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Quand nous avons emménagé, j’ai planqué mes angoisses. Puis j’ai cru aimer ça. M’entourer de pierres et de ciment pour ne plus avoir à faire mes preuves. Un nombre de pièces à la hauteur de mes ambitions, une décoration intérieure digne de ma sensibilité et un potager pour convaincre les derniers sceptiques de mon harmonie intérieure.
Plus besoin d’exister quand on a un chez-soi.
Une sorte de régression fœtale.

Blaise Hofmann a travaillé comme aide-infirmier, animateur, berger, enseignant et journaliste. Auteur de récits de voyage et de romans (dernier en date, Les mystères de l’eau, Genève, La joie de lire 2018, 130 p.), il est l’un des deux librettistes de la Fête des Vignerons de 2019 à Vevey.

VilainClaude Vilain
À la découverte de la prière du cœur
Saint-Prex, Je sème 2017, 256 p.

L’auteur, enseignant dans une Église évangélique du sud de Bruxelles, anime depuis plus de quinze ans des Lectio divina et des retraites sur le thème de la prière du cœur. Il confie avec une sincérité touchante que la gestation de son livre fut très longue tant il se sentait indigne d’un tel sujet. Son message est très incarné, donc accessible.

« HMS Belfast », Londres © Lucienne Bittar«J’ai besoin d’écrire une nouvelle page de ma vie.» Et bien, c’est chose faite, au propre et au figuré. Quelques semaines à peine après avoir quitté le conseil fédéral, Didier Burkhalter signait Enfance de terre[1], un recueil d’histoires de vies d’enfants de par le monde, inspirées des rencontres qu’il avait vécues en tant que ministre des Affaires étrangères. Huit mois plus tard, il publiait son troisième livre Mer porteuse,[2] une allégorie poétique qui habite le récit d’un bout à l’autre. L’écriture de Didier Burkhalter se fait dans ce roman prolifique en images. Rythmée en flux et reflux constants, elle mène le lecteur des deux côtés de l’Atlantique, sur ces vagues qui portèrent les migrants et leurs espérances en une vie meilleure, à la fin du XIXe siècle, des côtes européennes vers celles de l’Amérique du Nord.

Président de la Confédération suisse en 2014, le neuchâtelois Didier Burkhalter a consacré la plus grande partie de sa vie professionnelle à la politique au sein du PLR, au niveau communal, cantonal, puis fédéral de 2009 à 2017. Il a assumé en 2014 la fonction de président en exercice de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe.

monasteresMarie Arnaud est scénariste, cinéaste photographe. Jacques Debs est auteur réalisateur et photographe. Ils ont parcouru le monde pour découvrir le rapport des êtres à la transcendance, la spiritualité, l’art et la politique. À chacun de leur retour de voyage, ils partent sur le Chemin de Compostelle. La visite à Saint-Guilhem-le-Désert les plonge «dans un abîme d’interrogations: que se passe-t-il dans les monastères aujourd’hui?» De là est né ce livre, une «aventure pèlerine [qui] nous montre la diversité et la richesse des ordres catholiques, orthodoxes mais aussi des ordres nouveaux comme le Chemin Neuf ou les Fraternités monastiques de Jérusalem».

Marie Arnaud et Jacques Debs
Monastères d’Europe. Les témoins de l’invisible
Paris, Arte Editions/Zodiaque 2018, 254 p.

JesusHommeFemmes«On s’imaginait Jésus …»: les tous premiers mots de la quatrième de couverture indiquent d’emblée le genre du livre. Le lecteur découvrira un commentaire romancé, imaginatif et créatif d’un choix de textes des quatre évangiles, que l’écrivaine et journaliste Christine Pedotti enjolive généreusement d’une foule de détails venant combler tout ce qui y est toujours (très précieusement d’ailleurs) laissé en creux.

Christine Pedotti
Jésus, l’homme qui préférait les femmes
Paris, Albin Michel 2018, 192 p.

LAZZAROAlice Rohrwacher signe ici, à contre-courant, un film audacieux, délicat, inspiré de la figure de saint François d’Assise, et de sus fort bien interprété. Cofinancé par la Confédération helvétique et la RSI, coproduit par Martin Scorsese, Lazzaro Felice a obtenu (ex-æquo) le Prix du scénario au dernier festival de Cannes. Une palme méritée.

Une communauté paysanne en Italie cultive le tabac pour le compte d’une marquise qui se rend chaque été dans sa grande propriété, l’Inviolata. Dans ce hameau coupé du monde, le temps semble s’être arrêté à l’époque féodale: les paysans sont persuadés d’appartenir corps et biens à la propriétaire des lieux, et leurs conditions de vie et de travail relèvent du servage. Maltraités, exploités, ils abusent à leur tour de la bonté exceptionnelle de Lazzaro, un jeune homme doux, serviable et équanime, considéré comme le bâtard et l’idiot du village.

mardi, 13 novembre 2018 10:30

The Enemy, cinéma d’immersion

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giffThe Enemy © Lucid realitiesLa 24e édition du Geneva International Film Festival a pris fin le 10 novembre. Avec ses 32’000 visiteurs, le festival a confirmé son succès grâce à sa programmation de films et de séries télévisées de qualité. Mais c’est surtout son exploration des nouvelles pratiques numériques et de réalité virtuelle qui fait aujourd’hui sa spécificité. Le clou de l’édition 2018 a certainement été The Enemy, de Karim Ben Khelifa, une œuvre numérique immersive portant sur les guerres.

afficheMagritteAffiche de l'expo, au titre à la fois poétique et évocateur.Le MASI de Lugano, Museo d'arte della Svizzera italiana, né en 2016 de la fusion entre le Museo Cantonale d’Arte et le Museo d’Arte Lugano, présente cet automne une exposition regroupant 90 œuvres de l’artiste belge Magritte issues de musées internationaux et de collections privées. Son titre -La ligne de vie- est une reprise de celui qu’il donna lui-même à une conférence de 1938 à Anvers, l’une des rares occasions où il parla publiquement de son travail. Cette exposition retrace le parcours de l'artiste, de la constance à l’insurrection.

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