Un lieu clos, ouvert sur le Ciel
«Les jardins ne sont pas innocents, ce sont nos paysages intérieurs qui toujours s’y inscrivent, notre rapport aux hommes, au monde et à Dieu.» Michel Le Bris, «Le Paradis Perdu», 1981
Pendant des centaines de millénaires, l’environnement naturel a été sinon hostile, du moins dangereux pour le genre humain. Pour survivre, il s’agissait de manger l’autre et d’éviter d’être mangé. L’idée qui nous intéresse est née aux confins d’une région aride, où la survie était particulièrement ardue. Comme pour montrer sa puissance, c’est là que l’homme a voulu créer un espace naturel où il règnerait en maître et qu’il aménagerait selon son bon plaisir. Il lui a fallu commencer par protéger cet espace des prédateurs en tous genres, et le séparer du reste du monde - celui de la survie - par une clôture. Ce lieu, c’est le jardin.
Depuis le 6 février, une quarantaine de théologiens de langue espagnole sont réunis au Boston Collège, dans la ville de la côte est des Etats-Unis, dans le cadre de la «Première rencontre hispano-américaine de théologie». Parmie les interventions remarquées, celle de Gustavo Guttiérez, le père de la théologie de la libération, sur le thème : L’interpellation du pauvre dans un monde globalisé, 50 ans après le Concile.
En janvier, le froid est mordant en Syrie. Les bombardements ont cessé, ce qui permet à la population de dormir plus sereinement, mais il manque encore tant de biens de première nécessité: mazout, électricité... Dans son journal, le Père Sami Hallak sj, du JRS d'Alep, parle de son nouveau programme d'aide aux chrétiens résidents dans leur recherche d'un emploi en ville, un programme qui comprend également une aide psychologique et un accompagnement spirituel. Et de la distribution de sacs à 500 familles contenant notamment des sous-vêtements chauds.
Les derniers chiffres de l’Office fédéral de la statistique (OFS) révèlent que catholiques et musulmans de Suisse ne sont pas très pratiquants, contrairement aux évangéliques.
Contemporains, certainement. Esthètes, sans aucun doute. Érudit, à n'en pas douter. Mais d'accord... Raphaël, le peintre de génie (à droite), et Martin Luther, le Père de la Réforme, ne partageaient en rien leur conception de la relation au divin. Jean-Blaise Fellay sj en fait la démonstration en juxtaposant la foi de deux hommes qui pour l'un excellait dans le geste et l'autre dans la parole pour transmettre leur vérité. «... Le génie souple de Raphaël parvient à présenter le monde intellectuel et religieux du pontife d’une manière aussi admirable sur le plan esthétique que dense sur le plan intellectuel. Il dépeint la théologie, la philosophie, les beaux-arts, le droit et la morale d’une manière telle qu’il en fait une somme de l’humanisme chrétien médiéval. C’est très éclairant, car c’est exactement ce que Luther va combattre.»
Dans l’histoire du Salut, que de personnes surgissent, que d’évènements surviennent... dans la nuit! Rien qu’à ausculter les évangiles, la moisson est abondante.
Comme au premier commencement («Il y eut un soir avant le matin», Gn 1,5), les commencements du Sauveur Jésus sont marqués par l’expérience de la nuit. Joseph accueille sa bonne nouvelle «en songe». La famille migrante de Nazareth cherche un logement pour la nuit de la naissance, et finalement c’est la soupente d’une étable obscure qui sert de berceau pour l’enfant. Dans cette même nuit, des bergers gardant leurs troupeaux découvrent Marie, Joseph et le nouveau-né couché dans la mangeoire, pour leur plus grande joie. Et quand vient le tour des mages, c’est encore une étoile dans la nuit qui leur indique l’endroit où est l’enfant.
Bañado Sur © Jacques Berset - cath.chParaguay, décembre 2016 - L’odeur âcre me prend à la gorge: la petite rivière, un cloaque noirâtre, charrie des déchets de plastique et des cadavres d’animaux. Des enfants courent pieds nus au milieu du Bañado Sur, installé sur les rives inondables du Rio Paraguay. Ce quartier déshérité d’Asunción porte -ironiquement?- le nom de Porvenir, l’Avenir...
Évitant les flaques d’eau sale, enjambant les ornières boueuses, nous passons la grille du Centre d’accueil familial (CAFA) appartenant à la Fondation Mil Solidarios, lancée par le Père jésuite Francisco de Paula Oliva.
À quelques heures de la nuit de Noël en Syrie, les volontaires du JRS s'activent pour apporter aux déplacés d'Alep est les denrées d'urgence dont ils ont le plus besoin: eau potable, couvertures, lait pour nourrissons, chaussettes... La situation est chaotique et le Père Sami Hallak sj dépeint un quotidien rêche et froid qui tranche avec les préparatifs festifs qui ont cours en Occident. Avec 85 volontaires, les Pères jésuites du JRS d'Alep ont ainsi fait le tour des familles entassées dans un camp de fortune installé dans des halles d’égrenage du coton, comme le raconte le Père Hallak dans son journal.
Les dernières nouvelles datées du 11 décembre du Père Sami Hallak sj (dont nous publions régulièrement les extraits de son journal sur ce site) reflètent le désarroi dans lequel vivent les habitants d'Alep en ce mois de décembre. Il raconte: «Le Père Nawras sj a pu se rendre mardi à Saint-Vartan, dans le quartier populaire du Midan. J’y suis allé le mercredi... Murs calcinés, crucifix mitraillé et mutilé... ce dernier est tout de même resté 5 ans sur la croix, solidaire avec nos souffrances et notre isolement. Il est là, défiguré comme notre ville. Il nous révèle la douleur de Dieu face à la sauvagerie des hommes. À Saint-Vartan, le paysage est choquant. Il ne reste que des ruines.»
Noël approche, aussi à Alep. Dévastée par les bombardements, la peur et l'incompréhension, la ville abrite à l'ouest une population qui n'a d'autre choix que de s’adapter ou de partir. Rester signifie se frotter à des questions aussi fondamentales que difficiles à appréhender, notamment concernant la cohabitations entre religions. Les 99% des déplacés sont des musulmans qui se sont installés dans les quartiers chrétiens. Leur présence pose aux disciples du Christ cette épineuse question: "Je suis musulman déplacé, je suis actuellement ton voisin, peux-tu m’accepter comme je suis?" Fidèle à sa ville et au Service jésuite des réfugiés (JRS), Sami Hallak sj poursuit son travail sur place. Voici les dernières nouvelles issues de son journal reçu ce 8 décembre à la rédaction de la revue choisir.
Morte à vingt-neuf ans dans le camp d’Auschwitz, Etty Hillesum est une source d’inspiration spirituelle pour nos contemporains. Face à la nuit de la barbarie, grâce à sa confiance en Dieu et une force de vie peu commune, elle a su, jusqu’au bout, préserver sa liberté et regarder au-delà des limites humaines.
Ancien directeur du Centre spirituel et de formation Notre-Dame de la Route, à Villars-sur-Glâne, Beat Altenbach est un fin connaisseur d’Etty Hillesum. En 2014, il a participé à l’émission religieuse de la RTS À vue d’esprit dédiée à la jeune femme.
Qui n’a pas fait l’expérience de sa propre vacuité -la fameuse nuit obscure- ou de la désespérance psychique ne peut savoir la douceur de l’aube où l’on n’est plus seul. C’est par la faille dans la roche que jaillit la lumière. Une épreuve initiatique traversée avant nous par de grands auteurs spirituels, qui nous invite à aimer la nuit et son silence.
Yvan Mudry est l’auteur de divers ouvrages à la frontière entre spiritualité et thèmes de société. Dernier né: L’Expérience spirituelle aujourd’hui. De l’exil au grand large, St-Maurice, Saint-Augustin 2016, 156 p. (recensé in choisir, n° 676, avril 2016).