L’expression-clé «industrie 4.0» est au centre des scénarios envisagés quand on parle de l’avenir du travail en Suisse. Tous ramènent à une même perspective: le travail tel qu’on l’a connu va disparaître pour faire place à de nouveaux modèles. Ces changements vont se répercuter sur la législation. L’essentiel des projets de révision de la loi sur le travail concerne les temps de travail et de repos.
Thomas Wallimann est un théologien et éthicien social, président de la Commission suisse Justice et Paix. Il enseigne à la Berner Fachhochschule et est directeur de ethik 22, un institut d’éthique sociale à Zurich, fondé par le Mouvement des travailleurs chrétiens suisses. Il est aussi député au Grand Conseil de Nidwald.
Cinq ans après que des militants de l’État islamique (EI) aient démarré un génocide (reconnu par l'ONU) contre la communauté yézidie à Sinjar, dans le nord de l'Irak, des centaines de milliers de Yézidis sont toujours déplacé et vivent dans des conditions difficiles. Ils ont en plus le sentiment d'avoir été oubliés.
Le Service jésuite des réfugiés (JRS) appelle la communauté internationale à garantir la sécurité du peuple Yézidi et à fournir un soutien pour la reconstruction de Sinjar.
Il y a cinq ans, les communautés chrétiennes d'Irak étaient chassées de la plaine de Ninive, les milices de l'État Islamique (EI) forçant plus de 120'000 chrétiens à abandonner leurs terres, réduisant églises et maisons privées en poussière. Depuis la défaite du califat, plus de 46% des familles de cette région sont rentrées chez elles. Comment vivent-elles ce retour? Reportage à Ainkawa, le quartier chrétien de la ville d’Erbil (à 80 km de Mossoul), où les Églises sont protégées par des barres de métal et des soldats armés qui parlent arabe et araméen et portent l’uniforme des Peshmergas, les forces armées de la Région autonome du Kurdistan irakien. Mais dans cette banlieue d’Erbil, on trouve aussi de nombreux bars, boîtes de nuit et spectacles de danse du ventre.
Photos de Giacomo Sini.
Nyiel Gordon Kuol est professeur assistante à l’Université John Garang en Faculté de Sciences et Technologie de Bor, au Soudan du Sud. Mais c’est sur son travail en tant que présidente bénévole de la Fédération des femmes d’affaires que nous lui avons donné la parole. L’objectif de cette fédération fondée en 2013 est d’aider les femmes à obtenir un travail rémunérateur.
«Officiellement, les femmes devraient occuper 35% des postes, mais il n’en est rien. Seul 40% des Soudanaises du Sud sont alphabétisées», commente Nyiel Gordon Kuol. «Nous contactons les femmes qui sont instruites et nous poussons les entreprises à les embaucher, ou le gouvernement à leur donner des contrats d’importation sur le riz, les lentilles ou bien encore le sucre. Nous aidons en outre les femmes illettrées, en leur proposant un enseignement (dans tous les dialectes) des rudiments d’arithmétique nécessaires pour tenir une petite activité commerciale.»
La fin des idéologies a fait sauter les verrous des pensées dogmatiques, mais aussi des valeurs qui les portaient. En politique, la transgression individuelle s’est dangereusement popularisée, rendant indispensables les garde-fous dénoncés par ailleurs comme abus du «politiquement correct».
René Longet, Onex (GE), expert en développement durable, a été neuf ans conseiller national genevois, puis 12 ans conseiller administratif de la Ville d’Onex. Il est l’auteur de plusieurs livres, dont Aller à l’essentiel. Repères pour notre temps. Entretiens avec Sandra Widmer Joly (Bière, Cabédita 2016).
La démocratie suisse, basée sur le consensus et la neutralité, sur l’équilibre des régions, des langues, des partis, a pour terreau favorable la taille de son territoire, qui la rend praticable. Très cadré et ancré dans notre paysage, notre système a forcément certains travers, comme celui de réduire notre champ de vision aux limites de nos frontières et de la pensée dominante. Qu’en pense Dick Marty ?
Dick Marty est ancien procureur du Tessin, conseiller d’État tessinois et conseiller aux États, président de la Commission des droits de l’Homme de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Il a écrit en 2018 Une certaine idée de la justice, un livre « mémoire ».
Denis Mukwege, gynécologue congolais et Prix Nobel de la paix 2018, a rencontré le pape François mercredi 22 mai 2019. Dans une interview à Radio Vatican, il évoque son travail, la violence et les viols sexuels, la justice réparatrice et la situation socio-politique dans son pays.
Denis Mukwege ne s’en cache pas, il partage des idéaux du pape sur la paix, la justice et l’écologie humaine. «La souffrance des victimes des actes de violences sexuelles ne peut laisser personne indifférent. C'est très dur à voir. Il nous arrive d'être envahi par l'émotion au regard de ce que ces femmes subissent. C'est toucher à ce que nous avons de plus cher, c'est toucher même à notre humanité. Je pense que c’est pour ça que je suis là, au Vatican.»
Un peu partout en Europe, des citoyens s’engagent dans des campagnes politiques visant à contraindre juridiquement les entreprises multinationales, qui ont leur siège dans leur pays, à respecter les droits humains et environnementaux chez eux et à l’étranger. (Voir plus bas l'article de Swann Bommier, pour Justice et Paix France.)
En Suisse, la campagne pour l'Initiative dite Pour des multinationales responsables, sur laquelle le peuple sera appelé à voter probablement en 2020, bat son plein. Elle est soutenue par plus de 90 organisations de défense des droits humains, de l’environnement ou de développement, du monde de l’économie, de syndicats et d’Églises. Parmi celles-ci, on trouve la Fondation jésuite international, l'organisation caritative des jésuites de Suisse, et les œuvres d’entraide suisse.
Dernière manufacture européenne de harpes de concert 100% artisanales aux côtés de deux marques qui fabriquent en série (Salvi en Italie et Camac en France), David est une référence auprès des orchestres et des solistes. Cela assure-t-il du beurre dans les épinards ? Autant aimer les épinards sans beurre, et les agrémenter d’une bonne dose de passion. À passé l’âge de la retraite, Gérard David avoue que l’avenir de ses harpes made in Switzerland passera peut-être par… l’Asie!
Se créer un emploi à la mesure de ses besoins et valeurs: avec Internet, ce rêve devient réalité pour certains. C’est ainsi que la première Crémerie Végane de Suisse romande a ouvert ses portes à Genève en début 2018. Cette aventure, née dans la cuisine familiale d’un trio soucieux de trouver des alternatives aux produits laitiers, a misé sur la noix de cajou.
Luc Cortebeeck est membre de la Commission mondiale sur l’avenir du travail. Il a effectué sa carrière au sein de la Confédération des syndicats chrétiens de Belgique et a participé à la création, en octobre 2006, de la Confédération syndicale internationale dont il est l’un des vice-présidents.
La question de l’avenir des syndicats est généralement posée par des personnes pour qui il est évident que ceux-ci ont fait leur temps. Certes, l’évolution des technologies et des mœurs a des conséquences sur les relations de travail, mais cela signifie-t-il pour autant que les syndicats n’ont plus de rôle à jouer? Un détour par l’histoire, avec un aperçu sur cette révolution sociale que fut la création de l’OIT il y a 100 ans, peut convaincre du contraire.
Un courant d’apparence irrésistible semble entraîner les sociétés modernes vers la disparition de l’argent liquide. Il s’agit de supprimer les billets de banque et la petite monnaie en métal (dite monnaie divisionnaire) qui gonflent les portefeuilles et alourdissent les poches. Ces moyens de paiement seraient avantageusement remplacés par les cartes de crédit, les cartes de paiement et les applications informatiques intégrées dans les téléphones portables. Que cache ce credo sécuritaire et pseudo libéral? Et peut-on éviter de questionner les enjeux moraux qui accompagnent cette évolution?