Le premier Congrès international soufi a été consacré à la lutte contre le radicalisme religieux. Sous le thème: "La référence Mohamédienne dans le traitement des questions et des défis de l'heure" quelque 120 oulémas de 50 pays se sont retrouvés trois jours durant à Mostaganem, au nord-ouest de l’Algérie, ont rapporté Radio France internationale (RFI) et l’Agence de presse algérienne (APS). Objectif: créer une instance mondiale du soufisme pour contrecarrer le salafisme ou radicalisme musulman. Il y a "urgence (pour l’islam soufiste) à s'organiser pour combattre le radicalisme, et ceux qui répondent à l'appel au jihad", a déclaré à l’APS, l’un des organisateurs des assises, Mahmioud Omar Chaalal, président de l'Union nationale des mosquées algériennes.
«Ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ», affirmait saint Jérôme, le traducteur de la Bible en latin. La pastorale biblique serait donc indispensable pour accompagner les chrétiens dans leur découverte de la Parole de Dieu. L’Association biblique catholique de Suisse romande s’y emploie depuis 30 ans.
Comme le dit la belle Exhortation de Benoît XVI La Parole du Seigneur (Verbum Domini, 2010), la pastorale biblique n’est pas une pastorale parmi d’autres, à côté de la catéchèse, du service des frères ou de la liturgie. Le pape émérite parle bien de «l’animation biblique de toute la pastorale» (n° 73), c’est-à-dire de la présence centrale de la Parole de Dieu dans l’ensemble de la vie et de l’agir de l’Eglise. Car la Bonne Nouvelle de l’Ancien et du Nouveau Testament se trouve au cœur de l’enseignement et de la catéchèse, des sacrements et de la prière, de la diaconie et de la présence auprès des plus pauvres, comme du rassemblement des hommes et des femmes autour du Seigneur Trinité d’amour.
Si on nous demandait quel fut le premier miracle de Jésus, nous n’hésiterions pas à répondre que c’est celui de l’eau changée en vin lors d’un mariage à Cana. L’évangile de Jean le dit d’ailleurs expressément : « Tel fut, à Cana de Galilée, le commencement des signes de Jésus. Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en lui » (Jn 2,11). Or les trois autres évangélistes ignorent ce miracle et rapporte chacun un autre « premier » miracle, mettant en scène le Christ guérisseur.
Pourquoi les évangélistes ne s’accordent-ils pas sur le premier miracle de Jésus ? L’eau transformée en vin pour Jean, la guérison d’un démoniaque dans la synagogue de Capharnaüm pour Marc et Luc, celle d’un lépreux chez Matthieu. Parce qu’ils ne prétendaient pas donner à leurs lecteurs un récit historique de l’activité miraculeuse de Jésus, mais plutôt leur transmettre un message religieux, que chacun d’eux adapta de la manière qu’il jugeait la meilleure.
La crainte de Dieu est source de sagesse. Depuis le Nouveau Testament, nous mettons de plus en plus l’accent sur «le parfait amour [qui] bannit la crainte» (1 Jn 4,18), mais cela n’empêche pas que cette crainte demeure une part importante de l’héritage de l’Eglise, l’un des dons du Saint-Esprit, même s’il nous faut subordonner son importance à celle de l’amour.
Je n’ai fait qu’une seule expérience concrète du monde surnaturel et ce fut pendant la messe d’enterrement de Dorothy Day.[1] On lisait les Béatitudes (Mt 5,3-12). Dès les premiers mots, j’aperçus des étincelles provenant du cercueil de Dorothy. J’ai d’abord cru à un court-circuit, mais personne ne semblait s’en inquiéter. La lecture de l’Evangile se poursuivait comme si de rien n’était. Les gens qui m’entouraient ne réagissaient nullement, alors que pour ma part j’étais affolé ! Il faut dire que je passais à l’époque par un très mauvais moment : ma vie s’effondrait et je perdais les pédales. A la fin de la lecture, le jet d’étincelles cessa et tout redevint normal.
Le Patriarcat de Moscou et le Saint Siège vont collaborer pour la reconstruction des églises chrétiennes détruites lors des opérations militaires ou des actions terroristes en Syrie. Il s’agit, en premier lieu, d’établir une liste détaillée des sanctuaires chrétiens, églises et monastères détruits, et de renforcer le témoignage commun des chrétiens sur la tragédie syrienne, note le Département des relations extérieures de l’Eglise orthodoxe russe.
A la demande du Patriarcat de Moscou et du Saint-Siège à Rome, une délégation bilatérale s’est rendue au Liban et en Syrie, afin d’examiner les mesures urgentes à prendre pour améliorer la situation des chrétiens de différentes confessions restés au Moyen-Orient. Cette préoccupation était au centre de l’entretien du patriarche Cyrille de Moscou et de toute la Russie avec le pape François, lors de leur rencontre à La Havane le 12 février 2016. La délégation était composée de Mgr Paolo Pezzi, archevêque du diocèse catholique de la Mère de Dieu, à Moscou, de Stéphane Igoumnov, secrétaire pour les relations interchrétiennes du Département des relations extérieures du Patriarcat de Moscou, et de deux responsables de l’œuvre d’entraide catholique Aide à l’Eglise en Détresse (AED), le Père Andrzej Halemba, responsable pour le Moyen-Orient, et Peter Humeniuk, expert du monde russe à l’AED.
Très attendue, fruit du travail des deux synodes sur la famille, l'exhortation apostolique sur l'amour dans la famille Amoris laetitia (la joie de l'amour) du pape François a été rendue publique vendredi 8 avril. En Suisse, les éditions Saint-Augustin proposent à la vente son édition papier, avec une préface de Pierre-Yves Maillard, vicaire général du diocèse de Sion.
Vous pouvez lire ici le communiqué de Mgr Jean-Marie Lovey, délégué de la Conférence des évêques suisses à l’Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques 2015, qui présente le document, ainsi que son interview dans choisir et ses commentaires à son retour du Synode sur la famille de Rome, d'octobre 2015.
Les Assises chrétiennes de l’écologie, qui ont réuni plus de 2000 personnes fin août à Saint-Etienne, l’ont montré : il y a aura un avant et un après «Laudato Si’» dans l’Eglise catholique. Le pape appelle chaque habitant de la Terre à une conversion radicale par étapes, synthétisées et analysées ici.[1]
« Qui suis-je pour juger ?, Saint-Pierre n’avait pas de compte en banque, le confessionnal n’est pas une chambre de torture... » Il n’y a pas de doute, le pape François a le sens de la formule. Si bien que plusieurs médias l’ont qualifié à maintes reprises de bon communicant. En trois ans de pontificat, beaucoup de ses phrases choc ont fait mouche, mais d’autres lui ont aussi joué des tours. On se demande alors si le pape François ne serait pas plutôt un pape normal, privilégiant spontanéité et franchise ... à ses risques et périls.
Dès son premier voyage apostolique pour les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) de Rio, à l’été 2013, le pape François instaure une nouvelle tradition: à l’inverse de ses prédécesseurs, il propose une conférence de presse durant le vol retour plutôt qu’à l’aller. Un choix habile: combien de fois les propos mal interprétés de Benoît XVI avaient-ils gâché sa visite avant même qu’il soit arrivé à destination ? François fait alors preuve d’une spontanéité maîtrisée. Interrogé sur l’avortement, il se contente d’un froid et prudent: « Vous connaissez la position de l’Eglise ». Revenant de Terre sainte, au printemps 2014, questionné sur l’éventuelle béatification polémique de Pie XII, il se borne à expliquer qu’il manque un miracle.
Devant la presse, il n’hésite pas à avouer avoir des doutes, voire une totale ignorance du sujet, comme lorsqu’on le questionne à propos des élections européennes. Cette sincérité a finit par en agacer certains. Interrogé un autre jour sur la politique d’austérité en Grèce, il confie être « allergique à l’économie » et qu’il ne « comprend pas bien la situation ». A un journaliste qui lui demande si, en opposant riches et pauvres, il n’oublie pas les classes moyennes, le pape répond avec humilité : « Vous avez raison. Belle correction (...) Je crois que je dois approfondir ce point dans le magistère. » Une simplicité qui en désarme plus d’un, espérant du chef de l’Eglise catholique un peu plus d’autorité. D’autres, en revanche, sont séduits par sa sincérité. Mais parfois, ce franc-parler crée certains dérapages...
Soutenus par le Père général Jean-Baptiste Janssens, des jésuites français se lancèrent en 1944 dans l’aventure des prêtres-ouvriers. Une histoire admirable de générosité, marquée par de grandes souffrances et des crises, où la nouveauté et la créativité entrèrent en conflit avec l’obéissance. Le Père Noël Barré retrace cette entreprise dans un livre récent, basé sur son propre vécu et une mine d’archives.
Les jésuites ont la réputation d’être plus proches des élites bourgeoises et des intellectuels que du monde ouvrier. Il est vrai que la Compagnie de Jésus a parfois soigné cette image en exhibant de préférence ses chevaux de parades : les confesseurs des rois, les savants, les grands prédicateurs, les apôtres au long cours, tant de personnalités hors du commun. Et pourtant... Ignace de Loyola s’était mis au service des plus démunis et des exclus, et ses initiatives en faveur des pauvres, des malades, des femmes en détresse, des prostituées constituèrent une part importante de l’engagement des premiers jésuites. De ses compagnons envoyés au concile de Trente en qualité de théologiens du pape, il exigea qu’ils aillent loger à l’hospice, parmi les pauvres, et qu’ils consacrent une partie de leur temps aux démunis et aux enfants.[1]
Suite à son engagement dans la fermeture de la fonderie métallurgique de Doe Run, à La Oroya, Mgr Pedro Barreto, membre du Conseil pontifical Justice et Paix du Vatican, est devenu l’un des défenseurs des droits socio-environnementaux les plus reconnus au Pérou.[1] Il partage avec choisir les racines évangéliques de sa motivation.
Véronique Lecaros et Rolando Pérez : Mgr Barreto, qu’est-ce qui vous a amené à vous impliquer dans la lutte contre la pollution de La Oroya ?
Les conflits socio-environnementaux sont légion en Amérique latine et placent les religieux, dont le rôle public sur le continent est ancré et recherché, face à des choix éthiques cornéliens. La récente encyclique du pape François Laudato Si’ pourrait les aider à clarifier leurs responsabilités concrètes. Illustrations avec le cas de la fonderie de Doe Run et de la mine d’or de Conga, au Pérou.[1]
L’encyclique Laudato Si’ du pape François, rendue publique le 18 juin dernier, confirme et renforce, dans l’enseignement social de l’Eglise, la notion de responsabilité du chrétien dans la lutte contre la « dégradation de l’environnement ». Une expression qui revient comme un leitmotiv dans le texte. Mais il ne s’agit pas de protéger l’environnement aux dépens de l’être humain. Le Saint-Père du reste insiste systématiquement sur le lien intrinsèque entre la nature et l’humain : « Il n’y a pas d’écologie sans anthropologie adéquate » (LS 118).
Il y dix ans déjà, en août passé, que Frère Roger Schutz était assassiné par une déséquilibrée ; il aurait aujourd’hui cent ans ; et il a fondé Taizé il y a septante-cinq ans. Cette conjonction d’anniversaires invite à revisiter le parcours de cette personnalité hors du commun.
Frère Roger est né en 1915 à Provence, dans la campagne vaudoise. Son père était d’origine zurichoise alors que sa mère était une Bourguignonne protestante. Bien que son père fût pasteur de l’Eglise nationale vaudoise, Roger Schutz fit ses études de théologie à la Faculté de l’Eglise libre à Lausanne ainsi qu’à Strasbourg. Il anima aussi un groupe de prière et de réflexion à Genève, à la chapelle Saint-Léger.