Nous retrouvons dans cet essai de René Longet «pour une planète viable et vivable», la philosophie humaniste qui a sous-tendu sa carrière de politicien engagé et d'expert en durabilité. Le fameux voir (qui se traduit dans ce livre par informer les gens sans édulcorer le paysage), puis juger (ici, donner son opinion argumentée), et enfin agir ensemble (et donc proposer des pistes d’engagement).
Kisangani, Congo, 1964. Jeune diplomate, Patrick Nothomb est chargé de négocier avec des rebelles qui ont pris en otage à Stanleyville des centaines de membres de la communauté internationale. Il participe nuits et jours à de longs palabres, espérant ainsi freiner les assassinats d’otages. Tous attendent une intervention -sous une forme ou une autre- du gouvernement belge. Devant son peloton d’exécution, où il vient d’être amené, il fait ses adieux à la vie. Chapitre 2, flashback, l’intrigue bascule et on se retrouve des années auparavant, en Belgique.
Ancien journaliste, Michel Chevallier propose dans ce premier roman une plongée charnelle, mais aussi politico-philosophique, dans la Rome de 1935. Les pierres et la végétation de la ville, ses lumières et parfums sont restitués à travers les yeux de Cesare, un jeune enquêteur de police dont les sens et l’esprit sont en éveil. Orphelin de père, vivant seul avec sa mère, il se retrouve sur la piste du meurtrier d’une jeune femme, aux côtés du commissaire Gaetano, un homme cultivé et subtile.
Le titre de ce film de Rachel Lang est un clin d’œil à la chanson d’Édith Piaf, dans les années 1930, reprise avec son génie par Gainsbourg. Les légionnaires engagés en Afrique avec l’armée française et d’autres forces occidentales sont bien réels, eux, et se trouvent aujourd'hui au Mali.1 Ils viennent de partout pour rejoindre la Légion étrangère, leur nouvelle famille. Mon Légionnaire raconte l’histoire de deux couples qui vont se frotter à deux univers contradictoires, l’armée et leur vie amoureuse.
En 1989, un auteur agnostique (Harvey Keitel) se rend dans un couvent carmélite pour interroger sœur Lucia (Sônia Braga) sur les fameuses apparitions de la Vierge Marie survenues en 1917 au Portugal, aux alentours d’un hameau près de Fatima. La petite bergère de dix ans qu’était alors Lucia (Stephanie Gil) fut confrontée, avec ses cousins plus jeunes -Francisco et Jacinta-, au scepticisme accusateur des uns (leurs parents, les autorités civiles et religieuses) et à la ferveur parfois encombrante des autres (la population locale). Le récit de ces évènements surnaturels, dont l’authenticité a été reconnue par l’Église en 1930, est ponctué par des échanges entre la carmélite et l’intellectuel incrédule. Il se termine par le miracle du 13 octobre 1917 auquel des dizaines de milliers de pèlerins ont assisté.
La Fondation Beyeler rend hommage à l’un des pionniers historiques de la modernité. Capable de miracle, l’institution -dont le créateur Ernst Beyeler était un ardent défenseur de l’avant-garde- donne toute son ampleur au génie de Goya au travers d’une rétrospective d’envergure qui englobe soixante-dix peintures et une centaine de dessins et gravures. S’y déploie un vaste éventail d’expériences et de passion vécues durant la longue carrière d’un artiste qui meurt en exil à l’âge de 82 ans. À voir jusqu'au 23 janvier 2022.
Scénarios de films d'action, de drames ou de comédies imbibés de whisky, de bière et de vin, cinéastes ou acteurs alcooliques, publicités récurrentes pour des marques d'alcool, même au cœur des films pour enfants: l'ivresse côtoie depuis des décennies Hollywood et prend différents masques. Un jeu qui se transforme au fil de l'évolution de la société étasunienne, de ses attirances pour le viril farwest ou la raffinée Europe.
Un pavé graphique de trois cents pages sur l’histoire d’un breuvage alcoolisé pourrait faire craindre une indigestion ou un gros besoin de sieste. Et non, L’incroyable histoire du vin est prenante et donne envie d’aller voir son encaveur pour en parler. Du néolithique à nos jours, du Moyen-Orient à la Chine en passant par les Amériques, Benoist Simmat, journaliste spécialiste du nectar, nous dit tout de la culture de la vigne et de la transformation de son fruit.
ll faut un temps fou pour faire des vers bons ou mauvais. Parfois il y faut une vie entière. Et combien ont fini dans le fond d’une corbeille, jetés d’une main rageuse aux doigts noircis d’encre. Il faut aussi du temps pour les lire. On peut demeurer une journée sur deux ou trois vers, car les vers d’un poème sont faits pour dire et célébrer une sorte d’absolu.
Chaque trimestre, la revue choisir présente une sélection de recensions d’ouvrages.
Nous sommes le 28 juin 1914, cela fait la une des journaux: l’archiduc François-Ferdinand vient d’être assassiné en pleine rue. À la maison, la nouvelle a très peu ébranlé mes parents. Pour eux, ce qui compte avant tout, ce sont les moissons qui vont bientôt arriver. Nous continuons à vivre normalement, bercés par notre insouciance. Malgré cela, là-bas, en Autriche et en Serbie, cela continue de gronder et les journaux nous le rappellent, en faisant du moindre geste d’un quelconque dirigeant un aveu que les journalistes étalent sur les pages des médias.
Enfin! L’art brut est entré pour la première fois cet été dans les collections du Musée national d’art moderne au Centre Pompidou, grâce à la donation effectuée par Bruno Decharme, cinquante ans après celle de Jean Dubuffet à Lausanne. Le cinéaste collectionneur comble ainsi le vide creusé par l’indifférence des institutions et donne une existence à ces victimes et laissés-pour-compte de nos sociétés.
En 1977, le cinéaste Bruno Decharme découvre en effet la Collection de l’Art brut à Lausanne, ce qui marquera le début de sa propre collection avec l’acquisition de Christoph Kolombus (1930) d’Adolf Wölfli. Une passion qui l’a amené à produire et à réaliser des documentaires consacrés à l’art brut, et à fonder en 1999 l’association abcd (art brut connaissance et diffusion). Entretien.