mardi, 14 décembre 2021 14:58

Revue choisir n° 702

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Le nom, c’est la personne
par Pierre Emonet sj, directeur


PERSONNE

PHILOSOPHIE

L’autre est-il une personne comme moi?
par Stève Bobillier, Fribourg, philosophe et éthicien
Il fut un temps, assez long à l’échelle humaine, où le «je», si important pour nos contemporains, n’existait pas. Mais sait-on seulement ce qu’il signifie? Personne, individu, sujet, autant de termes qui semblent se confondre. Cette difficulté à saisir la notion de personne et ses déclinaisons ne date pas d’aujourd’hui.

ÉTHIQUE

Peut-on perdre sa dignité?
Quand les plus vulnérables nous interrogent
par Bernard N. Schumacher, Fribourg, professeur de philosophie, Université de Fribourg
On ne cesse, en Occident, d’évoquer la notion de dignité de la personne. Cette notion n’est pas sans receler quelque ambiguïté. La dignité est-elle intrinsèque à la personne ou doit-elle être acquise à force de performance et de raison, ce qui exclurait les plus vulnérables d’entre nous?

La traite des humains et la logique du profit
par le cardinal Michael Czerny sj, Rome, sous-secrétaire de la Section migrants et réfugiés
La traite des êtres humains est, après le trafic d’armes, l’un des marchés les plus profitables au niveau international. Le développement des technologies de l’internet a contribué à l’essor de ses territoires de recrutement et d’exploitation. Chaque pays est devenu un lieu d’origine, de transit et de destination de ce trafic. Une marchandisation des personnes qui trouve son origine dans notre «culture du déchet» et notre système économique.

REGARD

Mon nom est nessuno
par Gérald Morin, Vence (F), cinéaste et journaliste
Quand on entre dans un lieu qui semble vide, on est souvent amené à lancer à haute voix: «Il y a quelqu’un?» Et de constater: il n’y a personne. Le «quelqu’un» définit une identité quelconque. «Il n’y a personne» semble considérer qu’il n’y a aucun responsable à qui s’adresser. Petite excursion dans les arts et les mythes pour mieux cerner la différence entre la personne affirmée et sa réduction à quelque chose de vague, voire à l’état de chose.

PHOTOGRAPHIE

L’œil bienveillant de Sabine Weiss
par Nathalie Dassa, Paris, journaliste
Scènes de rue parisiennes et new-yorkaises, reportages à travers le monde, portraits d’artistes, illustrations pour la mode et la publicité… Sabine Weiss, reconnue et honorée comme la dernière représentante de l’école humaniste française, a couvert tous les champs possibles de la photographie. Suissesse de naissance et Parisienne de cœur, elle a fait don de ses archives au Musée de l’Élysée de Lausanne. Rencontre avec cette artisane de 97 ans, pour une plongée au cœur de son œuvre multifacette.

SOCIÉTÉ

Justice, les mots qui réparent
Entretien avec Claudia Christen
par Pierre Pistoletti, Aigle, journaliste
La justice restaurative prend de l’ampleur en Suisse, même si notre pays reste encore à la traîne par rapport à d’autres pays en Europe. Ces rencontres entre victimes et auteurs de délits reposent sur la circulation d’une parole réparatrice, corsetée par la justice pénale traditionnelle. Décryptage avec Claudia Christen, présidente du Swiss RJ Forum, un organisme mandaté pour mener à bien ces rencontres.

THÉOLOGIE

L’humanité, une vocation selon Maurice Zundel
par Marc Donzé, Lausanne, président de la Fondation Maurice Zundel
«La vie nous révèle à nous-mêmes comme une capacité d’infini. C’est là le secret de notre liberté. Rien n’est à notre taille et l’immensité même des espaces matériels n’est qu’une image de notre faim. Toute barrière nous révolte et toute limite exaspère nos désirs. C’est aussi la source de notre misère» (Maurice Zundel). D’emblée, le ton est donné. Comment la personne vivra-t-elle entre ses limitations et l’infini qui l’appelle?

BIBLE

Apparitions et cheminements
par Philippe Lefebvre op, Fribourg, exégète
Pendant bien longtemps, une «fausse vérité» a circulé: il n’y aurait pas, dans la Bible, de notion de personne. Celle-ci serait la grande invention de la culture gréco-latine et aurait trouvé son achèvement dans la pensée occidentale -médiévale et moderne. Or, et de bien des manières, la Bible médite sur la réalité de la personne, qu’elle soit divine ou humaine.


NOMS

BIBLE

Dieu crée, l’homme nomme
par Jean-Bernard Livio sj, Villars-sur-Glâne, exégète et archéologue
Les noms dans la Bible racontent des histoires profondes, étonnantes et savoureuses, comme autant de fenêtres s’ouvrant les unes sur les autres. Mais ils ne «tombent pas du ciel». Dans la Genèse, Dieu confie à l’humain le pouvoir de fabriquer, de nommer et donc de donner du sens à son environnement. Dans l’Évangile, il va encore plus loin dans la relation d’alliance, en donnant aux humains la responsabilité de lui trouver un nom.

PASTORALE

La symbolique du prénom
par François-Xavier Amherdt, Fribourg, professeur de théologie à l’Université de Fribourg
«Nous avons choisi Louise, parce que nous privilégions le classique. Cela dit nos racines. Et nous pensons à notre fille: c’est elle qui devra porter ce prénom toute sa vie. C’est curieux ces parents qui s’inspirent de stars adulées et rendent ainsi l’existence de leur progéniture difficile et pénible. Et puis sainte Louise de Marillac, fondatrice des Filles de la Charité au service des démunis et des malades en plein XVIIe siècle, représente une belle figure qui nous parle.»

REGARD

Prénoms: quelles histoires!
par Eugène, Lausanne, écrivain
Nous sommes le 12 mai 2019. C’est-à-dire à la fin de l’ancien monde. Une époque bénie où les virus restent cantonnés à Hong Kong et où les pandémies ne déciment la population que dans certains films de Soderberg (Contagion, 2011). Une série télévisée impose depuis quelques années l’imaginaire plein de batailles, d’infanticides, d’exécutions capitales, de zombies, de tortures et de dragons d’un écrivain américain sexagénaire: Georges R.R. Martin.

HISTOIRE

Des saints et des modes au Moyen Âge
par Florian Besson, Port-Saint-Louis-du-Rhône (F), docteur en histoire médiévale et professeur d’histoire-géographie
Alors qu’aujourd’hui l’un des critères principaux du choix du prénom d’un enfant semble être l’originalité, il en était tout autrement au Moyen Âge où sa fonction principale était d’être un vecteur d’appartenance, à la famille, à un territoire politique, à un statut social ou à l’Église.

SOCIÉTÉ

Mariage, sous quel patronyme?
Un casse-tête irrésolu
par Margareta Baddeley, Genève, professeure honoraire de droit à l’Université de Genève, et Lucienne Bittar, Genève, rédactrice en chef
Depuis 1988, la question du changement de nom -ou pas- des fiancés au moment de leur mariage et du nom de naissance que recevront leurs futurs enfants fait objet de débats à Berne. La dernière réforme du Code civil en 2013 a été suivie d’une nouvelle initiative parlementaire, sur laquelle la Commission juridique du National planche encore. Pourquoi tant de lenteurs, de difficultés à trouver une formule rassembleuse, claire et si possible simple?

Lorsque la vie et la mort se côtoient …  de près
par Alberto Bondolfi, Zurich, directeur honoraire d’éthique à l’Université de Genève
Les fausses couches tardives et les naissances d’un enfant en fin de vie ou déjà mort sont des expériences traumatisantes. Des efforts ont été entrepris en Suisse pour gérer de façon plus délicate et sensible les problèmes et conflits qui surgissent lors de ces circonstances. L’attribution à ces enfants d’un nom légal en fait partie.

CULTURE

ARTS

Métamorphose de la grotte de Saint-Ignace
par José de Pablo sj, Manrèse (E), Centro internacional de espiritualidad ignaciana
La grotte de Saint-Ignace, à Manrèse en Catalogne, abrite dorénavant 550 mètres carrés de mosaïques! Cette structure gigantesque a été réalisée par l’artiste jésuite slovène Marko Ivan Rupnik et son équipe internationale d’artisans, en l’honneur des 500 ans de la conversion d’Ignace de Loyola, le fondateur de la Compagnie de Jésus. L’œuvre captive ceux qui la contemplent, par la force de son message, sa beauté et le processus de sa création.

LITTÉRATURE

«Pour le bien du monde qui vit mal»
La Divine Comédie de Dante
par Ruedi Imbach, Fribourg, historien de la philosophie
La Divine Comédie composée entre 1307 et 1321 par Dante Alighieri (1265-1321) décrit le voyage du poète dans l’au-delà. Ce récit d’expédition qui a lieu durant la semaine sainte de l'an 1300 offre plusieurs possibilités de lectures. La plus courante est la lecture poétique, puisqu’il s’agit indubitablement d’une des œuvres les plus connues et les plus belles de la littérature universelle. Mais quelle approche de ce texte singulier le poète lui-même recommande-t-il?

CULTURE

Taizé, une recherche historique précieuse
par Joseph Hug sj, Carouge, exégète
Professeure d’histoire contemporaine à l’Université de Modène et Reggio Emilia en Italie, Silvia Scatena nous livre une monumentale histoire de Taizé, depuis les origines jusqu’au concile des jeunes (1970-1974). S’appuyant sur des sources écrites, sur des archives et sur de nombreux témoignages recueillis auprès des frères anciens et d’autres personnes, l’historienne retrace avec beaucoup de précision la trajectoire de la communauté.

LIVRES OUVERTS

Recensions n° 702
Chaque trimestre, la revue choisir présente une sélection de recensions d'ouvrages.