L’importance de l’égalité pour les quakers saute aux yeux dès qu’on les voit assis pour le culte, en cercle ou en carré. Aucun célébrant ne sert d’intermédiaire avec la divinité; les quakers croient que Dieu est présent en chacun. Dès lors, comment accepter une quelconque inégalité entre les sexes? Démonstration en quatre portraits d’activistes.
Sally Alderson, Bridget et Edouard Dommen, Karen Taylor, Genève, quakers
Mettre au monde, introduire un être neuf sur la Terre. Ce miracle se réitère 350 000 fois par jour. Comment s’en lasser, comment ne point s’en émerveiller ? Faire exister un être mortel, voulez-vous dire! Promis zum Tode! ruminait Heidegger. C’est oublier que la création vise la re-création de la résurrection pascale. Alors, les femmes seraient-elles mieux armées pour la joie, car plus libres et décentrées grâce à leur capacité à donner naissance? Méditation sur les pas d’héroïnes mystiques.
Le Père François Marxer enseigne l’histoire de la spiritualité et la théologie spirituelle au Centre Sèvres (Paris). Il est l’auteur de Au péril de la nuit. Femmes mystiques du XXe siècle (Paris, Cerf 2017, 640 p.) et a contribué à l’élaboration du dictionnaire Les femmes mystiques (Paris 2013, Robert Laffont, 1087 p.).
L’évangile apocryphe de Marie daterait des années 150. S’en approcher permet d’appréhender la place des femmes dans le christianisme primitif et de revoir la question théologique de la sexualité.
Le prêtre orthodoxe Jean-Yves Leloup a publié de très nombreux ouvrages de théologie et de spiritualité, notamment sur les interprétations des textes de l’évangéliste Jean ainsi que sur les évangiles apocryphes. Il est aussi philosophe et thérapeute. Marié et père de famille, il enseigne dans différents instituts, en Europe et aux Amériques.
Le 27 mars 2018, un article de l’agence Protestinfo émettait l’hypothèse que les lectures progressistes de la Bible améliorent le statut des femmes dans les institutions religieuses.[1] Est-ce si simple? Et, pour commencer, en fonction de quels critères et de quelle méthode exégétique, féministe en particulier, une lecture peut-elle être taxée de progressiste ou rétrograde?
La pasteure et docteure en théologie Isabelle Graesslé, ancienne modératrice de la Compagnie des pasteurs de Genève de 2001 à 2004, a dirigé le Musée international de la Réforme de Genève de 2004 à 2016. Elle a aussi été chargée de cours en études genre aux universités de Genève et de Lausanne (1995 à 2002) et a axé une partie de ses recherches autour de la théologie féministe.
Dans un texte inédit publié par la version allemande de la revue de théologie Communio de juillet-août 2018, le pape émérite Benoît XVI déclare que la théorie selon laquelle l’Église aurait pris la place d’Israël dans l’alliance avec Dieu -la théologie de la substitution- n’a «jamais existé en tant que telle». «L’alliance» entre Dieu et le peuple juif n'a «jamais» été «révoquée». Le judaïsme, insiste-t-il, n’est pas une religion «comme les autres». Il occupe une position «spéciale», que l’Église doit reconnaître. «Des réflexions qui ont été critiquées par des théologiens chrétiens comme par des autorités juives, car elles semblent remettre en question le fondement du dialogue judéo-chrétien qui s’est développé depuis le concile Vatican II», commente le provincial des jésuites de Suisse Christian Rustishauser sj.
Garant de l’indépendance du Saint-Siège, l’État de la Cité du Vatican conserve avec précaution ses prérogatives régaliennes. Justice, citoyenneté, ou encore maintien de l’ordre sont donc assurés par des entités relevant directement du pouvoir du successeur de Pierre, chef absolu de ce territoire de 44 hectares. L’article 3 des accords du Latran (1929) stipule que l’État du Vatican est créé “pour des fins spéciales“ -c’est-à-dire spirituelles. Pour autant, la vie quotidienne y est régie comme dans n’importe quel pays.
Dans un article au titre prophétique, Pierre Emonet, directeur de notre revue, évoquait en 2007 déjà la figure de Pedro Arrupe (1907-1991), ce basque fraternel et chaleureux qui se révélera être un guide providentiel pour les jésuites, inspiré par l'Esprit, attentif aux signes des temps et au service de la justice et des pauvres. Un portrait à redécouvrir à l'heure où le diocèse de Rome a ouvert la cause pour sa béatification.
Danser collectivement la zumba et chanter en cœur sur le parvis d’une église pour célébrer Dieu dans la bonne humeur n’est pas si incongru. Ce concept dynamique alliant sport et foi a récolté un beau succès à La Réunion, même si certains ont regretté son côté «trop décontracté» ou y ont même vu un rite «païen»! La fête, plus sérieuse qu’elle n’y paraît au premier abord, était porteuse de sens. Danse et musique ne sont-ils pas souvent associées à la louange dans la Bible? Retour sur cet événement baptisé catho-fitness par l’un de ses instigateurs, Sébastien Vaast sj, prêtre jésuite installé à Saint-Denis et aumônier d’université.
J’ai été très heureusement surpris par la rencontre entre les membres du Conseil Œcuménique des Églises (COE) et le pape François. Elle s’est déroulée dans la plus grande simplicité, sans apparat protocolaire, dans une atmosphère marquée par le respect, l’attention, la ferveur contenue. Les prises de parole ont été brèves, sobres, lues avec une certaine gravité. Le texte de l’épître aux Galates proposé à la méditation n’était pas sans susciter des interrogations, mais le pape François en a fait une belle interprétation, dominée par l’idée de se mettre en marche. C’est très intelligent, car les discussions entre confessions ont été trop longtemps déterminées par la recherche des causes des divisions.
L’œcuménisme en actes, par la rencontre! Certains attendaient -ou espéraient- des déclarations fracassantes. Mais l'événement de cette visite du pape au Conseil œcuménique des Églises pour ses 70 ans, ce 21 juin 2018, résidait dans la rencontre elle-même, chaleureuse, entre le Saint-Père et les représentants des autres Églises. La seconde partie de cette journée s'est déroulée l’après-midi, dans le hall de conférence Willem Visser’t Hooft, du nom du premier secrétaire général du COE, sous la tapisserie recouvrant le mur et montrant le Christ ressuscité dans la mandorle. Tous les participants ont lancé un appel pour un travail œcuménique de toutes les Églises compris comme témoignage de paix, mais surtout menant sur le terrain à des actions concrètes en faveur de la justice.
Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève et Fribourg, Pierre Maudet, conseiller d’État genevois, et d'autres représentants de la société civile et des Églises.
Le pèlerinage œcuménique du pape François a débuté. Ce 21 juin, à 10h, l’avion du pape en provenance de Rome a atterri sur le tarmac genevois. Le Saint-Pontife a été accueilli à l'aéroport par le président Alain Berset, le nonce Mgr Ivan Jurkovic, observateur permanent du Saint-Siège auprès du bureau des Nations Unies à Genève, Mgr Kurt Koch, président du