Nous sommes le 12 mai 2019. C’est-à-dire à la fin de l’ancien monde. Une époque bénie où les virus restent cantonnés à Hong Kong et où les pandémies ne déciment la population que dans certains films de Soderberg (Contagion, 2011). Une série télévisée impose depuis quelques années l’imaginaire plein de batailles, d’infanticides, d’exécutions capitales, de zombies, de tortures et de dragons d’un écrivain américain sexagénaire: Georges R.R. Martin. Sa saga A song of ice and fire, dont le premier volume -A Game of Thrones- a été publié en 1996, est produite et adaptée pour la télévision par la chaîne HBO.
Il fut un temps, assez long à l’échelle humaine, où le «je», si important pour nos contemporains, n’existait pas. Mais sait-on seulement ce qu’il signifie? Personne, individu, sujet, autant de termes qui semblent se confondre. Cette difficulté à saisir la notion de personne et ses déclinaisons ne date pas d’aujourd’hui.
Stève Bobillier est collaborateur scientifique à la Commission de bioéthique de la Conférence des évêques suisses. Historien des idées, spécialiste de philosophie médiévale, il est l’auteur de L’éthique de la personne. Liberté autonomie et conscience dans la pensée de Pierre Jean Olivi (Vrin 2020).
Ce livre composé de 15 chapitres se lit facilement, mais il n’est pas si aisé de le présenter tant il est riche. L’auteur, jésuite, est doté d’une culture immense et les 15 chapitres qui veulent éclairer la méditation dans la tradition chrétienne nous permettent de circuler entre des textes spirituels qui résonnent avec des pages des Évangiles et de l’Ancien Testament, lesquels nous invitent à mûrir. Auteurs (une quarantaine) et psaumes nous attendent et nous proposent de trouver le silence… pour s’ouvrir et tendre l’oreille.
Le sujet s’inscrit dans une tendance de fond, confirmée par la prolifération de manifestations dédiées aux «artistes femmes». Gagnée par cette véritable génération spontanée, la Fondation Beyeler de Bâle scrute, ainsi que l’annonce le titre de l’exposition Close-up (gros-plan), huit peintres et une photographe dont il s’agit de cerner le «regard spécifique sur le monde».
À voir jusqu’au 2 janvier 2022.
«Peindre avec les mots cette réalité invisible que nous appelons âme», c’est la tâche à laquelle s’est affrontée l’auteure, universitaire franco-italienne, spécialiste des écrits mystiques médiévaux et de l’âge baroque. Nous allons côtoyer Benoît de Canfield (1562-1610), Jacob Böhme (1575-1624), Madame Guyon (1648-1717), Hadewijch d’Anvers (vers 1200-1260), Laurent de Paris (1563-1631), François Malaval (1627-1719), Jean-Jacques Olier (1608-1657), Marguerite Porete (vers 1250-1310), Jan van Ruusbroec (1293-1381) et Angelus Silesius (1624-1677), tous animés par l’énergie spirituelle qui est «lumière qui traverse le cristal de leur âme».
Une «ouverture qui dépasse le temps et l’espace /avec un héritage séculaire qui me traverse», une «épopée en lettres minuscules autour d’un nom, d’une langue, des lieux: Gardiol.» Au-delà de cette généalogie, c’est un «long parcours qui sillonne l’histoire des Vaudois» depuis le XIIe siècle, nous dit l'auteure. Ils ont traversé bannissements, persécutions, tueries, massacres, guerres, épidémie, pauvreté… Entre silence et résistance, secoués par des tempêtes, on se demande comment ces «rebelles contestant les pouvoirs des papautés et royautés» et aux croyances rigoureuses «de la Bible /du travail /de l’honnêteté» ont pu s’en sortir.
Françoise Gardiol présentera son livre au Vent des routes (Genève), vendredi 3 décembre, entre 17h45 et 19h.
Charles Hussy, ancien professeur de géographie à l’Université de Genève, expose dans un ouvrage en deux parties une «thèse audacieuse: bientôt l’humanité trouvera le chemin d’un nouvel élan et d’une refondation, une nouvelle alliance». L’auteur met en lien les constats alarmants sur l’état de la planète et une réflexion sur le futur, dans l’optique de l’espérance chrétienne.
Indignez-vous! La nouvelle exposition du Musée d'ethnographie de Genève (MEG) pourrait reprendre sans rougir le titre du célèbre ouvrage de Stéphane Hessel. Injustice environnementale - Alternative autochtones donne la parole aux peuples autochtones qui, dans le monde, font preuve d'un savoir-être et d'un savoir-faire remarquables pour faire face aux dégradations de leurs territoires, accélérées par les changements climatiques.
Auteur d’une quarantaine de livres, écrivain, journaliste et éditeur suisse, Roland Jaccard s’est donné la mort le 20 septembre 2021 à l’âge de 79 ans. Son dernier livre, On ne se remet jamais d’une enfance heureuse, venait d’être édité aux éditions de l’Aire, à Vevey. Notre chroniqueur littéraire Gérard Joulié propose ces quelques vers pour honorer sa mémoire.
Ce 11 novembre 2021 marque le bicentenaire de la naissance de Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski (1821-1881), génie de la littérature russe. Son œuvre est le miroir d’une intense quête spirituelle qui l’habita toute sa vie et ne laisse pas, aujourd’hui encore, d’interpeller. Dans son roman L’Idiot, écrit en grande partie à Genève en 1867,[2] Dostoïevski traite des thèmes du péché et du salut, de la mort et de la résurrection. Le personnage central est le prince Léon Nicolaïevitch Mychkine, que ses proches appellent «l’idiot» mais en qui la critique voit une figure christique.[3] Quant à la Suisse, elle y tient le rôle de Jérusalem dans les récits évangéliques des derniers jours de la vie de Jésus.
Le Père dominicain Jean-Michel Poffet sera l'invité de Un auteur un livre mardi 16 novembre, une rencontre organisée autour de son dernier livre et de ces sept petits mots de l’Évangile. L’auteur présente ce livre comme le petit lait que saint Paul propose à ses communautés encore incapables d’absorber une nourriture plus solide. Ainsi cet ouvrage permet d’apprivoiser tout doucement sept petits mots pour «redonner à la foi un peu de couleur et de lumière».
Jean-Michel Poffet
7 petits mots de l’Évangile
Paris, Cerf 2021, 172 p.
On la connaît sans la connaître, en la réduisant souvent à sa contribution au mouvement surréaliste auquel elle a apporté d’imaginatives métaphores visuelles. Le Kunstmuseum de Berne dépasse les clichés, restitue son identité singulière et donne à l'œuvre de Meret Oppenheim (1913-1985) toute son ampleur. Meret Oppenheim: My exhibition est à découvrir du 22 octobre au 13 février 2022 à Berne. Elle prendra ensuite place au Museum of Modern Art de New York et à la Menil Collection de Houston.