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Lors de son voyage en Amérique latine cet été, le pape François a reçu en cadeau du président bolivien une réplique d’un crucifix en bois sculpté par Luis Espinal, représentant le Christ cloué à une faucille et à un marteau. Le Père Espinal sj était-il donc marxiste ? L’auteur, qui a bien connu ce jésuite assassiné en 1980, rétablit ici l’esprit qui l’animait.

Jusqu’à la visite du pape François en Bolivie, en juillet dernier, bien peu de gens - mis à part les Boliviens - connaissaient le nom de Luis Espinal. Le pape s’est arrêté pour prier sur le site où, en mars 1980, avait été retrouvé, parmi les ordures, le corps criblé de balles et marqué par la torture du jésuite espagnol.

Il est habituel de séparer les explications de la science, qui portent sur le comment, de celles de la foi, axées sur le pourquoi. Or les recherches des neurosciences sur le cerveau, alliées à celles des théologiens sur l’Esprit pourraient s’avérer être un mélange détonant, porteur de réponses.

En ce «siècle du cerveau», un très grand nombre de recherches sont en cours, certaines financées par des Etats, d’autres, à une échelle plus locale, par des universités.[1] La compétition entre ces projets rappelle la course à l’exploration de la lune, voici quelques décennies. Qui plantera le drapeau de l’explication définitive sur le territoire du cerveau? En réalité, plus on accumule de données scientifiques, plus celles-ci paraissent inexplicables.[2] Je me suis moi-même penché sur ces recherches, animé par l’idée que l’Esprit et les données empiriques sont indissociables.[3] J’avais en tête l’exhortation adressée par Ignace aux jésuites et à tous ceux qui sont proches de la spiritualité ignatienne: «Chercher et trouver Dieu en toutes choses».

La théologie contemporaine, un peu partout, est en pleine «redécouverte» de l’enseignement au sujet du Saint-Esprit. C’est l’un des bienfaits du mouvement oecuménique et du développement de la théologie chrétienne des religions.

L’enseignement théologique du Saint-Esprit est traversé par un immense effort de «ressourcement». Cela ne devrait pas nous surprendre, au moment où les vagues charismatique et pentecôtiste continuent d’être importantes.

La fin de l’année sera riche en actualités pour l’Eglise : cinquantenaire de la déclaration Nostra Aetate, lancement de l’Année sainte de la miséricorde (un thème cher au pape), mais aussi, bien sûr, synode 2015 sur la famille. D’ici là, pourquoi ne pas laisser mûrir certaines questions ? C’est ce que propose Michel Salamolard[1] à propos de la tension entre miséricorde et doctrine.

Loin d’être un temps mort, l’intervalle entre les deux assemblées du synode sur la famille est un moment capital du processus. Il doit permettre l’approfondissement et la réduction des tensions apparues durant la première phase. Ces tensions prouvent que le synode est une dynamique à l’écoute de l’Esprit et non une guerre des tranchées entre idéologues ecclésiastiques.

Le Père jésuite Sami Hallak, engagé à Alep auprès du Service jésuite des réfugiés (JRS), tient un journal de bord. Le 29 avril 2015, nous en avions publié un extrait.  Nous avons reçu aujourd’hui d’autres nouvelles de lui. Il décrit ses conditions de vie dans la ville bombardée, la poussière et la chaleur, le manque d’eau et de nourriture, la résignation des habitants. Chaque jour, la ville est un peu plus désertée. Les « au revoir » tapissent le quotidien des Syriens qui restent et du Père jésuite. « Quel sentiment quand vous voyez des jeunes se jeter dans la gueule de la mort pour vivre », écrit-il suite au départ de deux de ses neveux pour l’Allemagne, via le Liban, la Turquie... et les passeurs... Et aussi : « Nous continuons nos activités au JRS comme avant, mais avec presque 100 personnes au lieu de 150. D’où la question: devons-nous continuer? Vers où irions-nous? Un sentiment étrange nous harcèle le Père Ghassan et moi. Ce que nous faisons pour aider les gens est bien, mais on a l’impression que les gens ont besoin d’autre chose que du pain. Qu’est-ce que nous pouvons faire? Nous ne sommes que deux jésuites dans la ville. Nous tâtons des terrains... Le temps est venu pour passer à l’annonce de l’Evangile, au témoignage de notre foi devant ceux que nous servons en humanitaire depuis trois ans.» Et plus loin : « Le plus dur pour moi est que nous faisons une mission de maintenance non pas une mission de relance. Aucun avenir n’est visible. Nous sommes dans l’aberration totale. C’est pourquoi j’affirme partout que notre crise sera terminée en janvier, février au maximum. Suis-je un faux prophète? Pas du tout. Mon affirmation est sans argument tout comme celle qui dit que la crise durera des années. Avec une différence, la mienne redonne espoir. »

JerusalemLe 26 juin 2015, le Saint-Siège signait un accord-cadre avec l’Etat de Palestine, remplaçant celui établi en 2000 avec l’OLP. Personnalité reconnue et grand connaisseur de la région de la Terre Sainte, le Père jésuite David Neuhaus en a analysé la portée dans la revue choisir d'octobre 2015 et l'a replacé dans une perspective historique de recherche de la paix. Une perspective qui était déjà au coeur du document conciliaire Nostra aetate, (Notre époque), promulgué il y a 50 ans, le 28 octobre 1965, par le pape Paul VI. C'est sur cet important document conciliaire sur les relations de l’Eglise avec les religions non chrétienne que le Père israélien David Neuhaus sj jette cette fois son regard pointu. Les chrétiens de Terre Sainte vivent une réalité spécifique : ils sont à la fois minoritaires face aux juifs et face aux musulmans, relève-t-il.

Le synode des évêques va se conclure dimanche 25 octobre. Les Pères synodaux ne semblent pas plus près de résoudre leurs conflits autour des enjeux de la famille aujourd'hui qu'il y a un an. Un des principaux points d’achoppement est l’accès à la communion pour les catholiques divorcés remariés qui ne disposent pas d’une annulation de leur premier mariage. Une autre controverse réside dans le langage à utiliser quand on parle des homosexuels. Le pape et les évêques dénoncent le fait que nombre de médias ne se concentrent que sur l’homosexualité et le divorce. Reste que c'est bien autour de ces thèmes que se concentrent les conflits entre les évêques. Peu de désaccord portent sur les autres questions.

jeudi, 01 octobre 2015 14:36

Au nom des libertés

Attentat de Charlie Hebdo, exactions commises par Daech ... la tension entre liberté d’expression et liberté religieuse mal comprises entraîne de terribles violences. Lors de la 28e session du Conseil des droits de l’homme (Genève, du 2 au 27 mars 2015), Mgr Tomasi, nonce apostolique auprès de l’ONU, a fait une intervention remarquée à ce sujet.

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