Université Saint-Georges, à Francfort«Des fonctionnaires du Vatican sanctionnent un enseignant allemand parce qu’il traite des homosexuels avec respect!... Si l’affaire n’était pas aussi affligeante, elle ferait rire.» Le jésuite allemand Klaus Mertes s’exprime sans détours. Directeur du Collège jésuite Saint-Blaise, dans la Forêt-Noire, il a publié dans Die Zeit, le 11 octobre passé, un commentaire à propos de l’affaire du Père Ansgar Wucherpfennig sj, remettant cette décision dans le contexte des luttes d’influence au Vatican.
Pour rappel des faits, Ansgar Wucherpfennig sj est recteur de la Faculté jésuite de théologie Saint-Georges, à Francfort. Il vient de voir sa réélection bloquée par la Congrégation pour l’éducation catholique à cause, notamment, de propos qu’il avait tenu sur l’homosexualité un an auparavant, le 14 octobre 2016, dans le Frankfurter Neue Presse.
Théologienne protestante, philosophe et conférencière, Lytta Basset est aussi accompagnatrice spirituelle depuis une trentaine d'années. Alors qu’elle enseigne à la Faculté de théologie protestante de l'Université de Neuchâtel, elle initie en 2010 le premier CAS (Certificate of Advanced Studies) en accompagnement spirituel, qui forme de nombreux universitaires «et pas seulement des étudiants en théologie», précise-t-elle. Une activité qu'elle exerce aujourd’hui au sein d'une association.
Campagne d'apostasie en Argentine 2018 © Miradas del centro L’Église catholique défend une ligne radicale à l’encontre de l’avortement, dont le pape François ne se démarque pas. Lors de l’audience générale sur la place Saint-Pierre du 10 octobre 2018, il a à nouveau fustigé l’avortement, le comparant au recours à un tueur à gages. Cette sévère prise de position divise les catholiques, même au sein de populations considérées à tort jusque-là comme fidèles aux directives de l’Église. Cet été, en Argentine, l’avis de l’Église a conduit le Sénat à rejeter un projet de loi pour la légalisation de l’avortement. Une décision qui en a révolté plus d’uns et d’unes, et qui a mené à la création de No en mi nombre, une campagne d’apostasie collective qui défie l’Église du pays et qui frappe d’autant plus les esprits qu’elle a lieu dans le pays d’origine du pape.
Philippe HaddadLe rabbin parisien Philippe Haddad, écrivain et conférencier, est engagé dans le dialogue interreligieux, qui relève, selon lui, d’une démarche spirituelle et éthique. Dans son dernier ouvrage publié à compte d'auteur, "Fraternité ou la révolution du pardon", il montre combien ce thème de la fraternité est central et fondateur dans la Torah et dans la vie quotidienne. Il parle de la rivalité et de la jalousie au sein de la fratrie, mais aussi de la possibilité d’entamer une prise de conscience et de choisir le pardon. Son cheminement biblique, mais aussi évangélique, nous invite à constituer la fraternité universelle comme projet de société: un idéal à bâtir. Interview.
Bruno Fuglistaller sj © jesuites.chBruno Fuglistaller sj est supérieur de la Communauté jésuite de Genève. C’est aussi un prêtre engagé au Service de la formation de l’Église locale, un membre du conseil de rédaction de choisir et un accompagnateur expérimenté des Exercices spirituels. Peut-il imaginer un éventuel accueil de femmes dans la Compagnie de Jésus? Et comment voit-il l’évolution de l’accompagnement spirituel? Une interview qui prolonge nos deux dossiers de cet automne (choisir n° 689) et qui a été éditée en partie dans Échos des jésuites de Suisse, le supplément de notre revue.
Le pape salue le pasteur Tveit du COE. ©Xanthi Morfi/WCCLe Pape François a rencontré ce 20 septembre des responsables de différentes Églises chrétiennes qui ont participé à une rencontre à Rome sur la lutte contre le racisme et la xénophobie, en espérant que leur rencontre donnera lieu à de nombreuses autres initiatives communes de ce type. Cette rencontre de trois jours a été organisée conjointement par le Conseil oecuménique des Églises et le Bureau du Vatican pour le développement humain intégral, en collaboration avec le Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens.
La pasteure et docteure en théologie Isabelle Graesslé, ancienne modératrice de la Compagnie des pasteurs de Genève de 2001 à 2004, a dirigé le Musée international de la Réforme de Genève de 2004 à 2016. Elle a aussi été chargée de cours en études genre aux universités de Genève et de Lausanne (1995 à 2002) et a axé une partie de ses recherches autour de la théologie féministe.
Le 27 mars 2018, un article de l’agence Protestinfo émettait l’hypothèse que les lectures progressistes de la Bible améliorent le statut des femmes dans les institutions religieuses.[1] Est-ce si simple ? Et, pour commencer, en fonction de quels critères et de quelle méthode exégétique, féministe en particulier, une lecture peut-elle être taxée de progressiste ou rétrograde ?
Tant que ne seront pas révélées les discriminations du droit canon envers les femmes, tant que les clercs refuseront le partage du pouvoir avec les laïcs, tant que les femmes catholiques ne se seront pas révoltées contre leur infériorisation, la place de ces dernières dans l’institution n’évoluera pas.
Agnès de Préville, journaliste, et Sabine Sauret, bibliste, sont connues sous leur pseudonyme de plume, Maud Amandier et Alice Chablis, pour leur livre Le déni, enquête sur l’Église et l’égalité des sexes. «Ils sont au pouvoir, elles sont au service», préface de Joseph Moingt sj (Paris, Bayard 2014, 372 p.).
L’assimilation, l’approfondissement et la mise en pratique intégrale de l’esprit du Chan[1] dans la vie courante sont très exigeants et demandent des années de formation sous l’égide d’un maître de dhyãna (méditation) rattaché à une tradition patriarcale. Pour appréhender ce chemin, voici quelques considérations d’un jésuite spécialiste du bouddhisme coréen.
Bernard Senécal vit en Corée du Sud depuis plus de trente ans et est devenu un maître Sŏn. Il y dirige la communauté interreligieuse et internationale du Champ de Pierre au Bout du Chemin. Il est professeur de bouddhisme à l'Université jésuite Sogang et anime des retraites ou des sessions un peu partout dans le monde, notamment au domaine Notre-Dame de la Route, à Villars-sur-Glâne.
La méditation de pleine conscience et les voies contemplatives orientales ont le vent en poupe. Ces méthodes diffèrent-elles fondamentalement de celles proposées par certaines traditions chrétiennes, en particulier par les Exercices spirituels d’Ignace de Loyola? Pour en savoir plus, nous nous sommes adressés à deux accompagnateurs, l’un jésuite et l’autre de la mindfulness.
L’un des arguments fréquemment avancés contre l’ordination des femmes est la recherche de l’unité au sein de l’Église universelle: toutes les cultures et mouvements catholiques n’étant pas prêts à une telle éventualité, seul le maintien du statu quo éviterait de nouvelles divisions. Un danger bien plus fondamental, dont pourraient nous prémunir des femmes diacres, guette pourtant les Églises d’Occident, nous dit Stefan Kiechle s’appuyant sur l’exemple allemand.
Stefan Kiechle est rédacteur en chef de Stimmen der Zeit et délégué de la Province jésuite allemande pour la spiritualité ignatienne. Il a été provincial des jésuites d’Allemagne de 2010 à 2017. Cet article est paru dans la revue jésuite Stimmen der Zeit, en mai 2018.
Il s’est construit autour du thème du féminin en islam une sorte de mythe, que nous, musulmans, sommes les premiers à entretenir plutôt qu’à essayer de trouver des solutions aux problèmes réels. Pourquoi ce besoin récurrent de se justifier par le Coran lorsqu’on évoque ce thème, plutôt que de revenir aux fondamentaux, de diriger notre regard, notre réflexion, vers une culture de Paix?
Cheikh Bentounes a participé en 1986 aux Rencontres interreligieuses d’Assise (Italie). Président d’honneur de l’Association internationale soufie Alâwiyya (AISA), il est l’initiateur du premier Congrès international féminin pour une culture de Paix (Oran/Mostaganem, 2014). S’en est suivie l’adoption par l’ONU d’une Journée internationale du vivre ensemble en paix, célébrée pour la première fois le 16 mai 2018.