Le prochain film du réalisateur américain Martin Scorcese, consacré aux martyrs chrétiens du Japon, sortira fin 2016. Silence se concentrera sur deux missionnaires jésuites, au XVIIe siècle, partis au pays du Soleil Levant pour venir en aide aux chrétiens persécutés. Les rôles principaux seront interprétés par Liam Neeson, Adam Driver et Andrew Garfield. Le film devrait être prêt pour participer aux Oscars 2017.
Spotlight, de Tom McCarthy
Début 2001, les journalistes du Boston Globe accueillent un nouveau rédacteur en chef, Marty Baron (Liev Schreiber), dans un contexte de baisse des ventes du quotidien.
Steve Jobs, de Danny Boyle
Autre film qui repose essentiellement sur ses dialogues : Steve Jobs.
Début 2001, les journalistes du Boston Globe accueillent un nouveau rédacteur en chef, Marty Baron (Liev Schreiber), dans un contexte de baisse des ventes du quotidien. Baron charge Robinson (Michael Keaton), qui est à la tête d’un département dédié aux enquêtes au long cours - Spotlight -, d’investiguer sur le cas d’un prêtre ayant abusé de dizaines d’enfants. La mission s’avère d’autant plus délicate que la majorité des abonnés du journal sont catholiques, et que l’Eglise est fortement liée à l’establishment bostonien.
En 1816, la romancière anglaise Mary Shelley rédige à Cologny l’histoire d’une pathétique créature cadavérique qui épouvante la société d’alors. Ce faisant, elle pose les jalons d’un imaginaire littéraire de l’expérimentation humaine et animale, menant à la post-humanité.
Après le Golem (hercule argileux de la kabbale), qu’anime le rabbin Loew dans le ghetto de Varsovie sous Rodolphe II de Habsbourg,[1] la figure de la créature révoltée contre son créateur inspire la romancière Mary Wollstonecraft Godwin, bientôt Shelley. Ayant fui l’Angleterre puritaine de la Regency, elle s’installe en mai 1816 à Cologny (villa Diodati, surplombant Genève), avec sa demi-sœur Claire Clermont et son futur mari, le poète Percy B. Shelley. Les accompagnent l’écrivain Lord Byron et le médecin William Polidori.
Pascal Quignard,
Critique du jugement,
Paris, Galilée 2015,
264 p.
Les mystiques sont hérétiques car leur affaire est de trouver Dieu par des voies singulières. Leur démarche n’est pas en accord avec l’intention simple et somme toute assez démocratique qui est visible dans l’Evangile : le même Dieu pour tous. Les mystiques se posent en aristos, en spécialistes, en connaisseurs de Dieu - eux qui se méfient tant du savoir et qui prétendent que Dieu est inconnaissable et qu’il ne se connaît même pas lui-même - et se réservent une grâce choisie, trouvée par une voie savante et ardue - fût-elle celle du blâme, fût-elle contraire à tout savoir, qu’il soit philosophique ou théologique.
Pascal Quignard s’inscrit indéniablement dans cette lignée de mystiques plus ou moins sauvages dont l’Eglise a gardé certains dans son giron et dont elle a excommunié beaucoup d’autres. Dans le cas de Quignard elle n’aura pas d’excommunication à prononcer, ce dernier s’étant, si j’ose dire, excommunié lui-même depuis longtemps en déclarant sinon haut et fort, du moins dans chaque ligne de ce qu’il écrit, son athéisme.
Le centenaire de la naissance du dadaïsme fêté à Zurich n’est pas qu’une simple célébration locale. Aucun autre courant n’a procédé à une remise en question aussi vaste et radicale des fondements de l’art, à laquelle nombre d’artistes contemporains continuent de puiser.
Carol,
de Todd Haynes
Carol raconte le début d’un amour entre deux femmes d’âges et de milieux très différents, à New York, en 1952.
The Danish Girl,
de Tom Hooper
Autre mélo qui surfe sur une vague idéologique actuelle (ici le transgenre) en convoquant une époque passée (la fin des années 20) : The Danish Girl.
Carol raconte le début d’un amour entre deux femmes d’âges et de milieux très différents, à New York, en 1952. Thérèse (Rooney Mara) est une jeune et menue brune, un peu farouche, qui, en attendant de trouver sa voie dans la photographie, est vendeuse au rayon poupées d’un grand magasin. Carol (Cate Blanchett) est une femme mûre, grande, blonde et sophistiquée, en instance de divorce ; elle a vécu avec Harge (Kyle Chandler) une union bourgeoise confortable et féconde (Rindy, 4 ans), mais contraire à ses inclinations sexuelles.
Olivier Bobineau et Pascal Magnat, L’Empire. Une histoire politique du christianisme. Livre premier : La Genèse
Paris, Les Arènes BD 2015, 166 p., 158 planches
Voici une Bande Dessinée dans le style d’aujourd’hui : ligne clair, humour prononcé jusqu’à la caricature, message simpliste (l’Église romaine ne cherche que le pouvoir) ressassé ad nauseum. Les aficionados d’un interprétation monocolore de l’histoire de la papauté seront comblés. Quant aux autres...
Pour la première fois, les Musées du Vatican seront dirigés par une femme, Mme Barbara Jatta. Celle-ci est actuellement responsable du Cabinet des estampes à la Bibliothèque apostolique du Vatican. Pendant six mois, Barbara Jatta sera directrice-adjointe aux côtés d’Antonio Paolucci, directeur actuel des Musées du Vatican, avant de devenir officiellement sa remplaçante.
Lucien d’Azay,
Keats, Keepsake,
Paris, Les Belles
Lettres 2014, 224 p.
Edgar Poe, qui avait lu Keats, disait qu’à côté du roi des cieux, sur un autre trône, se tenait un autre Dieu, plus terrible encore et plus beau. Je rapproche cette pensée de ce qu’écrivait Keats à sa fiancée Fanny Brawne, à savoir que pour décrire le culte qu’il vouait à son être physique, « il lui faudrait un mot plus éclatant que celui d’éclat, plus beau que celui de beauté ».
Byzance en Suisse,
Musée Rath, Genève
On cherche parfois au bout du monde un exotisme que l’on a près de chez soi. Le musée Rath de Genève nous invite à vérifier cet adage, au travers d’une exposition qui souligne l’extrême richesse du fonds consacré à l’art byzantin dans les collections suisses. Six cents, tel est le nombre considérable d’œuvres exemplaires d’un empire millénaire que Byzance en Suisse nous propose d’admirer, sans devoir pour autant parcourir la Grèce ou la lointaine Russie.
Au coeur de l’océan,
de Ron Howard
In the heart of the Sea commence en 1850 sur l’île de Nantucket, au large du Massachusetts. L’écrivain américain Herman Melville, en pleine crise créative, se présente chez un ancien matelot, Thomas Nickerson, pour qu’il lui raconte l’histoire de l’Essex, un baleinier qui a sombré trente ans plus tôt dans le Pacifique après avoir été fracassé par un cachalot géant.
Suburra,
de Stefano Sollima
En 2011, la mafia manigance avec des politiques pour faire passer une loi conduisant à la transformation du littoral d’Ostie, près de Rome, en un Las Vegas italien.
Jacqueline Kelen
Sois comme un Roi dans ton cœur
Genève, Labor et Fides 2015,164 p.
Interviewée par la journaliste Anne Ducrocq (La Vie, Le monde des religions...), Jacqueline Kelen, ancienne productrice de France Culture qui a déjà publié plus de trente livres consacrés aux grands mythes et aux figures mystiques, dit d’emblée que la vie privée ressemble à un jardin : il n’est pas interdit d’y entrer mais ce n’est pas un espace public que tous peuvent fouler. Nous voilà avertis, son jardin intime restera secret... car l’intériorité « c’est avant tout l’histoire entre Dieu et mon âme ». Une histoire qui tantôt ressemble aux plaintes de Job ou aux lamentations de Jérémie, tantôt prend le cours du Cantique des Cantiques.
Dès l’enfance, Jacqueline Kelen a le sentiment de venir de très loin, comme si elle avait déjà vécu des siècles. La nostalgie, dit-elle, ce n’est pas une vague tristesse ni le regret d’un passé révolu, mais le mal du retour vers son véritable royaume. Parlant de culture, qu’elle qualifie d’essentielle, elle dit qu’elle ne repose pas sur une accumulation de spectacles, de concerts, de visites de musées, mais sur une curiosité personnelle, la soif de découvrir, de rencontrer, d’être surpris et dépaysé. Et les pages se suivent, toutes plus belles les unes que les autres. La langue orale de l’interviewée est aussi légère, délicate, élégante, pleine de poésie que celle écrite à laquelle elle nous a habitués.
Ce qui la frappe en observant ses contemporains, c’est qu’ils sont de plus en plus encombrés, et de citer un proverbe yiddish : « Un linceul n’a pas de poches ! » Elle parle de son enfance, de ses études, de son travail à France Culture, de sa soif d’écrire. Sa curiosité à l’endroit des religions et des spiritualités du monde entier est inapaisée et elle cherche le fil d’or caché qui relie toutes les voies authentiquement spirituelles. La religion, dit-elle, relie, le spirituel délie et la mystique unifie.
Mais loin d’elle l’idée d’exercer une maternité spirituelle. Si « mon existence porte des fruits spirituels, Dieu seul en est témoin ». Elle espère simplement donner envie à chacun de s’aventurer dans l’amour et la connaissance, en stimulant la curiosité, le courage de réfléchir et d’approfondir. Parfois, elle se demande si elle est dans la ligne enseignée par l’Eglise ou si elle est gnostique ! En tous cas, elle s’en prend aux faux gourous, aux marchands de bien-être qui exploitent la confiance des gens. La religion n’a pas pour but d’aider ou de faire du bien, mais de révéler la Vérité. Et de citer Socrate : « Vous pouvez tuer mon corps, vous ne pouvez pas nuire à mon âme. » Elle avoue que si elle parle et écrit, c’est pour réveiller les consciences et les ranimer, pour rappeler la Transcendance.
Dans un dernier chapitre où il est question de sainteté, elle redit l’ordre pressant de Jésus : « Viens et suis moi. »