«C’est avec des sentiments de tristesse, mais aussi de reconnaissance, que je vous informe que le Seigneur a rappelé à lui le Père Adolfo Nicolás sj, notre ancien Supérieur Général, ce 20 mai à Tokyo», a annoncé, dans une lettre adressé à tous les membres de la Compagnie de Jésus, le Père Général actuel, Arturo Sosa sj. Il a salué la mémoire de celui qui était affectueusement appelé à Rome “Adolfo”, et “Nico” en Asie Pacifique, relevant sa bonté d'âme.
Les 21 supérieurs majeurs des jésuites d’Europe et du Proche-Orient appellent à la promotion d'une «véritable solidarité éthique et sociale» suite à la crise du coronavirus sur le continent. Dans un message publié à l'occasion du 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et 70 ans après la déclaration Schuman, les provinciaux jésuites demandent aux institutions de l'UE de s’engager avec détermination afin de surmonter «la menace existentielle que représente le manque actuel de désir pour la solidarité internationale». La déclaration a été signée par tous les Provinciaux jésuites européens, dont le provincial de Suisse Christian Rutishauser sj, ainsi que par Franck Janin sj, président de la Conférence des Provinciaux JCEP, ce qui représente environ 4000 jésuites et des centaines d'institutions différentes sur le continent européen ainsi qu'au Moyen-Orient.
Deux attitudes peuvent être adoptées face à la crise déclenchée par la pandémie du Covid-19. Nous pouvons, avec résignation, attendre que cela passe, ou en profiter pour réfléchir au sens que nous donnons à notre vie et nous mobiliser de manière créative. Le cardinal jésuite Michael Czerny sj est sous-secrétaire de la Section des migrants et des réfugiés du dicastère pour le service du développement humain intégral. Il propose une réflexion autour de ces deux voies, dans cet article publié le 22 avril 2020 sur Religión Digital et traduit en français ici.
Notre monde est malade. Je ne fais pas seulement référence à la pandémie du coronavirus, mais à l’état de notre civilisation tel qu’il se révèle dans ce phénomène mondial. En termes bibliques: c’est un signe des temps. Quel genre de défi cette situation représente-t-elle pour le christianisme, pour l’Église, l’un des premiers «acteurs mondiaux», et pour la théologie?
L’an dernier, juste avant Pâques, la cathédrale Notre-Dame de Paris était en flammes. Cette année, pendant le Carême, il n’y a pas de services religieux dans des centaines de milliers d’églises sur plusieurs continents, ni dans les synagogues et les mosquées. En tant que prêtre et théologien, je réfléchis à ces églises vides ou fermées et j’y distingue un signe et un défi de Dieu. Le temps d'une réforme profonde, au-delà de la peur, n'est-il pas advenu?
Depuis le 27 mars, une cloche spéciale de la cathédrale de Lausanne résonne à 22h sur un rythme inhabituel, celui de l’alerte, comme au Moyen-Age. Cette urgence planétaire, faire front au coronavirus, en particulier par le confinement, a pour conséquence une prolifique effervescence créatrice, et pas seulement dans le milieu des arts et de la culture. Les initiatives pour rester en contact, pour partager de bons tuyaux et informations (et non des fakes news!), et surtout pour soutenir physiquement ou psychologiquement ceux qui en ont besoin se multiplient. Même les Églises, qui jouissent d’une réputation d’immobilisme, pas toujours fondée d’ailleurs, s’y sont mises.
L'affaire de Jean Vanier est vécue avec douleur par les membres des communautés de l'Arche et par de nombreux catholiques. Elle pose des questions fondamentales en Église, dont celle-ci: comment garder son individualité, sa liberté, tout en s'inscrivant dans la tradition et en se permettant l'admiration? En faisant preuve de discernement pour ne pas tomber dans l'idolâtrie. En ne transformant pas en icônes les grands témoins de la chrétienté, dont les catholiques, si malmenés aujourd'hui tant à l'extérieur qu'à l'intérieur de l'Église, ont tant besoin.
Par le passé, les familles paysannes suisses ont cultivé, sélectionné et échangé leurs propres semences, ce qui a donné naissance à une incroyable biodiversité. Le blé valaisan résistait à la sécheresse, le Ribelmaïs était cultivé dans la vallée du Rhin et supportait les basses températures, et la farine de maïs rouge tessinois était très appréciée pour la préparation de la polenta.
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L’évêque inuite Sofie Petersen est la guide spirituelle des habitants du Groenland. La topographie de son diocèse et la culture particulière des Inuits, christianisés depuis peu, fait que l’Église du Groenland jouit d’une certaine autonomie. Cette forme d’inculturation, officialisée depuis 2010 seulement, a été chèrement acquise, comme elle le dit dans ce reportage du Conseil œcuménique des Églises.
Querida Amazonia, l’exhortation apostolique post-synodale de François, est à l’image du pape, de l’Église synodale qu’il cherche à projeter et de ses préoccupations pour le monde. Un rêve social, culturel, écologique et ecclésial, qu'a commenté Mgr Felix Gmür, évêque de Bâle et président de la Conférence des évêques suisses.
Depuis que l'abbé Marc Donzé a décidé de publier les œuvres complètes de Maurice Zundel (1897-1975), la pensée de celui-ci retrouve un regain d'intérêt, bien justifié. À l'occasion de la sortie l'an passé du 2e tome des œuvres complètes du théologien neuchâtelois, le journaliste Fabien Hünenberger a rencontré Marc Donzé, "dont la thèse avait contribué à faire sortir du ghetto la pensée de Maurice Zundel", et le jésuite Jean Bernard Livio, qui l'avait connu enfant, à la paroisse du Sacré-Coeur d'Ouchy où Zundel était prêtre, et avait été marqué par lui. Une émission Babel, sur Espace 2.
Profondément impliqué dans le dialogue judéo-chrétien, Christian Rutishauser sj, provincial des jésuites de Suisse depuis 2012, est aussi l’un des conseillers du pape pour les relations religieuses avec le judaïsme. Il appelle à réintroduire la Fête de la circoncision de Jésus, retirée du calendrier liturgique en 1974. Un rituel selon lui important pour notre représentation d’un «Dieu qui s’est fait homme». Il vient d'écrire un livre en allemand sur cette question, à paraître ce printemps.
Lex orandi, lex credendi. Comme cette devise le dit, nous croyons ce que nous prions. Les symboles sont très importants. Le christianisme n’est pas quelque chose d’uniquement spirituel, il y a également un aspect profondément physique. Dans la notion d’incarnation, les valeurs spirituelles se manifestent par des signes visibles, corporels. C’est pourquoi nous célébrons l’Eucharistie avec du pain et du vin, le baptême avec de l’eau. La matière est nécessaire.
La traditionnelle Semaine de prière pour l’unité des chrétiens se déroule en 2020 du 18 au 25 janvier. Un siècle après les prémisses de l’œcuménisme, les Églises chrétiennes sont-elles parvenues à une unité? Entre réformés, catholiques, orthodoxes, anglicans, luthériens, évangéliques, les désaccords sont inévitables. Mais ça n’empêche pas les Églises de faire parfois un pas vers leurs voisines, le temps d’une célébration commune ou pour réunir leurs forces au service du bien commun, dans le cadre des aumôneries par exemple. Les Églises restent pourtant bel et bien séparées. Entretien avec le théologien catholique et directeur de l’Institut d’études œcuménique de l’Université de Fribourg, Joachim Negel.