La revue choisir a donné carte blanche au jeune écrivain vaudois Florian Sägesser, auteur de Point de suture (Olivier Morattel Editeur), livre sélectionné pour le Prix littéraire SPG qui récompense la première œuvre littéraire d’un auteur romand, écrite en langue française et éditée par une maison d’édition suisse romande parue entre le 1er février de l'année écoulée et le 31 janvier de l’année en cours. Il sera remis lors du 33e Salon du livre et de la presse de Genève qui se tiendra du 26 au 30 avril prochain.
“ Mon café me brûle. Matin de cendres. Je me consume, ne subsiste que l'amertume. Le goût des regrets. Je repense à la veille, puis à l'avant-veille, puis à avant-avant-hier. Je pense à aujourd'hui, le chant de la monotonie, les notes de la mélancolie. J'imagine demain. J'esquisse après-demain, mon jour de congé, je pourrais faire une grasse matinée – suis-je encore capable de faire une grasse matinée?
Esma Redzepova (la Queen of the Gypsies) est décédée le 11 décembre dernier. Elle s'était produite un mois avant à l’Octogone de Pully, dans le cadre de la onzième édition de l’Oriental & Flamenco Gypsy Festival. La chanteuse macédonienne était accompagnée de Simeon Atanasov et du groupe Ssassa.
Infatigable diva, à la voix hors du commun, elle a compté à son actif quelque 15 000 concerts en public, plus de 500 enregistrements de chansons, sans oublier de nombreuses tournées mondiales. Elle a été la première à chanter à la radio une chanson rom. C’était en 1956. Depuis, sa voix unique et ses musiciens ont conquis de nombreux amoureux de musique du monde. Esma Redzepova était aussi considérée comme une "voix" de la cause des femmes roms.
La passivité de Dieu face à la souffrance humaine est au centre du roman de l’auteur japonais Sushaku Endo, qui vient d’être mis en film par le réalisateur étatsunien Martin Scorsese. Le mystère de la foi, la faiblesse humaine et d’autres grands thèmes figurent dans ce récit qui met en scène des prêtres jésuites et d’autres croyants persécutés dans le Japon du XVIIe siècle.
Une voiture a explosé. Hier soir. C’est sûrement un attentat. Amor apprend la nouvelle. Lentement. Son ami Shavi a tenté en vain de l’appeler et lui a laissé plusieurs messages. Mais il dansait. Il était bourré. C’est le matin. Sa cousine Ahlem aussi l’a appris. De là-bas. Il faut qu’il aille acheter une nouvelle mèche pour la perceuse.
J'appelle mes frères, de Jonas Hassen Khemiri, est à voir au théâtre le Poche à Genève, dans une mise en scène de Michèle Pralong. Traduction : Marianne Ségol-Samoy.
Bien avant sa sortie dans les salles obscures de Suisse (le 8 février), Silence, de Martin Scorsese, a déjà fait beaucoup parler de lui.
Le film a été projeté en avant-première au Vatican, le 29 novembre 2016, devant plus de 300 jésuites. La Compagnie de Jésus, de fait, attendait avec impatience cette nouvelle adaptation cinématographique (45 après celle de Masahiro Shinoda) du roman historique du japonais catholique Shusaku Endu sur la vie du missionnaire portugais jésuite Sebastien Rodrigues. Qui plus est, par un renommé réalisateur américain. Car le film et le livre posent des questions de fond autour de la foi et du martyre.
La nuit, temps des rêves, de l'attente, mais aussi des peurs. Pour son premier numéro de l'année, choisir vous invite à pénétrer dans cet univers. Et à démarrer l'aventure avec ce conte, offert à nos lectrices et lecteurs par Marie-Luce Dayer.
Maya se trouvait laide, sans charme, ignorante, sans valeur. Personne, selon elle, ne lui témoignait une admiration quelconque et dans sa famille, elle était persuadée d’être le mouton noir. Dans le champ de ses amies, il y en avait bien une ou deux qui étaient sympathiques, mais elles avaient toutes des intérêts qui ne la branchaient pas. Elle avait seize ans et ne savait pas que faire de sa vie ! Un professeur de langues lui conseilla de partir étudier une langue étrangère. Ça pourrait toujours lui servir. Elle se laissa conseiller et accepta un poste de jeune fille au pair dans un pays nordique.
Quittant famille et amis, elle prit la direction du Nord. Elle ne savait pas que celui-ci est le lieu de toutes les patiences, de toutes les germinations, mais elle l’apprit peu à peu.
Inouïe la somme d’informations concernant les guerres! Une telle connaissance de l’Histoire, mêlé à ce sentiment d’étonnement face à la cruauté vécue par tant de soldats et de personnes est intriguant. L’auteur le révèle, après avoir vu un charnier en Sibérie: «Une chose est de savoir une autre de voir... Cette fois, à titre personnel, j’étais physiquement devant l’effroyable chose.» Un livre qui a captivé deux de nos recenseurs.
Jean-Claude Guillebaud
Le Tourment de la guerre
Paris, L’lconoclaste 2016, 394 p.
Partir de l’«indignez-vous» pour aller à l’«engagez-vous». Agir, fédérer, se responsabiliser, prendre conscience des menaces et des défis, se regrouper pour atteindre plus d’efficacité, telle est la morale très volontariste de René Longet. Elle s’est manifestée dans une vie d’engagement à en donner le tournis. Dans la politique d’abord. René Longet a commencé curieusement par le haut, avec neuf ans de présence au Conseil national, puis a terminé avec trois législatures à l’exécutif de la Commune d’Onex. Cela correspond à son très fort désir de rester au contact de la réalité. Socialiste certes, mais pragmatique.
René Longet
Aller à l’essentiel. Repères pour notre temps
Entretiens avec Sandra Widmer Joly
Bière-Nîmes, Cabédita-Riresc 2016, 104 p.
Veniamine, un adolescent de 16 ans environ, refuse de participer aux cours de natation parce que ses camarades féminines y portent des bikinis... et qu’il «déclare la guerre à l’immoralité. Car Dieu a dit: “Quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà commis un adultère dans son cœur”.» Sa mère, qui cavale entre ses trois emplois pour joindre les deux bouts, est convoquée par l’école et elle ne peut compter sur son Venia, enfermé dans un mutisme, pour lui expliquer pourquoi.
© Musée d'art et d'histoire, GenèveNichée sur les hauteurs de Lens, en Valais, la Fondation Pierre Arnaud est allée chercher sous les stratus genevois les sucs de sa nouvelle exposition. Cette dernière met en lumière de petits trésors de la peinture flamande et hollandaise des XVIIe et XVIIIe siècles issus des collections du musée d’Art et d’Histoire de Genève. Des œuvres qui renvoient aux grands donateurs, et rappellent le rôle déterminant de la générosité des nantis à l’origine de nombre d’institutions, dont la Fondation Arnaud elle-même.
Anne Deshusses-Raemy, François Xavier Amherdt, Parole à goûter. Itinéraire catéchétique pour adultes: la Samaritaine
L’ouvrage propose un intéressant itinéraire catéchétique pour adultes, en neuf étapes, construit en dialogue avec le texte de la Samaritaine (Jn 4,1-42). Cet itinéraire s’adresse à «des adultes qui cherchent à nourrir leur foi et qui ont soif de la Parole». Des adultes qui sont donc invités à une perspective catéchétique en vue de leur propre maturation et non de l’accompagnement de leurs enfants. Voilà qui est salutaire : les adultes sont rarement considérés «pour eux-mêmes», alors que les ouvrir à la Parole et leur permettre de construire une réelle stature de foi est, aujourd’hui plus que jamais, une urgence.
Depuis la disparition du Journal de Genève, pour lequel il a travaillé durant quinze ans, Thierry Mertenat est journaliste à la Tribune de Genève. Il y assume les reportages culturels ainsi que les « faits divers », la plupart du temps à partir des clichés du photographe de garde. N’étant pas sportif, souffrant de claustrophobie et de vertige, il exerce son métier de façon plutôt sédentaire. Il ne se sentait donc aucunement prédestiné à devenir pompier, avertit-il.
Mais lors d’une représentation du Monsieur Bonhomme et les Incendiaires, en 1995, il revit l’incendie de l’immeuble dans lequel habitait sa famille....
Thierry MertenatLes feux de l’action : En immersion chez les pompiers
Genève, Labor et Fides/Favre 2016, 258 p.