La complexité des relations théologiques entre le christianisme et le judaïsme reste vive, malgré un dialogue persistant, tant l'historicité biblique et la réalité politique se télescopent avec l'existence de l'Etat d'Israël.
La pensée du jésuite Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955) a toujours reçu une réponse ambivalente au sein de l'Eglise catholique. Le cardinal Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), a critiqué le 30 avril dernier la principale association des religieuses américaines, la LCWR, pour porter une trop grande attention au principe d' « évolution consciente » développé par le théologien français. Mgr Müller a affirmé que ce principe selon lequel l'humanité se transforme à travers l'intégration de la science, de la spiritualité et de la technologie, s'opposait à la révélation chrétienne et menait à des erreurs fondamentales.
G. Montersino
Dans un article publié par Le Temps (23.052014), Marcel Boisard, ancien sous-secrétaire général de l'ONU et auteur de nombreuses publications sur l'islam, rappelle le sens du mot djihad et démontre que la véritable guerre sainte n'a rien à voir avec les exactions des extrémistes d'aujourd'hui.
Le djihad est consubstantiel à l'islam. Il est l'instrument de propagation de la religion. Toutefois, il ne signifie nullement «guerre sainte». Une traduction littérale de l'arabe serait «effort». Le Coran contient quarante fois le terme et ne l'utilise jamais dans le sens de guerre. La littérature spécialisée qui lui est consacrée, depuis quinze siècles, est pléthorique.
Il y a 50 ans déjà, le Patriarche de Constantinople Athénagoras I lançait le projet d'un concile panorthodoxe, avec l'objectif de repenser l'orthodoxie en fonction du monde moderne, d'un nouveau contexte oecuménique et d'une conscience accrue de l'universalité de l'orthodoxie. Après une période peu propice au dialogue, l'espoir renaît enfin.
L'encyclique « Lumen fidei » du pape François a été publiée le 5 juillet passé. Dans la continuité avec tout ce que le magistère de l'Eglise a énoncé, elle présente la foi comme existentielle. Ce texte mérite une grande attention pour deux raisons : ce qu'il dit et peut-être encore plus ce qu'il ne dit pas.
Docteur en mathématiques, devenu agriculteur et berger, Marcel Légaut a développé au siècle passé une réflexion sur la vie qui entre en résonnance avec l'« Année de la foi » décrétée par l'Eglise, qui se conclura le 24 novembre. Sa pensée adopte une perspective rigoureusement existentielle, en même temps qu'elle adhère étroitement à l'essence même de la foi chrétienne.
Un contentieux vieux de trois siècles s'est exacerbé en juin dernier : l'abbé Pascal Vesin, curé de Megève (F), fut destitué par son évêque à la demande de la Congrégation romaine pour la doctrine de la foi. La raison ? Son appartenance à la loge maçonnique du Grand Orient de France. Mais peut-on être catholique et membre d'une autre loge maçonnique ? Pas pour Rome, jadis au nom du secret, aujourd'hui au nom du culte.
Au cœur de ce nouvel extrait de l'interview du pape, réalisée pour le réseau des Revues culturelles jésuites par Antonio Spadaro, directeur de la « Civiltà Cattolica » : le discernement, notion fondamentale pour les jésuites. François revient en outre sur une figure qui lui est chère, celle du jésuite savoyard Pierre Favre.
Le Service jésuite des réfugiés de Syrie a été fermé pendant trois jours suite à la mort tragique du Père Frans van der Lugt, lundi 7 avril. Toute la famille du JRS s'est dite très attristée et choquée.
«Le Père Frans était un exemple pour chacun d'entre nous. Il ne se contentait pas de prêcher l'amour et la réconciliation, il les vivait au quotidien - dans l'humilité et la compassion pour tous - et ce jusqu'à son dernier souffle», a déclaré le Père Peter Balleis sj, directeur international du JRS.
Bien que ne faisant pas partie, au sens strict du terme, du JRS, en tant que prêtre jésuite en poste à Homs depuis 50 ans, le père Frans était une source d'inspiration pour tous les jeunes qui représentent la majorité des volontaires à Homs, Damas et Alep. «Il incarnait la mission d'accompagnement du JRS, il la vivait au quotidien.»
Deux mois avant sa mort, le Père frans avait déclaré : « Je ne vois pas des musulmans ou des chrétiens, je vois d'abord et avant tout des êtres humains. Ici, je suis le seul prêtre et le seul étranger, mais je ne me sens pas étranger. Je suis le supérieur de la résidence. Comment pourrais-je la quitter, comment partir ? C'est impossible.»
Le Père Frans a vécu jusqu'au bout sa vocation qui était d'être avec les Syriens de toutes les confessions religieuses au cœur de leurs souffrances. Il accueillait les personnes déplacées dans la résidence jésuite située à l'intérieur de la vieille ville de Homs, leurs fournissant un hébergement et partageant les quelques provisions alimentaires qu'il avait. (Dispatche n° 352)
Réagissant à l'assassinat lundi 7 avril de son confrère à Homs, le Père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, a salué le grand courage du jésuite néerlandais Frans van der Lugt, qui a voulu rester fidèle au peuple syrien dans une situation « extrêmement risquée et difficile ».
« C'est un homme de paix qui meurt, a déclaré le Père Lombardi, un homme qui, dans une situation extrêmement risquée et difficile, avec un grand courage, a voulu rester fidèle au peuple syrien auquel il avait dédié sa vie et son service spirituel depuis longtemps ». « Là où le peuple meurt, a poursuivi le 'porte-parole' du Vatican, meurent également avec lui ses fidèles pasteurs. » Le Père Lombardi, lui aussi jésuite, a fait part de sa prière pour le Père Frans, mais également de sa gratitude et de sa « fierté » d'avoir eu « un confrère aussi proche de ceux qui souffrent le plus, dans le témoignage de l'amour de Jésus, jusqu'au bout ».
Vous pouvez l'entendre dans l'émission de Forum de lundi soir, (lien ci-dessous) avec les commentaires du jésuite suisse Jean-Blaise Fellay.
Nous venons d'apprendre le lâche assassinat du Père Frans van der Lugt, qui vivait dans la ville martyre d'Homs, ce matin aux alentours de 8h. Le Père Frans van der Lugt a été enlevé par des hommes armés qui l'ont roué de coups puis tué de deux balles dans la tête devant la résidence des Jésuites d'Homs,informe l'agence Fides.
Nous sommes profondément attristés par cette nouvelle. Le Père van der Lugt était un homme de paix. Il avait fait preuve durant toutes ces dernières années d'un courage exceptionnel, d'une solidarité sans faille avec le peuple syrien, et d'un engagement constant pour le dialogue interreligieux.
Son assassinat a été confirmé par le Père Alex Basili, Provincial des Jésuites pour le Moyen-Orient et le Maghreb.
Le Père néerlandais van der Lugt vivait en Syrie depuis 1966, après un bref séjour au Liban. Il était également psychothérapeute. Dans les années 1980, il avait dirigé à Homs le projet Al Ard (la terre NDT), un centre de spiritualité aux abords de la ville. Le centre accueillait environ 40 jeunes handicapés mentaux provenant des villages voisins.
Au cours des trois années de guerre, le religieux néerlandais a vécu dans un monastère se trouvant dans la vieille ville, où se trouvaient les civils assiégés pendant de nombreux mois par l'armée régulière. Le religieux avait souvent dénoncé le manque de médicaments, de vivres et d'aides pour les civils assiégés, affirmant l'urgence de trouver un accord afin de pouvoir intervenir en faveur des civils malades, épuisés et affamés.
Nos pensées et nos prières rejoignent celles de la Communauté des jésuites de Syrie.
Le Prix de la Paix 2014 de Pax Christi International a été attribué au Service jésuite des réfugiés en Syrie (JRS Syria) « pour son exceptionnel engagement dans l'apport de secours d'urgence aux Syriens depuis le début de la guerre en 2011 », a annoncé Pax Christi dans un communiqué, le 27 mars.
Créé en 1988, le Prix honore les personnes et associations qui œuvrent pour la paix, la justice et la non-violence dans différentes parties du monde. La cérémonie de remise du Prix 2014 aura lieu le 8 juin à Sarajevo, en Bosnie-Herzégovine, dans le cadre d'une Rencontre internationale de paix. A travers ce Prix, explique la note, « Pax Christi International récompense les efforts que JRS Syrie déploie inlassablement pour apporter ses services aux populations vulnérables et victimes de conflits ». Ce prix est aussi l'occasion d'« honorer symboliquement les travailleurs humanitaires qui viennent en aide avec compassion aux Syriens victimes des effets de trois ans de guerre civile. » Le communiqué rappelle que l'action du JRS en Syrie consiste « en aide alimentaire, en fourniture de nécessaires d'hygiène, en soins de base, en gestion d'abris et en aide au logement. Un des piliers de [sa mission] est le soutien éducatif et psychologique offert à 9 800 femmes et enfants. L'aide comporte également une assistance légale et médicale, la visite des familles, et de modestes projets de subsistances ». Au total, plus de 300 000 personnes sont aidées par JRS Syrie à Damas, Homs, Alep et dans les zones côtières de Syrie.
Pax Christi rend hommage à JRS Syrie qui « aide la société civile à résister à la logique de la guerre et à survivre à la violence qui menace de renverser et détruire les communautés » : « Les équipes de JRS sont composées de gens de confessions différentes, d'acteurs locaux et de volontaires internationaux, qui sont au service de tous, sans distinction..., qu'ils soient musulmans ou chrétiens. En ce sens, le dialogue interreligieux reste au cœur des activités quotidiennes de JRS. »