Éco, c’est bien sûr l’abréviation d’économie; Co, celle de Coronavirus. Quelle est l’incidence de la pandémie de coronavirus sur l’économie? Certaines conséquences se sont déjà fait sentir, d’autres sont à venir. Restent les plus profondes, me semble-t-il, mais peut-être pas les plus durables: celles d’ordre culturel, voire spirituel. Elles peuvent avoir une incidence favorable, non plus sur l’économie, mais sur notre société dans son rapport au monde.
À la différence de la crise de 2008 où les errements de la finance mondialisée se sont répercutés, d’abord sur le commerce, puis sur la production, mettant finalement au chômage des millions d’employés de par le monde, la crise du coronavirus, elle, a frappé en premier lieu les servants de la machine économique.
Le site polonais AtlasNienawisci.pl (Atlas de la haine) a indiqué qu’en janvier 2020, 31% des habitants du pays vivaient dans des zones déclarées Libres de l’idéologie LGBT. Une animosité anti-homosexuelle en expansion, qui est soutenue par une partie de l’Église polonaise.
À côté du panneau signalant l’entrée sur la commune de Niedrzwica Duza, une petite ville de l’est de la Pologne, un panneau Strefna wolna od LGBT (zone libre d’idéologie LGBT) a été fixé. Un homme pose fièrement à côté. Des dizaines d’autres exemples peuvent être trouvés sur Internet, de citoyens polonais ayant affiché de tels photos sur les réseaux sociaux. Ces personnes composent le gros des troupes de la «croisade» menée en Pologne contre les milieux LGBTQI+. Le slogan «zone libre d’idéologie LGBT» agit un peu comme leur bannière. Il a été lancé en juillet 2019 par le quotidien conservateur Gazeta polska, qui est allé jusqu’à distribuer des autocollants reproduisant le slogan et arborant un drapeau arc-en-ciel barré.
Depuis quelques années, les gouvernements de plusieurs pays d’Europe centrale s’en prennent à la démocratie libérale, proposant de reconstruire la communauté nationale selon des principes illibéraux. Cette guerre contre le libéralisme trouve en partie sa source dans les peurs pour l’existence de la nation.
Roman Krakovsky, Genève, chargé de cours, Global Studies Institute, Université de Genève; il est un historien, spécialiste de l’Europe centrale et orientale. Il a consacré de nombreux ouvrages à cette région, dont Le Populisme en Europe centrale et orientale. Un avertissement pour le monde? (Paris, Fayard 2019, 342 p.).
L’engagement politique vous propulse dans l’espace public, traditionnellement réservé aux hommes. J’ai commencé jeune la politique et je n’avais pas conscience que j’allais franchir une barrière invisible entre ma vie privée et une autre vie, désormais publique, avec les risques que cela comporte. La première fois que l’ai compris, c’est lorsque l’épicier de mon quartier m’a félicitée pour ma prise de parole à la télévision!
Anne Moratti, Genève, ancienne Conseillère municipale de la Ville de Genève; elle a siégé 12 ans au Conseil municipal de la Ville de Genève pour les Verts. Elle est vice-présidente de la Fondation pour le logement social de la Ville de Genève.
Debout, le petit enfant hésite, mais marche avec assurance parce qu’il sait que, s’il tombe, ce sera dans les bras de sa maman ou de son papa. Comme ce petit, nous avons moins peur lorsque nous sommes «assurés» contre les risques de chute, même si nous comptons moins sur les relations personnelles que sur notre État de droit, ses assurances sociales et son système financier qui permet d’amortir les chocs économiques. Douce illusion.
Étienne Perrot sj, Lyon, économiste, est professeur invité à l’Université de Fribourg. Il est l’auteur de plusieurs livres sur l’argent et le discernement managérial, dont Refus du risque et catastrophes financières (Paris, Salvator 2011, 296 p.)
Une vague de contestation secoue l’Amérique latine depuis l’automne passé: Équateur, Chili, Argentine, Bolivie… Partout est dénoncée la corruption des gouvernements. Au Venezuela, où la crise sociopolitique et humanitaire remonte à 2014 déjà, l’Église s’est positionnée dès le début du côté des opposants. Cette nouvelle forme d’ingérence politique a trouvé son nom: la neutralité positive. Les explications d’un expert épiscopal.
Rafael Luciani est professeur de l’Université catholique Andrés Bello, à Caracas (Venezuela). Il enseigne aussi à l’École de théologie et ministère du Boston College. Il est membre de l’équipe théologique pastorale du Conseil épiscopal latino-américain (CELAM).
Photographe italien indépendant, Giacomo Sini suit la situation des Kurdes du nord de la Syrie depuis 2012, date du retrait de Damas de la région. Il s’est rendu plusieurs fois sur place, tant du côté turque que du côté syrien; il s’est attaché à ce peuple et à sa cause. Dans le reportage photo ci-dessous, il témoigne avec émotion des sept dernières années de lutte kurde. Pour comprendre son cheminement, un bref rappel préalable des récents événements reste nécessaire.
Le collectif BIEN-Valais a pour objectif l’introduction du Revenu de Base inconditionnel dans la nouvelle Constitution du Canton du Valais. Il a lancé le 1er décembre 2019 une proposition collective en forme de pétition adressée à l’Assemblée constituante valaisanne pour lui demander cette introduction. Le RBI remplacerait le filet social actuel. Un changement de paradigme largement débattu en Europe et où la Suisse fait figure de pionnière. Il consiste à redistribuer une part de la richesse produite à l’ensemble de sa population sous la forme d’une rente mensuelle, «suffisante pour permettre une vie digne et allouée au niveau individuel», expliquent les pétitionnaires.
Le montant du RBI doit permettre la couverture des besoins fondamentaux: nourriture, habillement, logement, assurance-maladie et participation à la vie sociale. «Dans la plupart des cas, il ne représente pas un revenu supplémentaire, affirme le collectif, mais remplace et sécurise cette part de revenu indispensable. Son financement est dès lors garanti parce qu’il ne représente pas une charge supplémentaire pour l’économie.»
Les jeunes genevois Theo Buckmaster et Bastien Stauffer-Cart ont été accusés par l’État français de délit de solidarité dans l’affaire des 3+4 de Briançon qui a défrayé la chronique au printemps 2018.[1] Ils témoignent de ce qui les a poussés à s’engager à l’époque, et contre quoi, et surtout pour quoi, ils continuent à militer.
Theo Buckmaster est maître nageur. Bastien Stauffer-Cart est diplômé d’Histoire économique et sociale et ancien rédacteur du Journal romand d’écologie politique. Ils pratiquent tous deux l’agriculture alternative, collective et non mécanisée, au sein d’un collectif à Genève.
Le 20 octobre, les citoyens suisses éliront leur nouveau Parlement. Qui vote, avec quelle régularité, pour quel parti, sous l’influence de quels paramètres? L’analyse de Georg Lutz, professeur associé à la Faculté des sciences sociales et politiques de l’UNIL.
La politique suisse se caractérise par une stabilité rarement démentie, qui décrocherait presque des bâillements chez le citoyen le plus motivé: «Chez nous, on ne connaît pas la crise, ironise Georg Lutz. Une variation de 2 ou 3% dans les résultats d’un parti s’apparente déjà à une révolution. Si vous regardez l’évolution des partis bourgeois de 1919 à 2015, c’est une ligne droite!» Mais derrière cet encéphalogramme plat se cachent des pépites d’informations que les recherches menées régulièrement par le politologue sur les élections permettent d’extraire.
Les peuples indigènes d’Amazonie forment un ensemble culturel très varié. Depuis le début de leur rencontre avec les Blancs, mais en particulier depuis la moitié du XXe siècle, ils résistent au modèle de développement que l’on cherche à leur imposer de l’extérieur. Mais leur existence est aujourd’hui plus que jamais mise en péril par les politiques économiques des États qui les abritent.
Bernard Comoli, Genève, membre de Appui au peuple Yanomami d’Amazonie (AYA); il a été président de la Fédération genevoise de coopération de 1981 à 1990. Il tient un blog consacré aux peuples indigènes.
Ce 26 août, Mgr Antoine Yao Shun a été ordonné évêque de Jining, au nord de la Chine, avec l’accord tant des autorités chinoises que du pape. Il s'agit de la première ordination d’un évêque en Chine depuis l’accord historique signé le 22 septembre 2018 entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine. Le jésuite suisse Stephan Rothlin, directeur du Macau Ricci Institute, est un spécialiste de la Chine où il est établi et enseigne depuis 1998. Il revient sur cet accord signé il y a un an, après des décennies de négociations, qui a fait couler beaucoup d’encre.