La fin du monde inspire les cinéastes. Catastrophes naturelles, conflits meurtriers immergent civilisations, communautés et individus, dans des scénarios propices aux effets spéciaux et à la dramaturgie. Cette thématique compose le fil rouge des quatrièmes Rendez-vous cinéma de l’ECR (Église de Genève). Parmi les films projetés et débattus, choisir parraine une œuvre plus intérieure, Le sacrifice d’Andreï Tarkovski.
Chroniqueur cinéma pour choisir depuis 2012, Patrick Bittar est aussi directeur de l’Association suisse des amis de Sœur Emmanuelle (ASASE).
Le mot y est, le spectacle aussi. Mais comme le Canada Dry qui a le goût de l’alcool sans être de l’alcool, l’apocalypse dans le neuvième art a un goût d’apocalypse sans en être. Exit l’espérance cachée dans le terme.
Étienne Perrot sj, Lyon, économiste, professeur émérite à l’Université catholique de Paris
Est-ce ta première fin de millénaire ? demandait Hubert-Félix Thiefaine en 1993, une époque où on regardait l’An 2000 comme une date aussi extraordinaire qu’inquiétante. Et vous qui lisez ces lignes, est-ce votre première apocalypse?
Eugène Meiltz, de son nom de baptême, est un écrivain vaudois, parolier et animateur d’ateliers d’écriture.
À l’occasion de la publication du Manuscrit de Namur, œuvre d’un miniaturiste anonyme du XIVe siècle consacrée à l’Apocalypse de Jean, un colloque interdisciplinaire s’est tenu en 2016 à Namur. Il a donné des clefs pour aborder l’apocalypse. Un nom qui, hélas, est devenu synonyme de catastrophe, alors qu’il se veut porteur d’espérance.
Monique Desthieux, Genève, théologienne
Joël Rochette et Dominique Lambert (éd.),
Lueurs d’Apocalypse. Imaginaire et recherche autour du manuscrit de Namur (XIVe siècle),
Namur, Lessius 2017, 224 p.
La planète accueille 227 397 nouvelles personnes chaque jour. La maîtrise de la démographie comme seul levier pour préserver un écosystème en péril pose question. Comment poser un regard bienveillant -dans le sens de «veiller au bien»- sur le monde dans lequel nous vivons? La recherche du bien, qui englobe celle de l’intérêt commun, appartient-elle à la sphère politique?
Myriam Bettens (Lariche), Genève, est théologienne et journaliste
L’historienne Isabelle Cohen a consacré dix années à décoder les secrets du Livre de Job, qui est le plus long et le plus complexe de la Bible. Cet ouvrage examine les sujets les plus universels de notre vie: la place de l’être humain dans le monde, son destin, sa solitude, le bien et le mal, la justice, la valeur de l’amitié… Mais surtout il parle de la souffrance, en particulier de celle, individuelle, de l’innocent.
Isabelle Cohen
Un monde à réparer
Le livre de Job
Paris, Albin Michel 2017, 656 p.
À l’occasion de la Journée mondiale de réflexion contre la traite des personnes, le 12 février 2018, le parcours exceptionnel de sainte Joséphine Bakhita a été souvent évoqué. Un livre le présente.
L’essentiel du livre est un court récit (une cinquantaine de pages) autobiographique de la sainte soudanaise du Darfour. Dans un style oral, très dépouillé, Bakhita raconte avec beaucoup de simplicité ce qui lui est arrivé: comment elle a été capturée et arrachée à sa famille à l’âge de 7 ans pour être vendue sur un marché d’esclaves.
Libre de tout sentiment de vengeance ou d’amertume, son récit respire la sérénité et la paix. Sans pathos, Bakhita retrace sobrement cet itinéraire de douleur, pardonnant l’impardonnable avec une simplicité désarmante.
Cet ouvrage réuni les contributions d’un colloque organisé en 2014 par l’Université catholique de l’Ouest (Angers) en hommage à son ancien recteur, le Père Guy Bedouelle (1940-2012), dominicain, historien, théologien, humaniste. Cinéphile averti, le Père Bedouelle op a collaboré avec une assiduité exemplaire à la revue choisir, dans laquelle il a commenté l’actualité cinéma de 1973 à 2012, année de son décès.
Ce livre restitue donc les contributions au colloque regroupées en quatre sections qui recouvrent les principaux domaines de l’activité de Guy Bedouelle: Le chercheur et l’enseignant; La vie dominicaine et ecclésiale; Les Responsabilités universitaires; Les intérêts et les entreprises d’un homme de culture. Une annexe rapportant sa bibliographie aurait été bienvenue.
Jésus, l’enquête est une adaptation par Jon Gunn du best-seller The Case for Christ, où le journaliste Lee Strobel raconte sa propre expérience. Cette production américaine chrétienne cible un public au-delà des croyants. Grâce à l’investissement de l’équipe de Saje production, le film sortira en salles en France le 28 février. Malheureusement, rien n'est prévu pour l'instant en ce qui concerne la Suisse.
1980. Lee et Leslie Strobel, un jeune couple heureux et amoureux, dînent au restaurant avec Alison, leur petite fille de 6 ans. En guise de dessert, Alison récupère une boule de chewing-gum dans un distributeur. Lorsqu’elle rejoint ses parents à table, elle est toute pâle: elle est en train de s’étouffer!
Max Lobe
Confidences
Genève, Zoé 2016, 288 p.
D’origine camerounaise, Max Lobe vit depuis dix ans en Suisse. Il retourne fréquemment dans son pays natal, portant sur lui son regard d’entre deux cultures. Pour son dernier livre, il s’est lancé sur les traces de Ruben Um Nyobè, leader de l’indépendance du Cameroun -administré alors par la France-, assassiné en 1958. Il nous restitue cette page dramatique de l’histoire via les confidences de Ma Maligua, une grand-mère de Song Mpek, le village de Um Nyobè, aux portes de la forêt du sud-ouest du pays.
Entrecoupé de rasades de vin de palme, de digressions en tous genres, le récit de la vieille femme s’approche petit à petit des «événements»: des souvenirs douloureux, généralement tus. Impossible de ne pas se laisser envoûter, comme on le ferait à l’écoute d’un griot. L’auteur réussit pleinement à faire se croiser oralité et écriture. Passé et présent, la grande histoire et les petites histoires se chevauchent : celle, sanglante, de la colonisation et de la lutte pour l’indépendance de celui qu’on appelait le «Porte-parole des sans-voix», et celles issues du quotidien de villageois, qui se retrouvèrent entraînés (mais aussi investis) dans un drame qui les concernait et les dépassait tout à la fois.
À l’image de la vie, amour et tendresse, violences et cruautés, indignations, colères, joies se succèdent. Plein d’émotions et d’ambivalences, avec souvent une pointe d’humour salvateur, le récit nous renvoie vers ceux qui, aujourd’hui encore, en Afrique et ailleurs, vivent les horreurs de la guerre.
Philippe Capelle-Dumont
Dieu, bien entendu. Le génie intellectuel du christianisme,
entretiens avec Jean-François Petit
Paris, Salvator 2016, 242 p.
Dieu, bien entendu, signifie deux choses. C’est évidemment de Dieu qu’il est question, et c’est de Dieu si possible bien compris qu’il s’agit.
Le Père Luc Ruedin sj vient de publier aux éditions Embrasure/Parole et Silence, un ouvrage sur le poète et écrivain genevois Georges Haldas et la jeune mystique Etty Hillesum, morte en 1943 à Auschwitz. Qu’ont-ils donc en commun? Ces deux « Poètes de l’Essentiel » et « Passeurs vers l’Absolu » ont laissé une œuvre riche et profonde. «En les mettant en regard, c’est un chemin spirituel étonnant qui s’offre au lecteur.
Nos lecteurs peuvent commander ce portrait croisé de deux personnalités et sensibilités extra-ordinaires dressé par le Père Ruedin au prix préférentiel de 12 chf (sans les frais de port), en nous adressant un message avec vos nom, prénom, adresse et le nombre d'ouvrage(s) souhaité à