«Dans l’Eucharistie, la grâce de l’irrévocable volonté salvifique de Dieu est présente en ce monde, tangible et visible, car c’est l’Eucharistie qui fait de la communauté visible des fidèles un signe qui ne signifie pas uniquement une grâce et une volonté divine de salut, mais qui est la réalité tangible et durable de cette grâce et de ce salut.» (K. Rahner et H. Vorgrimmler, Petit dictionnaire de théologie catholique)
Cette «réalité tangible» m’a été révélée il y a une cinquantaine d’année déjà, dans la cave d’un propriétaire viticulteur de la Côte vaudoise et qui, en réalité, était mon oncle.
«Tapisserie de l’apocalypse» d’Angers (XIVe siècle) © Wikimedia, photo Dennis Jarvis
Selon la tradition chrétienne, le récit de l’Apocalypse provient d’une vision prophétique. Au premier abord, le récit semble un peu obscur. La multitude d’images décrivant cette vision paraît confuse et désordonnée. Pourtant il n’en est rien. Ces images sont hautement symboliques et s’enchaînent selon un ordre cohérent, jusqu’au retour du Christ dans le monde.
Mon but est de rendre compte du fonctionnement du symbole et de son rôle dans les Écritures comme parole révélatrice, notamment celui de «l’agneau égorgé» à la lumière de la symbolique de l'Alliance.
"La crucifixion" par Jan van Eyck ©Wikimedia CommonsTous les évangiles affirment que Jésus n’est pas mort seul, mais qu’il fut crucifié à côté d’autres hommes. Mais ils ne nous disent pas qui ils étaient. Marc et Matthieu disent que c’étaient des «bandits» (en grec lestés). Luc les appelle des «malfaiteurs» (kakúrgos). Seul Jean parle de «deux autres», sans plus de détails. Quel délit ces hommes ont-ils commis? Quand furent-ils arrêtés? Pourquoi le Nouveau Testament a-t-il tu leurs noms, alors qu’ils avaient partagé la fin tragique de Jésus?
François en Corée © wikipedia commons/Service coréen de culture et d'informationJésuite depuis 60 ans (il a été ordonnée le 11 mars 1958), pape depuis cinq ans (élu le 13 mars 2013), il est le pontife de tous les superlatifs. Le premier jubilé du premier pape jésuite de l'histoire démontre de bien des façons comment Jorge Mario Bergoglio sj, né le 17 décembre 1936 en Argentine d'un père émigré du Piémont, comprend et vit son ministère.
On ne peut comprendre ce pape sans tenir compte de son appartenance à l'Ordre des jésuites, à la pratique et aux traditions de la Compagnie, et à sa spiritualité ignatienne. «SJ» depuis six décennies, cela vous marque, quand bien même le Père Bergoglio a exercé son ministère épiscopal pendant un quart de siècle, d'abord comme évêque auxiliaire (1992) du diocèse de Buenos Aires, puis archevêque coadjuteur (1997), et enfin archevêque (1998). Cardinal depuis 2001, il a participé au Conclave de 2005.
Notre monde actuel ne durera pas. Prendra-t-il fin brutalement ou tout en douceur grâce à une évolution des consciences? Les scénarios catastrophistes ou optimistes tendance Nouvel Âge ne manquent pas. Signeraient-ils le retour des mouvements millénaristes? Petit tour de piste pour y voir plus clair.
Jean-François Mayer étudie depuis de longues années les mouvements religieux dans le monde contemporain. Il dirige le site Religioscope (www.religion.info). Auteur d’une dizaine de livres et de nombreux articles (voir www.mayer.info), il a publié plusieurs textes à propos des attentes millénaristes autour du 21 décembre 2012.
Faut-il avoir peur de l’apocalypse ? Si l’on s’en tient au langage populaire, à l’emploi que font trop souvent les journalistes de ce mot, auquel ils donnent la signification de catastrophe, de fin du monde, la réponse est peut-être oui. Mais pour qui décode le livre de la Bible, c’est tout sauf ça!
Jean-Bernard Livio sj a longuement exploré l’Apocalypse, mettant au centre de certains de ses enseignements ce livre difficile. En 2000, il signait l’adaptation théâtrale de ce texte biblique, mis en scène par Pierre-Alexandre Jauffret, avec le comédien Richard Vachoux. Un spectacle joué aux Bâtiment des Forces motrices de Genève, qui rencontra un grand succès.
La présence des musulmans en Europe est une source d’inquiétude. D’aucuns craignent de se faire « coloniser » et de perdre leur identité. La réalité des chiffres est moins alarmante, et sur le plan culturel, un mouvement inverse s’observe : l’installation en Europe fournit aux musulmans la possibilité de discuter de leur foi en toute liberté. Un nouveau modèle pour le monde islamique pourrait émerger.
Les recherches de Yasemine El-Menouar portent sur la perception des musulmans en Europe. Elle dirige le projet international Religionsmonitor, de la Fondation Bertelsmann, pour lequel 14 000 personnes de 13 pays ont été interviewées. Cette étude analyse les interactions entre la religion, les valeurs et la cohésion dans la société.
La position de l’Église sur la pilule et le préservatif lui a valu bien des critiques et bien des divisions en son propre sein. Mais, progressivement, elle évolue du point de vue pastoral. Surtout, ce contentieux moral ne saurait résumer le discours catholique qui fait aussi de la démographie un enjeu d’éthique sociale.
Grégoire Catta sj est membre du Centre de recherche et d’action sociales (Ceras). Bruno Saintôt sj est responsable du département Éthique biomédicale du Centre Sèvres. Cet article est paru dans la revue jésuite Projet (n° 359, Paris, été 2017), dans leur dossier Fécondité : un enjeu pour la planète ? À consulter pour prolonger la réflexion.
Ça y est, la Campagne de Carême 2018 a démarré en Suisse sous un optimiste slogan, invitant à créer tous ensemble le monde de demain. Elle appelle à ne pas baisser les bras, mais à agir sur soi et sur le monde. À travailler à notre transformation intérieure et à s’impliquer politiquement en vu du bien commun.
Chiapas: sur la route d’Ocosingo © Jacques BersetUne indigène tzeltal, un enfant sur le dos, répand de l’encens sur le pourtour d’un cercle composé de fruits de la terre -maïs, bananes, oranges, citrouilles- avec, au centre, une statue de la vierge, tandis qu’un homme rythme la “Cérémonie de l’Aube” en soufflant dans un grand coquillage. L’assemblée communique avec les forces du cosmos. «Nous travaillons à développer une Église autochtone, à partir de la cosmovision des Indigènes Tzeltales, descendant des Mayas…» Chapeau de paille vissé sur la tête, une courte barbe blanche, le Père José Avilés Arriola sj nous reçoit à la Mission jésuite de Bachajon, dans les montagnes verdoyantes du Chiapas, au sud du Mexique, près de la frontière du Guatemala.
Dans les rues de Lima ©Antonio Spadaro sjLa dernière et unique visite d'un pape (Jean Paul II) au Pérou et au Chili remontait à une trentaine d'années. C'est dire si le voyage de François était attendu. Six jours éclair qui viennent de s'achever, le 21 janvier dernier. Au Chili, l'accueil a été plutôt réservé, en deçà des prévisions. Au Pérou, la ferveur et l'enthousiasme collectifs ont agréablement étonné le Saint-Père habitué pourtant à l'émotivité chaleureuse latino-américaine. Plus d'un million de personnes ont assisté à la messe dominicale dans la soirée du 21 janvier à Lima.
Les Universités de Fribourg et de Genève ont décidé ces deux dernières années de proposer des formations pour les imams. À Genève, une formation en français et instruction civique suisse a été mise sur pied pour les imams. À Fribourg, un Centre suisse islam et société a été inauguré en 2016. Mais tout oppose leur cursus de formation: vision, conception, contenu. Les principaux intéressés ne s’y retrouvent pas forcément.
François Dermange, professeur d’éthique à l’Université de Genève (UNIGE), tient à être clair: le cursus proposé par son institution dès septembre 2017 n’a en rien été dicté par les responsables de communautés musulmanes. Pourtant, ce sont elles qui ont approché le Bureau de l’intégration pour recevoir de l’aide, lequel a contacté l’Université pour organiser des cours.