La troisième édition des Rendez-vous cinéma de l’Église se décline à Genève sur le thème des Origines. Elle fait la part belle à des films d’auteurs ainsi qu’à des péplums. Bertrand Bacqué, directeur artistique, explique le choix de cette programmation.
Philosophe, spécialiste de l’histoire du cinéma, Bertrand Bacqué a consacré une partie de ses recherches aux liens complexes entre l’éthique et l’esthétique. Il a participé de 1996 à2010 à la sélection et à la programmation du festival Visions du Réel (Nyon), consacré au documentaire de création. Il enseigne à la Haute école d’art et de design de Genève. Il est aussi diacre depuis trois ans.
Moonlight, de Barry Jenkins, a remporté trois Oscars lors de la cérémonie du 26 février 2017: ceux de meilleur film, de meilleur scénario adapté et de meilleur second rôle masculin pour Mahershala Ali, qui y interprète Juan, un dealer cubain qui prend le jeune Chiron - aussi appelé «Little» - sous son aile. Des prix mérités, pour un film original et profond.
Le théologien irlandais Gerard Ryan, jésuite de la Province anglaise canadienne, en a proposé une lecture pour la revue culturelle Thinking Faith (traduction française Claire Chimelli).
Moonlight est un récit singulier qui relève de l’histoire universelle de la lutte pour l’individualité. C’est celui, en trois parties, de Chiron, un jeune garçon innocent et timide, qui grandit dans une communauté afro-américaine de Miami ravagée par la pauvreté et la violence.
Il est des aptitudes que l’on retrouve chez nombre de protagonistes de documentaires ayant vécu des drames liés à la violence humaine. Tel le respect de l’autre souffrant, qui s’exprime par une capacité d’écoute profonde et un silence de qualité qui permet à la parole de surgir. Ou encore celle de savoir s’emparer des instants de légèreté et de poésie qui se présentent, et d’affronter avec humour le quotidien.
Ces capacités transparaissent dans Ghost Hunting, présenté au Festival du film sur les droits humains de Genève en première suisse, en présence de son réalisateur palestinien Read Andoni et de son assistant de direction Wadee Hanani.
Ghost Hunting
De Read Andoni
France/Palestine/Suisse/Qatar, 2017
prix du meilleur documentaire à la Berlinale 2017
Le Festival du film et forum international sur les droits humains (du 10 au 19 mars 2017) fête ses 15 ans d’existence à Genève. Sa programmation, variée et riche, comme à son habitude, met l’accent cette année sur le Moyen-Orient (Syrie, Israël, Palestine, Irak, Turquie, Yémen), l’inégalité entre sexes et le racisme.
Parmi les films de fiction en compétition, Era o Hotel Cambridge, projeté en première suisse, de la cinéaste brésilienne Eliane Caffé. Une comédie bien construite, montée sur un mode de fiction-documentaire, qui a pour décor un immeuble occupé de São Paolo, la ville la plus peuplée du Brésil. Et pour théâtre celui de la confrontation des cultures et de l’intégration de réfugiés dans un pays où les inégalités sociales restent préoccupantes.
Sorti en Suisse en janvier, Silence de Martin Scorsese intrigue et interroge sur le rôle des premiers prêtres en mission en Asie. Pour le Compagnie du Jésus, ce film revêt un intérêt particulier puisqu’il relate l’histoire de deux prêtres qui, au Japon, tentent de retrouver leur mentor, le Père Ferreira sj, disparu alors qu’il cherchait à répandre les enseignements du catholicisme. Les deux jeunes jésuites y découvrent un pays où le christianisme est décrété illégal, ses fidèles persécutés. Et leur foi sera mise à rude épreuve.
Rédacteur de la revue America magazine, le Père James Martin sj a rencontré Martin Scorsese qui n’hésite pas à parler de son film comme l’un des plus intimes de sa carrière. Un réalisateur qui, marqué par la figure d’un jeune prêtre de son quartier, le Père Principe, avait un temps le projet de devenir prêtre et même missionnaire. Nous proposons la traduction de leur passionnant entretien, juste après l’introduction historico-analytique de François Euvé sj, rédacteur en chef de la revue jésuite Études dans lequel l'interview de Sorsese par Martin vient de paraître.
Le dessin animé Le grand miracle raconte la matinée extraordinaire de trois adultes dans une ville mexicaine. Débordée par ses obligations professionnelles, une jeune veuve peine à élever son garçon de 9 ans. Un chauffeur de bus apprend au cours d’un trajet que son enfant est atteint d’une maladie grave. Se sentant une charge pour son entourage, une vieille bourgeoise sort en douce de chez elle, au grand dam de ses domestiques qui s’inquiètent de trouver la porte de sa chambre close. Chacun de ces trois personnages est mystérieusement conduit vers une église par trois adolescents, qui vont s’avérer être leurs anges gardiens et leur ouvrir les yeux sur les réalités invisibles accompagnant le rituel de la sainte messe. Les trois adultes repartiront bouleversés.
Jeudi 16 mars, l'Église catholique romaine-Genève organise une projection-débat autour du film Le Pape François: à l’auditorium Arditi de Genève (1 av du Mail), dès 19h. Choisir a le plaisir d'offrir des billets aux lecteurs qui s'annoncent à .
Sorti en France en septembre 2016, le film n’a jamais été projeté dans les salles de Suisse. C’est donc l’occasion de voir sur grand écran le film de Beda Docampo Feijoo réalisé d’après le bestseller mondial Francisco - Vie et révolution d’Elisabetta Pique.
Critique cinéma pour notre revue, Patrick Bittar était au micro de Rafael Wolf pour Vertigo, le 7 février et pour Nectar le 8 février, deux émissions culturelles de la RTS, Il a livré son point de vue sur Tu ne tueras point, de Mel Gibson, et sur Silence, de Martin Scorsese.
Après avoir manqué de tuer un jour son frère d'un coup de brique, Desmond Doss, jeune et fervent adventiste du septième jour, s’est engagé à obéir à la lettre au commandement biblique «Tu ne tueras point».
La passivité de Dieu face à la souffrance humaine est au centre du roman de l’auteur japonais Sushaku Endo, qui vient d’être mis en film par le réalisateur étatsunien Martin Scorsese. Le mystère de la foi, la faiblesse humaine et d’autres grands thèmes figurent dans ce récit qui met en scène des prêtres jésuites et d’autres croyants persécutés dans le Japon du XVIIe siècle.
Bien avant sa sortie dans les salles obscures de Suisse (le 8 février), Silence, de Martin Scorsese, a déjà fait beaucoup parler de lui.
Le film a été projeté en avant-première au Vatican, le 29 novembre 2016, devant plus de 300 jésuites. La Compagnie de Jésus, de fait, attendait avec impatience cette nouvelle adaptation cinématographique (45 après celle de Masahiro Shinoda) du roman historique du japonais catholique Shusaku Endu sur la vie du missionnaire portugais jésuite Sebastien Rodrigues. Qui plus est, par un renommé réalisateur américain. Car le film et le livre posent des questions de fond autour de la foi et du martyre.
Veniamine, un adolescent de 16 ans environ, refuse de participer aux cours de natation parce que ses camarades féminines y portent des bikinis... et qu’il «déclare la guerre à l’immoralité. Car Dieu a dit: “Quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà commis un adultère dans son cœur”.» Sa mère, qui cavale entre ses trois emplois pour joindre les deux bouts, est convoquée par l’école et elle ne peut compter sur son Venia, enfermé dans un mutisme, pour lui expliquer pourquoi.