Profondément impliqué dans le dialogue judéo-chrétien, Christian Rutishauser sj, provincial des jésuites de Suisse depuis 2012, est aussi l’un des conseillers du pape pour les relations religieuses avec le judaïsme. Il appelle à réintroduire la Fête de la circoncision de Jésus, retirée du calendrier liturgique en 1974. Un rituel selon lui important pour notre représentation d’un «Dieu qui s’est fait homme». Il vient d'écrire un livre en allemand sur cette question, à paraître ce printemps.
Lex orandi, lex credendi. Comme cette devise le dit, nous croyons ce que nous prions. Les symboles sont très importants. Le christianisme n’est pas quelque chose d’uniquement spirituel, il y a également un aspect profondément physique. Dans la notion d’incarnation, les valeurs spirituelles se manifestent par des signes visibles, corporels. C’est pourquoi nous célébrons l’Eucharistie avec du pain et du vin, le baptême avec de l’eau. La matière est nécessaire.
La traditionnelle Semaine de prière pour l’unité des chrétiens se déroule en 2020 du 18 au 25 janvier. Un siècle après les prémisses de l’œcuménisme, les Églises chrétiennes sont-elles parvenues à une unité? Entre réformés, catholiques, orthodoxes, anglicans, luthériens, évangéliques, les désaccords sont inévitables. Mais ça n’empêche pas les Églises de faire parfois un pas vers leurs voisines, le temps d’une célébration commune ou pour réunir leurs forces au service du bien commun, dans le cadre des aumôneries par exemple. Les Églises restent pourtant bel et bien séparées. Entretien avec le théologien catholique et directeur de l’Institut d’études œcuménique de l’Université de Fribourg, Joachim Negel.
Leader de la désobéissance civile, Martin Luther King était d’abord et avant tout un homme de foi et de prière. Il luttait simultanément sur deux fronts: celui des institutions ségrégationnistes et des lois injustes, et celui des consciences et des cœurs, car aucun des deux fronts n’allait sans l’autre à ses yeux.
Fréderic Rognon est professeur de philosophie des religions à la Faculté de théologie protestante de Strasbourg. Ce texte est tiré d'un article plus développé publié dans les Cahiers de la réconciliation n°4/2018, la revue de non-violence chrétienne du MIR France. Nous en reproduisons ici des extraits avec leur aimable autorisation.
Les chrétiens sont-ils des croyants appelés à obéir aveuglement (à se soumettre) à des consignes venues d'en haut? ou plutôt des gens habités par une foi qui les invitent à être eux-mêmes et à suivre leur conscience, quitte à bousculer l'ordre établi?
Dans son émission hebdomadaire La foi prise au mot diffusée sur la chaîne de télévision catholique française KTO, Régis Burnet s'est intéressé le 8 décembre 2019 à l’obéissance et la liberté de penser.
À retrouver sur le site www.ktotv.com
L'annonce a réjoui plus d'une personne: les informations liées aux violences sexuelles graves du clergé ne seront plus protégées par le «secret pontifical». Ainsi en a décidé le pape, le 17 décembre 2019. Mais qu'est-ce que ce secret pontifical? Il concerne de fait le Saint-Siège, qui, comme tout État, a des règles de confidentialité strictes, visant à contrôler la circulation d’informations sensibles, comme celles qui relèvent de questions diplomatiques. En 2001 cependant, ce secret avait été étendu aux«crimes graves», dont les abus sexuels commis par son clergé. Du secret au silence, la dérive était attendue. Cette décision de François met fin à une extension malheureuse de la notion de secret pontifical. Une réforme attendue depuis des années. Plus d'explications dans cet article de IMEDIA et cath.ch.
Juan Carlos Scannone (1931-2019) © Vatican NewsLe jésuite argentin Juan Carlos Scannone est décédé le 27 novembre à l’âge de 88 ans. Il était considéré comme l’une des sources d’inspiration du Pape François, dont il avait été le professeur. Son livre, intitulé tout simplement La théologie du peuple avait été recensé sur notre site par la théologienne Véronique Lecaros, du Pérou. En quoi la «théologie du peuple», dont est proche le pape François et qui a inspiré une partie des réflexions autour du Synode sur l'Amazonie, diffère-t-elle de la théologie de la libération latino-américaine? Pour en comprendre les particularités, il faut s’intéresser aux contextes socio-politiques dans lesquelles elles ont été élaborées.
Le 27 octobre 2019, l’Assemblée spéciale du Synode des évêques pour la région pan-amazonienne s’est conclue par l’approbation et la publication d’un document final de 30 pages (en espagnol 1), dont le titre officiel reflète le thème du Synode: Amazonie: de nouveaux chemins pour l’Église et pour une écologie intégrale. Le document appelle chaque membre de l’Église à la conversion et ses chapitres sont organisés selon la conversion pastorale, culturelle, écologique et synodale.
Ouverture et créativité: c’est ce qu’exige l’évangélisation (la mission) si elle veut avoir une chance d’être reçue par les Occidentaux aujourd’hui. Et c’est la question creusée dans notre dossier «Les passeurs de la foi» de notre édition d’octobre 2019. «Si l’Église veut que sa prédication demeure pertinente dans un monde sécularisé, elle doit trouver et adopter, dans ses rapports avec le monde, une forme totalement différente», déclare le jésuite Stephan Ch. Kessler dans son article Du vide et de l’accueil. L’Espace des arts Sankt Peter. Il y relate l’expérience de cette paroisse de Cologne qui a choisi l’art contemporain et la musique comme médiateurs de transcendance, dans une ouverture inconditionnelle, sans visée pastorale. Il cite, dans son argumentation, les dires de Christoph Theobald sj, un autre jésuite qui a beaucoup réfléchi sur ces questions. (rédaction)
© Lucienne BittarDe passage à Genève les 15 et 16 octobre 2019, la théologienne et médecin strasbourgeoise Marie-Jo Thiel est intervenue publiquement à la Paroisse St-Paul sur L’Église catholique face aux abus sexuels sur mineurs, puis auprès de l’Association suisse des journalistes catholiques (ASJC). Elle a réaffirmé son souci de l’écoute des victimes d’abus, la nécessité d'un travail de prévention dans les diocèses et d’une plus grande insertion des femmes dans la gouvernance de l’Église.
Professeur d’éthique à la Faculté de théologie de Strasbourg, Marie-Jo Thiel a aidé à mieux appréhender les scandales de pédophilie qui ont ébranlé l’institution ecclésiale. Elle a aussi cherché à analyser pour quelles raisons certains membres de l’Église ont dérapé de manière systémique.
L’Association franco-suisse Compostelle-Cordoue a fêté ses 10 ans cette année avec une marche en France avec une vingtaine de scouts musulmans. Son président, Alain Simonin, rappelle ce qui a motivé sa création, ses objectifs de partage et de dialogue interreligieux et interculturel, et son outil, la marche. Il livre le récit d'une expérience qui l'a particulièrement frappée, vécue lors d'une des étapes du dernier pèlerinage avec les jeunes.
A voir aussi, sur ktotv, l'émission «Père François Euvé: Mon salut personnel est lié à celui des autres créatures» sur YouTube https://youtu.be/IMcUYoDOZYYPour le jésuite français François Euvé sj, l’homme doit être l’intendant de la Création. Il en est responsable, mais il n’est pas le maître absolu de ce qui lui est confié. Face à la crise écologie actuelle, il défend la relation, le dialogue et le partage. Il invite à ne pas tout accaparer. Maurice Page a rencontré le rédacteur en chef de la revue jésuite française Études à Genève, quelques jours avant le 4 octobre 2019, fête de saint François d’Assise, «patron des écologistes».
Lors de sa visite en Suisse fin septembre 2019, le Supérieur Général des jésuites, Arturo Sosa sj, s'est entretenu avec Pierre Emonet sj, directeur de la revue choisir. Ce dernier lui a posé trois questions en lien avec la Province de Suisse et l'Ordre dans son ensemble. La première portait sur l'importance de la place internationale de Genève pour la Compagnie de Jésus; la seconde sur le rôle de la communication et les moyens privilégiées par l'Ordre aujourd'hui; la troisième sur la réorganisation des Provinces jésuites, notamment en Europe. Les réponses du Père Général en vidéo (à visionner ci-dessous) démontre sa grande ouverture d'esprit et son désir de maintenir l’unité de la Compagnie pour que les jésuites puissent continuer à «assumer, ensemble» leur mission.