Regarder, étudier, admirer, ressentir, s’émouvoir… La couleur, le bonheur et l’art s’entremêlent et se répondent dans deux beaux écrins publiés aux éditions Phaidon. L’occasion d’une plongée passionnante, en écho au nouveau numéro de choisir, dans le richement documenté L’histoire de la couleur dans l’art et le récréatif Mon premier livre d’art: le bonheur, pour un premier éveil émotionnel dès la prime enfance.
«La foi exige un cheminement, une sortie, elle fait des miracles si nous sortons de nos certitudes commodes, si nous quittons nos ports rassurants, nos nids confortables.» Cette invitation du pape François à sortir des sentiers battus ouvre le guide du journaliste Emmanuel Tagnard sur la Via Jacobi. Un guide sous forme de carnet de route, qui invite son lecteur à la découverte des trésors naturels, culturels et des lieux spirituels qui jalonnent la Suisse d’Est en Ouest, du lac de Constance au bords du Léman.
Depuis sa sortie sur Netflix fin mars dernier, le succès de la minisérie allemande Unorthodox ne se dément pas. Saluée par la critique et figurant dans la rubrique des émissions les plus plébiscitées de la plateforme, l’histoire raconte l’émancipation d’une jeune juive étasunienne hors de sa communauté ultra-orthodoxe. Malgré une interprétation des protagonistes principaux plus que brillante, la série souffre d’un manque de réalisme dommageable, entre personnages taillés à «l’emporte-pièce» et binarité de l’histoire.
Garabandal, Dieu seul le sait a été tourné sans réel budget de production. Son réalisateur, Brian Jackson, est un jeune séminariste américain. Le film relate les apparitions surnaturelles (Vierge, saint et anges) à quatre jeunes filles dans les années soixante, à San Sebastián de Garabandal, un hameau perdu dans la montagne, au nord de l’Espagne. Il fait partie des œuvres à visée évangélisatrice de Saje Distribution. La véracité des apparitions reste non confirmée officiellement par l’Eglise.
Depuis les années 80, Jacques Martin, monstre sacré de la BD classique et pilier des studios Hergé, rêvait d’emmener Alix en Helvétie, esquissant une première trame de scénario. Plus de trois décennies plus tard, ce projet prend enfin vie dans deux albums écrits et dessinés par ses successeurs et publiés coup sur coup chez Casterman. La BD Les Helvètes, et L’Helvétie, nouveau voyage richement documenté entre textes, photographies et dessins, rejoignent ainsi la série historique Alix, traduite en quinze langues et vendue à plus de seize millions d'exemplaires dans le monde.
Quand le réel se met en pause pour faire face à la crise sanitaire, le virtuel prend le relais et se pare de ses plus beaux atours pour exposer l’art au plus grand nombre. Zoom sur ce festin numérique proposé par les musées de la Confédération helvétique et d'autres institutions dans le monde entier, en attendant une réouverture annoncée en Suisse pour le 11 mai...
Dès les prémices de 2020, le monde a dû plier face à l’impact dévastateur du Covid-19 et tente, jour après jour, de s’adapter à une situation menacée par la récession. À l'image des grandes institutions muséales qui se repensent et se réorganisent, mettant à profit les avantages de la dématérialisation. Si les expositions virtuelles existent depuis quelques années déjà, on leur porte aujourd’hui un regard bien différent. L’occasion pour le monde de l’art et de la culture de se mobiliser et de redoubler d’ingéniosité pour faciliter l’accès aux catalogues numériques de leurs collections et ainsi permettre à tout un chacun de s’évader et flâner au gré des œuvres, des styles et des époques. Car l’art est partout où l’homme se trouve, même confiné.
Dans ce premier chapitre d’une future saga, le bédéiste Jared Muralt nous plonge dans une Suisse ravagée par une pandémie de «grippe estivale» et secouée par une crise écologique, économique, sociale et politique. Une BD saisissante qui fait écho à notre actualité du Covid-19.
Comment survivre dans un monde au bord du gouffre? Quelles sont les raisons qui ont amené les hommes vers l’apocalypse? C’est à ces questions des plus actuelles, liées aux peurs les plus profondes de l’être humain, que Jared Muralt soumet sa plume et son trait dans La Chute.
Quand j’avais 9 ans, je n’avais pas droit à une histoire avant de m’endormir. Ma mère me mettait au lit, éteignait la lumière et retournait au salon regarder la télévision. Couché sous la couverture, j’entendais quelqu’un marcher dans le noir. Un son mat et bref. Une démarche lente. Déterminée. Le plus effrayant, c’est qu’il ne marchait pas sur le tapis. Il ne cheminait pas dans ma chambre. Non! C’était dans mon oreiller. Qui pouvait bien avancer avec une telle détermination? Une telle colère froide? J’étais terrifié. Et plus j’avais peur, plus le sadique accélérait. Qu’avait-il dans la main? Avec quel couteau comptait-il me faire mal? Je me tournais et me retournais dans mon lit. Mais rien à faire: il marchait vers moi.
Passionnant, ce cheminement de pensée d’un jeune philosophe fougueux «à la gauche du gauchisme», jusqu’aux jours de sa vieillesse où on le traite de réactionnaire, dans un climat où dominent «les alternatives sommaires».
L’Europe, creuset d’une civilisation, subit le règne de la marchandise et du globish et est menacée par les communautarismes. L’auteur, philosophe, académicien, dirige l’émission Répliques sur France Culture. Il constate l’émergence d’un nouveau mur après la chute de celui de Berlin et depuis les attentats du 11 septembre à New York.
Alain Finkielkraut,
À la première personne,
Paris, Gallimard 2019, 128 p.
«Coupe sombre est une perle du fonds Zoé», nous dit l’éditeur. Une appréciation justifiée! La réédition de ce livre, qui a bénéficié du soutien de Pro Helvetia, est une belle occasion de (re)découvrir la plume sobre mais forte de l’écrivain grison Oscar Peer, décédé en 2013. Il avait écrit ce roman en 1978 sous le titre Accord, mais il avait fallu attendre 1999 pour qu’il soit édité une première fois en français.
Dans ce court, mais percutant récit, où chaque mot compte et qui prend parfois des allures de conte, réalisme physique, poésie et surnaturel se croisent.
En novembre 2019, choisir fêtait ses 60 ans dans l'espace feutré de la Société de lecture de Genève. L'occasion pour une dizaine d'écrivains de venir lire à haute voix l'un de leurs textes édités dans la revue devant une assemblée d'invités heureux et conquis. À l'image de Max Lobe qui a lu la présente chronique, Kampf ums Wasser, parue in choisir n°690 janvier-février-mars 2019.
Max Lobe est un écrivain camerounais qui vit en Suisse depuis plus de 10 ans. Il a reçu plusieurs prix pour ses récits fortement inspirés de faits réels. Ses deux derniers romans parus chez Zoé, Confidences en 2016 (voir sa recension in choisirMax Lobe est un écrivain camerounais qui vit en Suisse depuis plus de 10 ans. Il a reçu plusieurs prix pour ses récits fortement inspirés de faits réels. Ses deux derniers romans parus chez Zoé, Confidences en 2016 (voir sa recension in choisir n° 686, p. 80) et Loin de Douala en 2018, ont pour cadre son pays natal.
En novembre 2019, choisir fêtait ses 60 ans dans l'espace feutré de la Société de lecture de Genève. L'occasion pour une dizaine d'écrivains de venir lire à haute voix l'un de leurs textes édités dans la revue devant une assemblée d'invités heureux et conquis. À l'image de Germano Zullo qui a lu la présente chronique, Le récit, parue in choisir n°683 avril-mai-juin 2017. Enregistrée en live, nous vous proposons de l'écouter ci-dessous: