Ainsi soient-elles est un film-documentaire (2019) d’un homme, jeune, sur des femmes, âgées et féministes, les sœurs auxiliatrices du Québec. Sa justesse de ton prouve que quand une personne sait se mettre à l’écoute, au service, il peut capter l’essentiel, même quand celui-ci se situe à des années lumière de sa propre vie.
C’est en sillonnant le Québec que le français Maxime Faure, 30 ans, rencontre les sœurs auxiliatrices du Québec. Cette congrégation religieuse féminine a été fondée à Paris en 1856, et est aujourd’hui implantée dans 22 pays. Ses constitutions sont rédigées selon celles de la Compagnie de Jésus.
Au chômage mais soudée, la famille Ki-taek habite dans un entresol misérable et vit d’expédients. Jusqu’au jour où le fils, bardé d’un faux diplôme et recommandé par un copain, se fait engager par un couple fortuné pour donner des cours à leur fille adolescente. Les Park, eux, habitent dans une grande et luxueuse propriété, avec jardin, gouvernante, yorkshires et tout le toutim. Un moment à l'humour détonant assuré!
La salle était comble ce 1er février aux Scala (Genève) pour l’avant-première d'Adam, en présence de la réalisatrice Maryam Touzani et du producteur Nabil Ayouch. Ce magnifique film intimiste aborde la douloureuse question des mères célibataires au Maroc, promises à une vie solitaire dans l’opprobre général ou réduites à abandonner leur enfant ou à avorter clandestinement. Le récit est construit autour de la rencontre entre deux femmes. Un (presque) huis-clos, pudique et sensuel, qui fait la part belle au corps, porteur de vie et de mort.
Sortie en salle mercredi 5 février
Un maverick est quelqu’un qui ne se conforme pas aux règles d’un milieu. C’est ainsi que les Étatsuniens qualifient les réalisateurs atypiques et ambitieux qui creusent tant bien que mal leur sillon personnel à Hollywood. Le terme, tiré du nom d’un éleveur texan du XIXe siècle à l’esprit indépendant, s’applique d’autant plus à Terrence Malick, 76 ans, qu’il a grandi au Texas. Son dernier film, Une vie cachée, a obtenu l’an passé à Cannes le Prix du Jury œcuménique.
L’Occident impie est un essai documentaire du Suisse Félix Tissi, qui emprunte une figure de style utilisée en particulier dans les œuvres de combat ou de débat: la prosopopée. En quête d’identité et de sens, une jeune femme, qui incarne l’Europe, s’adresse en voix-off à Dieu tout au long du film. «Il est temps de me tourner vers toi, Dieu. Ok, mais comment te trouver et me trouver moi-même ?» dit-elle au début. «Je veux toujours être élégante. J’arbore des créations griffées Léonard de Vinci, Rembrandt par exemple et toutes sortes d’accessoires anciens, des arcs de triomphe et des colonnes de la victoire, mais dans les ascensions, j’ai mal aux hanches, sur ma carte, je suis couverte de cicatrices, et au niveau de mes contours, la chair pourrit. Et mon âme? Elle ne saigne pas. Une âme exsangue ne peut pas saigner.» Cette adresse à Dieu constitue le fil rouge de ce film très esthétique.
Le milieu de l’horizon, c’est ce moment de la vie, parfois douloureux, où l’on bascule du monde de l’enfance à celui des adultes. C’est le chemin que doit prendre Gus, 13 ans, fils de paysan, pendant un été européen caniculaire où les récoltes et les bêtes se meurent. Où tout craque et se fissure, y compris l’équilibre familial que l’on croyait acquis. À la fois drame social et fable métaphorique, cette adaptation pour l’écran du roman de Roland Buti par la réalisatrice Delphine Lehericey est une réussite. Le film a été récompensé par le Greenpeace Award au Festival de San Sebastian.
Nous sommes en 1976, comme l’indiquent dans une scène du début, toute en pudeur et délicatesse, les images et le titre (Emmanuelle) du magazine piqué et feuilleté par Gus à l’abri des regards. L'adolescent pose sa tête sur la photo de la poitrine féminine dévoilée.
Il existe aux États-Unis un véritable marché pour les faith based movies, et les Majors du cinéma l’ont bien compris. En France, la société Saje s’est lancée dans leur diffusion, mais avec plus de difficulté, comme en témoigne dans cet entretien Hubert de Torcy, son directeur.
Très remarqué il y a un an à sa sortie, Cronofobia est le premier long métrage du Tessinois Francesco Ritzzi. Il a été présenté hors compétition au Festival international de Locarno 2019, dans la section Panorama suisse, et a déjà reçu plusieurs prix.
D’une grande cohérence formelle, par son suspense feutré habilement entretenu et le jeu subtil des acteurs, le film tient le spectateur en haleine dès le début. Un homme plus que mystérieux, une femme perturbée psychologiquement, une improbable rencontre entre eux, voilà les ingrédients d’une inquiétante étrangeté, dont les pans du mystère se soulèvent au fur et à mesure.
Le 72ème Festival de Locarno s’est clôturé, sous la houlette de sa nouvelle directrice française, Lili Hinstin, avec un beau palmarès. Le Jury œcuménique des Églises réformées et catholique de Suisse notamment a décerné son prix à Maternal, de Maura Delpero. Du côté du cinéma helvète, même si aucune récompense n'a été décrochée, quelques perles figuraient dans la sélection présentée à Locarno, tel O fim do mundo, qui concourrait en compétition internationale.
Ce documentaire de Callisto McNulty, Grand Prix du Jury au Festival du film et forum international sur les droits humains (FIFDH), retrace le «féminisme enchanté» de deux copines, unies dans les luttes de la fin des années 60, l’actrice Delphine Seyrig et la vidéaste Carole Roussopoulos. C’est la petite-fille de cette pionnière de la vidéo, Callisto McNulty, qui a repris la maquette du film que la mort de sa grand-mère Carole avait empêché de réaliser.
Début des années 80 au Texas. Le jeune Bart, 10 ans, subit au quotidien la violence physique et psychologique de son père Arthur. Celui-ci semble lui faire payer sa situation un peu misérable et lui reproche constamment de «rêver»: «Les rêves ne payent pas les factures.» Film américain des frères Erwin, Andrew et Jon, réalisateurs, scénaristes et producteurs évangéliques, La Voix du pardon raconte l’histoire vraie de Bart Millard, chanteur du groupe MercyMe.
Il est une foi. Les Rendez-vous cinéma de l'ECR (Église catholique romaine de Genève) a connu un beau succès. Il faut dire que cette œuvre en noir et blanc du polonais Pawel Pawlikowski subjugue, tant par sa beauté, sa subtilité que par les thèmes qu’elle traite. Une discussion entre le public et les intervenants (Nathalie Sarthous-Lajus, rédactrice en chef adjointe d’Études, Patrick Bittar, chroniqueur cinéma de choisir, et moi-même) s’en est suivie autour du thème Peut-on choisir l'absolu aujourd'hui? Au vue de la qualité et de la richesse du film, l’exercice s’est révélé frustrant.
La projection dimanche soir, à Genève, du film Ida, dans le cadre d’Cet article se veut à la fois un retour sur l’événement et un complément. Et surtout à une invitation à poursuivre l’échange via la rubrique Libres propos qui est la vôtre! N'hésitez pas à nous écrire.