En quoi la «théologie du peuple», dont est proche le pape François, diffère-t-elle de la théologie de la libération latino-américaine? Pour en comprendre les particularités, il faut s’intéresser aux contextes socio-politiques dans lesquelles elles ont été élaborées. Car les théologies ne tombent pas du ciel de l’abstraction, mais poussent à partir d’un terreau sociologique bien précis. Le débat permet en outre de mieux comprendre les prises de position du pape François, qui, de par sa nationalité et son héritage culturel argentins, est lié à la théologie du peuple.
Cette analyse a été publiée dans la revue culturelle jésuite Etudes (octobre 2017). Pierre de Charentenay est directeur adjoint de l'Institut catholique de la Méditerranée (ICM).
Image de la série "Six pieds sous terre"J’ai travaillé autrefois pendant quelques mois comme fossoyeur dans un cimetière catholique à Leeds, en Angleterre. La question de la résurrection des morts se posait alors bien naturellement à moi. Comment faire face au fait troublant que la promesse divine semble contredire l’évidence concrète?
Notre équipe consistait en Denis, ses trois fils et moi-même. J’exaspérais Denis. Je n’étais pas son fils. Je n’étais même pas du Yorkshire. Comment savoir si je n’étais pas un agent de la CIA lancé sur ses traces? Le surintendant du cimetière se nommait, comme il se faut, Ted Graves.
© Pierre Emonet«La mort est grande
Nous lui appartenons
Bouche riante
Lorsqu’au cœur de la vie nous nous croyons
Elle ose tout à coup
Pleurer en nous»
(Rainer Maria Rilke, Le livre des images, 1902)
Croyants ou incroyants, nous autres les humains, dans l’insouciance des jours ou l’inquiétude de la nuit, nous ne cessons de nous croire immortels. Je veux dire qu’absorbés dans les tâches quotidiennes, nous faisons comme si la mort ne nous concernait pas. Et lorsque, atteints par le deuil d’un être cher, deuil qui nous soustrait au divertissement et nous recentre sur l’essentiel, nous exprimons l’intime de ce que nous vivons, demeure comme le sentiment d’être exclu, étranger à cette mort qui nous ravit l’être aimé, comme arrêtés à la frontière d’un monde auquel seule notre propre mort donnera accès.
De la mort comme telle, il n’est donc nulle expérience et nulle pensée possible, car le «rien» qu’elle «est» ne peut qu’imposer le silence à toute pensée, tout discours. En effet, comment en parler puisque cet événement unique, qui nous concerne pourtant, échappe précisément à notre expérience intramondaine?
Les questions spirituelles, sur le sens de la vie, sont des questions humaines universelles. Le jésuite allemand Eckhard Frick plaide depuis des années pour un accompagnement spirituel n’excluant personne dans les hôpitaux et dans toutes autres structures de soins.
Médecin psychiatre, spécialiste en médecine psychosomatique et psychanalyste, il a été ordonné prêtre en 1992. Jusqu’en 2015, il a été chercheur et enseignant dans le domaine de l’accompagnement spirituel à l’Université de Munich. Depuis 2015, il dirige le centre de recherche Spiritual Care à l’Université technique de Munich et enseigne à la Haute école de philosophie.
Il a été interviewé par Zeilupe, le magasine mensuel de Pro Senectute suisse (n° 10, octobre 2017).
Une Correctio filialis de 26 pages concernant Amoris laetitia, l’exhortation apostolique du pape François, a été rendue publique le 24 septembre 2017. Elle est signée par 62 clercs catholiques et universitaires laïcs. Ils dénoncent “sept hérésies” prétendument présentes dans le texte du pape et accuse ce dernier d'être trop proche des idées de Luther. Le document a été diffusé par le média Actualités de la Fraternité St-Pie X (FSSPX), qui en a fait un résumé.
La Fraternité traditionaliste, séparée de Rome depuis 1988, explique que la “correction filiale” a été remise au pape François le 11 août 2017, et que c’est en l’absence de réponse de sa part qu’elle a été rendue publique.
«Une belle hypocrisie!» dénonce notre directeur Pierre Emonet sj.
La spiritualité est une source de force en temps de crise, de maladie, face à la mort. Dans le cadre des soins palliatifs en fin de vie, l’accompagnement spirituel peut être considéré comme la quatrième dimension d’une démarche globale, à côté de la prise en charge médicale, psychologique et sociale.
Vierge de FatimaEn mai, mois de Marie, les femmes demandent traditionnellement au prêtre de formuler les règles à suivre. «Mais les dames sont malignes. Si la recommandation du prêtre ne leur plaît pas elles s’adressent à un autre jusqu’à ce qu’elles trouvent la réponse qui leur plaît», s’amuse le Père Hallak sj du Service jésuite des réfugiés (JRS) d’Alep dans son journal. De mai à juillet, «la vie a continué son train normal, ou plutôt ce que nous considérons à Alep comme normal: longs trajets périlleux, manque d’électricité, stagnation de l’économie, chaleur torride, etc.» Trois phénomènes marquent aussi ces derniers temps: «une pénurie en forces humaines jeunes, un non-retour des familles musulmanes déplacées, une investigation policière intense.»
Il y a 100 ans, se sentant minoritaire en Suisse, des catholiques créaient la Ligue catholique suisse pour la presse. Il s’agissait d’un véritable lobby de tendance conservatrice, chargé de renforcer la voix catholique dans l’espace public suisse. La Ligue, devenue depuis l’Association catholique suisse pour la presse (ACSP), a suivi toutes les évolutions médiatiques et ecclésiales du XXe siècle à nos jours. Une histoire passionnante que relate André Kolly, président de Cath-Info et ancien directeur du Centre catholique de radio et télévision (CCRT).
Le Notre Père va changer. La nouvelle traduction est-elle plus proche de l’esprit du texte grec bien qu’elle s’éloigne de la formulation littérale? La question ne fait pas l’unanimité parmi les théologiens.
En France, dès le premier dimanche de l’Avent, on ne dira plus Ne nous soumets pas à la tentation, pour la sixième demande du Notre Père, mais ne nous laisse pas entrer en tentation. En Suisse romande, les évêques catholiques ont repoussé l’entrée en vigueur de cette modification pour permettre aux protestants de prendre position sur cette nouvelle traduction de la prière commune à tous les chrétiens. Et l’on peut déjà parier que dans notre pays où les activités œcuméniques sont nombreuses, l’importance de garder un texte commun dépassera toutes les considérations linguistiques lors des débats.
Il est l'un des fondateurs de la Compagnie de Jésus. St Pierre Favre fait l'objet d'une biographie qui vient de paraître aux éditions Lessius écrit par le Père Pierre Emonet sj, directeur de la revue choisir. «Avec beaucoup de finesse, l’auteur retrace tout d’abord la vie de Pierre Favre (1506-1546), le premier compagnon d’Ignace de Loyola à Paris. Par la suite, l'auteur choisit des thèmes qui caractérisent la spiritualité de cet infatigable itinérant: le réalisme de l’Incarnation, le maître spirituel, la grâce de l’amitié, la modestie...» note l’éditeur.
Jésuite suisse, fin connaisseur de St Pierre Favre dont il a déjà traduit les Lettres et instructions (Namur, Lessius 2017, collection La revue Christus, 400 pages), Pierre Emonet propose une biographie du saint jésuite tout en humanité et en finesse. Il nous en propose un résumé.
ProtestinfoChiens, chevaux, cochons d’Inde ont accompagné les humains au culte samedi 1er juillet aux Reussilles, près de Tramelan (BE). «Une relation avec un animal, qui est à mon sens symbole de l’innocence, nous permet de vivre une expérience spirituelle», a expliqué la pasteure Françoise Surdez qui prêchait sur le premier récit de la création de la Genèse.
À quelques jours de la Journée des réfugiés du 17 juin, le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a salué le rôle de sensibilisation joué par les communautés religieuses face aux drames des migrations forcées. L’agence onusienne appelle à la mobilisation de toute la société pour que cette tragédie ne soit pas oubliée. Julia Dao, responsable de la communication pour le Bureau suisse du HCR, a expliqué à cath.ch que l’organisation internationale basée à Genève s’efforce de communiquer régulièrement sur la situation en Méditerranée. «Nos informations sont souvent reprises par les médias suisses et européens, ce que nous saluons. La couverture peut certes sembler moindre qu’au cours des années précédentes, où l’opinion a pris conscience de l’ampleur de la situation, mais le thème n’a pas pour autant disparu des préoccupations du public.» (Découvrez l'interview d'Anja Klug, directrice du Bureau suisse du HCR, dans la revue choisir n° 683, à commander auprès de la rédaction.)