La modernité sacralise le travail et l’action, ce qui crée mille problèmes. Comment renverser l’idole ? En renouant avec la tradition spirituelle, pour qui le repos du septième jour doit être l’âme de tous les instants. [1]
Si l’on cherche dans la Bible des racines aux congés payés, on trouvera bien plus : le repos y est une manière de vivre dans la création, même quand on travaille ou qu’on se débat dans les épreuves. C’est un terme théologique et militant : on se repose quand on vit dans l’intimité de Dieu et que Dieu vous met à l’abri des ennemis qui vous guettent.
« Tu travailleras six jours faisant tout ton ouvrage, mais le septième jour, c’est le sabbat du Seigneur ton Dieu » (Dt 5, 12). Ce commandement a-t-il encore un sens aujourd’hui ?
C’est plus qu’un problème d’orthographe ! Est-ce la pose ou la pause ? Et si c’était les deux, à la faveur de l’été ? Mais oui : reposons-nous et re-pausons-nous puisque la pause, selon le dictionnaire, est « un temps de repos interrompant une activité ou un travail. »
Le dernier directeur jésuite de Radio Vatican (RV) tire sa révérence : le Père Federico Lombardi sj quittera la radio du pape le 1er mars. Il ne sera pas remplacé. Confiée aux jésuites depuis sa fondation, il y a plus de 80 ans, Radio Vatican va fusionner avec le Centre de Télévision du Vatican (CTV) et semble destinée à changer de nom. C’est une page qui se tourne. Mais avant de partir, le Père Lombardi tient à livrer ses sentiments, parfois teintés d’amertume et de nostalgie. Interrogé par le service italien de Radio Vatican, Il évoque ces 25 dernières années à la radio et n’hésite pas à faire part de son point de vue sur la réforme en cours. Un testament en quelque sorte.
A Alep, en Syrie, l’hiver se poursuit sous les obus. L’absence d’eau se fait cruelle. Les habitants ne manquent pas d’ingéniosité pour économiser ce « or sans odeur », comme le raconte dans son journal le Père jésuite Sami Hallak sj. Chaque goutte d’eau est utilisée deux à trois fois... Et malgré les drames quotidiens ceux qui n’ont pas les moyens de partir veulent continuer à croire aux miracles.
22 janvier 2016
Le moral de la population d’Alep est très bas. L’eau de la ville est coupée, et on parle d’une longue coupure. L’Etat islamique, qui contrôle le barrage alimentant Alep en eau, a coupé l’eau pour des raisons qu’on ignore encore. Un motif de plus pour quitter la ville et, tant qu’on y est, se rendre en Occident. On apprend que de plus en plus de familles émigrent au Canada. A la résidence du Service jésuite des réfugiés, nous avons un grand réservoir (22 000 litres), mais nous avons également une grande consommation. Plus de vingt personnes travaillent à la résidence. Le réservoir peut nous fournir de l’eau pour 12 jours maximum. Je m’inquiète moi aussi.
A chaque jour, son lot de joies et de contraintes nouvelles. A Alep, plus qu’ailleurs, on vit au jour le jour. Et chaque jour, à Alep, le Père jésuite Sami Hallak, engagé auprès du Service jésuite des réfugiés (JRS), tient son journal. A travers lui, c’est le quotidien d’une ville dévastée par la guerre, et mue par un incroyable instinct de (sur)vie qui s’anime. Nous avons publié deux extraits de ce journal en 2015 déjà, le premier en date du 29 avril et le second en date du 5 novembre. Aujourd’hui, les dernières nouvelles du Père Hallak sj relatent la dureté de l’hiver, les pénuries de carburants et d’électricité, les prix effarants des denrées alimentaires et l’espoir des étudiants.
5 novembre 2015
Les rumeurs se confirment. L'encerclement d'Alep est terminé. Aujourd'hui, les fruits commencent à réapparaitre sur le marché.
Il y a 50 ans, un 28 octobre, la déclaration sur les relations de l’Eglise avec les religions non chrétiennes Nostra aetate était adoptée par le concile Vatican II, à 2221 voix contre 28. Beaucoup parlèrent d’une « révolution d’en haut ». Pour la première fois dans l’histoire, l’Eglise se prononçait en faveur d’autres traditions religieuses.
Jusqu’à la publication de Nostra aetate, l’Eglise considérait le non chrétien comme une personne pour le salut de laquelle elle tremblait et qu’elle voulait baptiser. Désormais, l’Eglise « ne rejette rien de ce qui est vrai et sain » dans les autres religions. Elle ouvre le dialogue, mais continue cependant de croire que Dieu s’est révélé à travers l’histoire du salut rapportée par la Bible. Par cette déclaration, l’Eglise cesse de se situer au centre. Il en va de Dieu qui s’est manifesté en plénitude à travers Jésus et l’ensemble de la création, et qui œuvre à travers toutes les cultures.
« Le monde est en feu ! [...] Ce n’est pas le moment de traiter avec Dieu d’affaires de peu d’importance. »[1] Ce cri du cœur lancé par Thérèse d’Avila il y a cinq siècles demeure ô combien actuel ! Jeune carmélite, Mireille-Teresa[2] a entendu cet appel et a prononcé ses vœux solennels en octobre 2014, à l’âge de 28 ans. A la suite de sa « Madre » Thérèse, elle puise sa force dans sa relation d’amitié avec Jésus.
Spécialiste reconnu de Teilhard de Chardin, Richard Brüchsel témoigne ici de ce que le penseur jésuite, dont on vient de commémorer le 60e anniversaire de la mort, lui a apporté et lui apporte encore. Car si la pensée du théologien paléontologue semble avoir été éclipsée, elle converge de fait avec l’évolution du monde.
Dans le numéro de décembre de la revue, l'abbé Xavier Lingg invite les lecteurs à "une paraphrase" de la parabole de Luc 16,1-9 à l'heure du début de l'année de la miséricorde décrétée par le pape François.
In illo tempore, Dieu se choisit pour son Eglise un gérant. Se sachant l’intendant des mystères de Dieu, celui-ci entreprit aussitôt des réformes dans cette institution aux traditions séculaires. Ceci n’eut pas l’heur de plaire à certains cardinaux de curie. Entourés d’un quarteron de nostalgiques d’une morale désuète, ceux-ci s’en allaient trouver le Seigneur pour dénoncer ce gérant de dilapider ses biens et de brader la saine doctrine. Le Seigneur décida donc d’aller voir un peu ce qui se passe et de demander compte au gérant de sa gestion.