Dépression verte, burn-out biologique, solastalgie ou éco-anxiété… ces expressions sont de plus en plus utilisées pour désigner la nouvelle souffrance psychologique due au déferlement des mauvaises nouvelles sur l’état de notre planète. Ne serait-ce pas là aussi le reflet d’un profond désarroi spirituel ? Grain, la particule humaine du cinéaste turc Semih Kaplanoglu tente d’amener une réponse aux questions des chantres de la «collapsologie», un courant de pensée qui étudie les risques d’un effondrement de la civilisation industrielle.
À VOIR OU À REVOIR dans le cadre d’Itinérances, l’édition 2021 des Rendez-vous cinéma de l’ECR, vendredi 7 mai 2021, aux cinémas du Grütli (Genève), à 20h.
À l’issue de la projection, un débat avec Alexandre Ahmadi, psychanalyste jungien et spécialiste de la mystique musulmane, sera animé par Emmanuel Tagnard
Pour sa 19ème édition, du 5 au 14 mars 2021, le Festival du film et forum international sur les droits humains propose un programme adapté aux circonstances sanitaires et explore de nouvelles formes de participation. La plateforme fifdh.org devient ainsi le centre du Festival, avec une sélection de films internationaux en VOD à voir chez-soi, des grands rendez-vous en direct, 16 heures de programmes originaux, vidéo et audio, une émission de radio et des interventions urbaines. Le 6 mars, par exemple, un drapeau de la taille d’un immeuble de 10 étages se déploiera sur la plaine de Plainpalais à Genève: We Are Watching, de Dan Acher, rappellera l’attente citoyenne face à l’urgence climatique.
Montré en première mondiale au dernier Festival de Soleure, le documentaire Le corset catholique ou le laborieux chemin vers le droit de vote des femmes raconte l’émancipation des femmes dans le milieu catholique-conservateur de Suisse centrale des années 1970. Jörg Huwyler, qui signe avec Beat Bieri ce long-métrage documentaire, revient sur les premières réactions suite à sa diffusion et sur le rôle joué par la religion dans la résistance à l’émancipation des femmes.
Voir un film chez soi, Covid oblige, même sur le grand écran d’un home-cinéma, n’a rien à voir avec le fait de sortir, de retrouver sa salle de cinéma, de faire la queue, prendre son billet, assister à la projection en compagnie d’un public à chaque fois différent dont les réactions apportent convivialité et partage bienvenus. Devant les cinémas fermés, il reste la mémoire pour revivre nostalgiquement quelques-uns de ces moments magiques passés dans les salles obscures.
Ma première projection a eu lieu en Valais. Dans ce canton catholique empreint de Contre-Réforme et dont les autorités ne négligeaient pas le pouvoir temporel de l’Église et sa capacité de censure -nous sommes en 1952-, le cinéma était souvent vu comme une opération du Diable.
Formidable machine de guerre culturelle, le cinéma américain du XXe siècle a forgé, sur les écrans et dans les esprits, l’image d’une nation de héros luttant pour les libertés, que ce soit sur son sol ou à l’étranger. Les westerns, dès 1903, et les films d’après la Seconde Guerre mondiale sont les prototypes de cette industrie hollywoodienne, étroitement liée au Département de la défense.
Ouverte depuis le 4 septembre, cette exposition de la Fondation de l’Hermitage, à Lausanne, met en lumière des liens entre les arts plastiques et le cinéma. Organisée notamment avec la Cinémathèque française, et construite sur une idée originale de son ancien directeur Dominique Païni, l’exposition se décline sur le mode chronologique, depuis les premiers films de la fin du XIXe siècle jusqu'à la Nouvelle Vague. Elle illustre les échanges et les influences réciproques entre cinéastes et plasticiens, en faisant dialoguer des extraits, des affiches et des maquettes de films avec des sculptures, des dessins, des photographies et des peintures.
Zurich au début des années 1990. Depuis quelques années, les autorités ont décidé d'autoriser l'utilisation et la vente de drogues dans un parc au cœur de la ville (le Platzspitz) afin d’y contenir le problème. Chaque jour, jusqu'à 3000 toxicomanes suisses et étrangers viennent s'y approvisionner, principalement en héroïne. Le film Les enfants du Platzspitz s’ouvre sur la recherche par Mia, 11 ans, de sa mère Sandrine dans le chaos du Platzspitz. Naviguant entre les épaves humaines de ce mouroir à ciel ouvert, elle finit par la retrouver.
Après avoir été censuré dans les années 60, voilà Markus Imhoof récompensé. Le Prix d’honneur du cinéma suisse 2020 lui sera attribué l’an prochain lors des Journées cinématographiques de Soleure. Selon un communiqué de l’Office fédéral de la culture, Imhoof «a eu une influence décisive sur le cinéma suisse. Révélateurs, ses films suscitent l’empathie et appellent à la réflexion et à la remise en question.»
Patrick Bittar est réalisateur de films et chroniqueur cinéma pour choisir depuis 2012, il est aussi directeur de l’Association suisse des Amis de Sœur Emmanuelle (ASASE).
Depuis sa sortie sur Netflix fin mars dernier, le succès de la minisérie allemande Unorthodox ne se dément pas. Saluée par la critique et figurant dans la rubrique des émissions les plus plébiscitées de la plateforme, l’histoire raconte l’émancipation d’une jeune juive étasunienne hors de sa communauté ultra-orthodoxe. Malgré une interprétation des protagonistes principaux plus que brillante, la série souffre d’un manque de réalisme dommageable, entre personnages taillés à «l’emporte-pièce» et binarité de l’histoire.
Garabandal, Dieu seul le sait a été tourné sans réel budget de production. Son réalisateur, Brian Jackson, est un jeune séminariste américain. Le film relate les apparitions surnaturelles (Vierge, saint et anges) à quatre jeunes filles dans les années soixante, à San Sebastián de Garabandal, un hameau perdu dans la montagne, au nord de l’Espagne. Il fait partie des œuvres à visée évangélisatrice de Saje Distribution. La véracité des apparitions reste non confirmée officiellement par l’Eglise.
La série Chernobyl raconte l’histoire de la catastrophe survenue la nuit du 26 avril 1986 en Ukraine: l’explosion du réacteur 4 de la centrale nucléaire Vladimir I Lénine. Elle est actuellement diffusée sur la RTS et mérite le détour. La mise en récit de Craig Mazin, le créateur de la série, porte sur des sujets qui dépassent l’évènement lui-même: la question de notre rapport à la vérité, les mensonges d’État, la mise en valeur de héros inconnus, la folie d’un monde technologique soi-disant sous-contrôle. Elle répond avec brio à ces deux questions: comment cela s’est-il passé? comment cela a-t-il pu se passer?
Il aurait eu 100 ans le 20 janvier 2020. Ses films restent des monuments dans l’histoire du cinéma mondial. La Strada, La dolce vita, 8½, Amarcord, Casanova, Et vogue le navire continueront longtemps à nous faire rêver. Jeune assistant réalisateur de séries de télévision à Genève, je voulais absolument le rencontrer et travailler avec lui. Mon rêve s’est réalisé.
Gérald Morin, (Vence (F), cinéaste et journaliste, a été l’assistant de Federico Fellini de 1971 à 1977. En 2001, il a cofondé à Sion la Fondation Fellini pour le cinéma. En 2013, il réalise Sur les Traces de Fellini, un documentaire produit par Artémis film production. Il a été durant 10 ans le rédacteur en chef de CultureEnJeu et a collaboré avec choisir dans les années 70.