«Entre terre et ciel, mon cœur balance, je ne sais pas lequel des deux prendre…» [adaptation libre d’une comptine enfantine]. Et pourquoi pas les deux, par un subtil jeu d’équilibre que connaissent bien des parents chargés de mener leurs enfants sur le chemin de la connaissance? Un exercice qui passe par la consolidation des fondations et leur remise en cause.
Amanda Spierings, Genève, philosophe, rédactrice
Il a pris sa retraite l’an dernier, mais participe toujours activement aux travaux sur l’histoire de la ville. «Voici ma carte», me glisse-t-il, avec une tape sur le dos.
Écrivain valaisan, Jérôme Meizoz est l’auteur d’œuvres de fiction ou poétiques, ainsi que de publications scientifiques. Il a collaboré à l’édition critique des romans de C.F. Ramuz dans la Bibliothèque de la Pléiade.
Des chants jaillissent des enfants à mes côtés, emplissent l’étendue rocailleuse du Zanskar, s’élèvent si haut que le vent les emporte au-delà des montagnes jusque dans les vallées du Ladakh. Ce matin, le jeune professeur a donné sa première leçon à douze filles et neuf garçons de cinq à seize ans.
D’origine franco-coréenne, Elisa Shua Dusapin vit en Suisse depuis 1995. Elle a obtenu plusieurs prix littéraires pour son premier roman, Hiver à Sokcho (Zoé, 2016). Dans Les billes du Pachinko (recension, p. 79.), pour lequel elle a reçu le Prix suisse de littérature, elle poursuit son exploration des questions identitaires. Elle a aussi écrit des contes musicaux pour enfants.
Le sujet de cette chronique se promène par groupe de cinq ou de huit dans le train régional Genève-Lausanne, chaque samedi soir, dès 22 h par exemple. Des garçons et des filles entre dix-sept et vingt-cinq ans descendent deux Pinot noir à 4,5 francs la boutanche, puis un Sirah du Chili à 6 francs le flacon, et se finissent avec une Côte de Gascogne à 4 balles. Bon, je ne devrais pas dire «finissent». Au contraire, ils se «commencent». Après ces quatre bouteilles éclusées dans des verres en plastique en moins d’un quart d’heure, la soirée est satellisée. Bienvenue en Biturie Express.
Eugène Meiltz, de son nom de baptême, est un écrivain vaudois. Dernier roman Ganda (Genève, Slatkine 2018, 172 p.).
«Qu’il fait / bon vivre / quand on / revient chez soi / que l’on / revoit le toit / où vous / attend la joie / la joie / de vivre / les amis d’autrefois / bonjour», scandaient les Compagnons de la chanson au début des années 60. Le retour à la maison, suite à un dépaysement bienvenu, est-il vraiment toujours ce lieu de bonheur chanté par les poètes?
Étienne Perrot sj, Lyon, est un économiste, enseignant invité à l’Université de Fribourg où il enseigne l’éthique des affaires. Il est l’auteur de nombreux ouvrages autour de la relation à l’argent et du discernement managérial.
Cendrillon, installation de J. Watts © MEGLes enfants les écoutent les yeux grands ouverts et les doigts entortillés, leurs oreilles ne suffisant souvent pas à vivre le conte à sa juste valeur. Et ils ne sont pas les seuls à les apprécier, certaines histoires ne leur étant d’ailleurs pas destinées. Avec sa nouvelle exposition La fabrique des contes, le MEG met en lumière les récits traditionnels populaires européens.
À découvrir jusqu'au 5 janvier 2020.
Hodler, "Femme en extase", 1911, coll. privée, BerneL’extase renvoie communément au sacré, à ses rites, autant qu’à des scènes de visions mystiques et le plus souvent à de lointaines contrées historiques. C’est pourtant à la rencontre de nos contemporains et à un contexte largement profane que nous convie le Centre Paul Klee de Berne jusqu’au 4 août. Une belle exploration des représentations singulières de l’irreprésentable, à partir d’une sélection d’œuvres de très grande qualité.
«Des artistes renommés tels que Marina Abramović, Marlene Dumas, Meret Oppenheim, Auguste Rodin, Henri Michaux, Andy Warhol et Paul Klee font l’objet de rapprochements surprenants», note le commissaire de l'exposition. «Ils explorent la ligne de crête qui sépare l’envol de la chute, la maîtrise de soi de la perte de contrôle, l’élan créateur de la folie, l’ascèse de l’excès, la transcendance spirituelle de l’autodestruction physique, la libération de la dépendance.»
Wanda et Ida © Pawel PawlikowskiLa projection dimanche soir, à Genève, du film Ida, dans le cadre d’Il est une foi. Les Rendez-vous cinéma de l'ECR (Église catholique romaine de Genève) a connu un beau succès. Il faut dire que cette œuvre en noir et blanc du polonais Pawel Pawlikowski subjugue, tant par sa beauté, sa subtilité que par les thèmes qu’elle traite. Une discussion entre le public et les intervenants (Nathalie Sarthous-Lajus, rédactrice en chef adjointe d’Études, Patrick Bittar, chroniqueur cinéma de choisir, et moi-même) s’en est suivie autour du thème Peut-on choisir l'absolu aujourd'hui? Au vue de la qualité et de la richesse du film, l’exercice s’est révélé frustrant.
Cet article se veut à la fois un retour sur l’événement et un complément. Et surtout à une invitation à poursuivre l’échange via la rubrique Libres propos qui est la vôtre! N'hésitez pas à nous écrire.
Ziad Hillal ©jesuites.comZiad Hillal, jésuite syrien, livre un témoignage exceptionnel sur les trois années de guerre civile qui ont ensanglanté la ville de Homs entre 2011 et juin 2014. Troisième plus grande ville de Syrie, comptant environ 750'000 habitants, située à mi-chemin entre Damas et Alep, Homs a connu dès avril 2011 des manifestations de plus en plus violentes contre le gouvernement de Bashar al-Assad. Elles se sont transformées dès l'année suivante en insurrection générale.
L'auteur, gardant toujours une parfaite impartialité, raconte au fil des mois, les conflits, les destructions, les drames qui ont transformé la ville en un grand champ de bataille où le mur de la haine entre communautés est devenu infranchissable et où la population a subi les épreuves de la fuite, de la faim et des privations. Il a présenté le 10 mai dernier son livre à Genève, à la librairie arabe L'Olivier.
«La transition nous appelle à passer à une vision holistique du monde, où physique et métaphysique, engagement et spiritualité dansent ensemble comme les deux faces de la même médaille. Transition extérieure et transition intérieure vont de pair» (Satish Kumar).
Cela résume toute la démarche de ce livre. L’auteure, journaliste spécialiste des questions écologiques et rédactrice en chef de la revue Présence, cofondatrice du Réseau des écosites sacrés et de l’association AnimaTerra, nous entraîne dans 36 communautés de diverses traditions spirituelles qui s’engagent sur le chemin écologique.
Christine Kristof-Lardet
Sur la Terre comme au Ciel. Lieux spirituels engagés en écologie, Genève, Labor et Fides 2019, 284 p.
La place de la spiritualité des femmes dans la société, celle qui leur est accordée ou pas, tel est le thème de l’édition 2019 des Rendez-vous cinéma de l’ECR (Église catholique romaine à Genève).
Briana Berg nous fait découvrir l'édition 2019 de ces rencontres cinématographiques. Elle s’est jointe dès le départ à l’aventure Il est une foi - Les Rendez-vous cinéma de l’ECR, en qualité de co-responsable de la programmation. Elle a travaillé à l’Espace Saint-Gervais, notamment pour les rencontres L’Image et le Sacré, pour le festival BlackMovie et pour L’émiliE, un magazine féministe, pour lequel elle a organisé un festival de films.
Christian Bale (Dick Cheney) dans Vice, d’Adam McKayEn 1963, un étudiant de l’Université de Yale, dans le Connecticut, est renvoyé parce qu’il est plus assidu aux bars qu’aux cours. Il travaille ensuite comme ouvrier sur les lignes électriques d’une compagnie locale et termine souvent ses nuits enivrées au poste. Quarante ans plus tard, il est aux manettes de la plus grande puissance mondiale. Cet homme s’appelle Dick Cheney et il est toujours vivant. Le film Vice, d’Adam McKay, lui est consacré.