Au matin du 24 février, le président Poutine annonce l’ouverture des hostilités contre l’Ukraine (pardon, «des mesures de protection pour les populations»). Dans les minutes qui suivent, les missiles de croisière prennent la direction des villes du pays. Surprise dans les médias européens. Bon, le président Biden annonçait l’invasion depuis des semaines («mais vous savez les Américains, l’Irak…»). Les télévisions, les médias et Internet montraient déjà des photos de blindés, de lance-roquettes, d’avions, de camions, on annonçait même l’arrivée d’hôpitaux de campagne et de réserves de sang, les préparatifs classiques d’une opération d’envergure («mais vous savez, Poutine, le bluff…, il ne le fera jamais...»). Pourtant...
Depuis 2019, l’Église orthodoxe ukrainienne et l’Église orthodoxe russe se livrent une véritable guerre d’influence aux enjeux résolument politiques. Kiev étant le berceau du christianisme orthodoxe, Moscou ne peut se permettre de perdre pied dans ce pays. Explications avec Nicolas Kazarian, historien et spécialiste du monde orthodoxe.
L’histoire permet souvent de mieux comprendre les difficultés du présent. Malheureusement, celle de l’Ukraine -signifiant étymologiquement en russe «pays frontalier», qui apparaît pour la première fois au XIIe siècle-, est tellement changeante et compliquée qu’elle décourage les esprits les plus curieux, de l'avis de Marcel A. Boisard, PhD., ancien sous-secrétaire général des Nations Unies.
20 ans après sa création, et malgré les promesses de l'ex-président américain Obama lancées en 2008, le camp de Guantánamo es toujours ouvert. Pour rappel, des médecins et des psychologues ont été intégrés aux équipes du centre de détention dès son ouverture, pour seconder les militaires dans leurs techniques d'interrogatoires. Comment des personnes dont le premier devoir est de veiller à la santé d'autrui, ont-elles pu se laisser instrumentaliser au point de superviser des tortures, se demandait dans cet article datant de 2013 l'éthicien Nicolas Margot?
«Les Talibans ont fait irruption chez nous et ont enlevé mon frère, mon oncle et mon père. C’était il y a deux ans et depuis lors, on n’a plus aucune trace de ma famille. J’ai quitté Kaboul, ma ville, quelques mois plus tard. Je n’étais plus en sécurité, même à l’université, qui avait été la cible d’une série d’attentats.» Dans un reportage poignant, la journaliste Alessia Manzi et les photographes Valeria Mongelli et Hans Lucas rendent visibles ces invisibles qui attendent à la frontière italienne de pouvoir continuer leur route.
Le peuple suisse votera, le 26 septembre 2021, sur l’initiative dite «99%», qui entend taxer le grand capital pour redistribuer les ressources d’une manière plus égalitaire. Cette démarche va-t-elle dans le sens de l’Évangile? Points de vue de deux chrétiens engagés, Paul Dembinski, président de la Plateforme Dignité et Développement, et Elisabeth Longchamp Schneider, bibliothécaire fribourgeoise.
Jeudi 17 juin 2021, le pape François a adressé un long message vidéo aux participants de la Conférence internationale du travail réunis à Genève, une intervention très attendue par les représentants des gouvernements, des organisations patronales et des travailleurs. L’Église catholique et les gouvernements, a-t-il dit, doivent travailler main dans la main pour protéger les travailleurs les plus marginalisés et les plus affectés par la pandémie et ses effets.
L'intégralité du message du pape peut être lu en bas de cet article.
Depuis fin avril, l’apparente stabilité de la Colombie s’est vu affecter par une explosion sociale sans précédent dans son histoire. «Apparente stabilité», car pendant des années les médias internationaux se sont focalisés principalement sur les guérillas et les narcotrafiquants, occultant la dégradation des conditions de vie et de l’environnement en Colombie ainsi que la violence systématique utilisée par l’État contre la population. Mais les choses sont en train de changer, un nouveau modèle de fonctionnement se dessine peut-être.
De qui et de quoi parle-t-on? Du rôle de l’artiste dans la société? Du rôle qu’on lui prête ou de l’engagement qu’il se donne à lui-même? «Le métier d’artiste, déclarait Guy Bedos, c’est de faire passer au singulier des émotions plurielles. Nous sommes les haut-parleurs des anonymes.»
Gérald Morin, cinéaste et journaliste, a cofondé à Sion la Fondation Fellini pour le cinéma et a réalisé en 2013 le documentaire Sur les Traces de Fellini. Il a été durant près de dix ans le rédacteur en chef du magazine CultureEnJeu.
«Flux tendu des publications, tir nourri des éditeurs. Ma crainte: qu’ils se dotent bientôt de bombardiers. Je songe à aménager ma cave» (Éric Chevillard). La vie littéraire est surdéterminée aujourd’hui par les exigences commerciales et médiatiques. Les techniques de storytelling donnent souvent le ton, le nom d’auteur glisse vers le statut de marque commerciale et les médias cherchent à montrer les écrivains en personne, en privilégiant les «belles gueules».[1] Qu’en résulte-t-il pour les autrices et les auteurs?
Jérôme Meizoz (écrivain, sociologue et docteur ès Lettres) enseigne à l’Université de Lausanne. Il a reçu le Prix suisse de littérature pour son roman Faire le garçon (Zoé, 2017). Il développe la réflexion abordée ici dans Faire l’auteur en régime néolibéral - Rudiments de marketing littéraire (Slatkine 2020).
Si l’on interroge nos concitoyens déjà avertis sur les minorités menacées en Asie, ils répondront: les Rohingyas et les Ouighours. Quelques autres se souviendront des Montagnards du Vietnam ou des Hmongs du Laos. Mais au-delà? Dans cet article publié in la Lettre de Justice et Paix France (n° 268, mai 2021), Michel Roy, secrétaire général de Caritas Internationalis de 2011 à 2018, a choisi de parler de quatre minorités discriminées qui ne font jamais la une des médias: les Papous d’Indonésie, les Kachins du Myanmar, les Malais de Thaïlande et les Adivasis d’Inde.
Ce lundi 22 mars, Journée mondiale de l'eau, démarre en Suisse la campagne en faveur de l'initiative pour «une eau potable propre et une alimentation saine. Pas de subventions pour l’utilisation de pesticides et l’utilisation d’antibiotiques à titre prophylactique»». Le Conseil fédéral recommande le rejet de cette initiative soumise au verdict populaire le 13 juin prochain, tandis que Franziska Herren, auteure du texte, a présenté ses arguments dans notre dossier consacré à l'eau de janvier 2019.