrive en fin de vie et que le temps est compté.
Rachel Wicht est aumônier catholique aux Hôpitaux universitaires de Genève.