Transhumanisme. Le terme inspire nombre d’auteurs de science-fiction et gagne avec insistance les médias. Pour Daniela Cerqui, anthropologue spécialiste des nouvelles technologies,[1] ce n’est pas qu’un effet de mode. La question est à prendre au sérieux. Elle est révélatrice de la profonde tendance au scientisme qui traverse notre culture.
En 2013, interrogée par Rue89,[2] Daniela Cerqui définissait le transhumanisme comme une idéologie affirmant qu’il est du devoir de l’homme d’utiliser toutes les avancées possibles des sciences et des technologies pour augmenter ses performances. Quitte à parvenir à un point de rupture au-delà duquel nous ne pourrons plus parler d’humain mais de post-humain. Une hypothèse extrême, portée un peu plus chaque jour par la réalité.[3]
Jadis, la science interrogeait nos origines et entrait en conflit avec la religion. Aujourd’hui, c’est l’avenir de l’homme, et même son identité, qu’elle bouscule. A n’en pas douter, la cybernétique transforme notre paysage quotidien et questionne notre liberté.[1]
Le transhumanisme (mot inventé par Julian Huxley, en 1957),[2] visant à accroître les capacités humaines, se déploiera-t-il en un post-humanisme, un Homme autre - débarrassé de son corps ? - succédant à celui que nous sommes actuellement ? Dans les laboratoires, une humanité nouvelle se prépare discrètement, mais à une allure vertigineuse. On parle d’un véritable tsunami.
Pour certains, Internet et le développement des réseaux sociaux ont révolutionné la notion de partage. Pour d’autres, ils l’ont dénaturée. D’un geste altruiste, elle est passée à un argument de vente : l’économie a pris la main. Retour sur une notion séculaire et analyse de son développement sémantique et pratique.
Cœur de la Campagne œcuménique 2016, l’initiative fédérale pour des multinationales responsables n’a pas qu’une signification juridique. Prise au sérieux dans toutes ses implications, elle est aussi une contribution à l’« écologie intégrale » prônée par le pape François.
« Nous n’avons jamais autant maltraité ni fait de mal à notre maison commune qu’en ces deux derniers siècles », affirme le pape François dans sa forte encyclique Laudato si’. La « maison commune », c’est notre mère la Terre et tous les vivants qui l’habitent, en particulier tous nos frères et sœurs humains. Les gémissements de la nature « opprimée et dévastée » sont en effet inséparables de la clameur des pauvres. Les deux sont victimes du système économique dominant - croissanciste, productiviste, consumériste (CPC) - qui est écologiquement non durable et socialement inéquitable. Ce système est caractérisé par la démesure et l’irresponsabilité, une exploitation « inconsidérée » des ressources et un irrespect des limites de la planète et des personnes. Le pape François pointe du doigt notamment les activités de multinationales « qui s’autorisent dans les pays moins développés ce qu’elles ne peuvent dans les pays qui leur apportent le capital ».
Journée internationale des femmes, 8 mars 2016. L'égalité des sexes paraît si évidente en Suisse, que bien des jeunes filles la vivent sans plus y prêter attention. Les combats des mères et des grand-mères sont acquis à leurs yeux... Et pourtant... La vigilance reste de mise. Bien des retournements de situation ont été expérimentés au cours de l'Histoire. Certaines républiques de l'ex-URSS illustrent amèrement le processus. L'Union soviétique chantait l'égalité des camarades. Comme d’autres pays de l’ex-URSS, le Kazakhstan fête donc la Journée internationale des femmes. Mais cette société patriarcale traditionnelle a retrouvé ses anciennes coutumes à la chute de l’URSS. La situation des femmes y est peu enviable. Même les perspectives de libération sexuelle se font paradoxales, entre tabous, florissant commerce des charmes et enlèvements... Reportage dans ce pays de steppe chevauchant l’Europe et l’Asie, indépendant depuis 1991 et peu connu des Occidentaux.
Les robots sont de plus en plus présents dans nos vies et de plus en plus anthropomorphes.[1] L’ « empathie » qui peut se développer avec ces objets est à double tranchant. Il convient de réfléchir à la relation que nous voulons entretenir avec eux, pour ne pas nous laisser piéger dans des relations fausses.[2]
Deux chercheurs en robotique rapportent cette anecdote. Une femme âgée doit recevoir chez elle le robot de compagnie et de téléassistance uBOT-5. Il s’agit d’une machine capable d’identifier ses interlocuteurs, de dialoguer avec eux, de reconnaître leurs manifestations pathologiques et de leur rappeler leur prise de médicaments. Avant d’installer la machine chez la vieille dame, les techniciens lui en expliquent les caractéristiques. Elle s’écrie : « Que cela va m’impressionner quand ce charmeur va me toucher, me regarder et me rappeler l’heure de mes médicaments ! »[3]
Le film « Vierges sous serments » de Laura Bispuri1 vient de sortir dans les salles de cinéma francophones. Que reste-t-il de cette ancienne tradition albanaise où "elle" devient "il" pour échapper à un patriarcat étouffant ? Qui sont ces femmes qui ont fait serment de virginité pour obtenir les mêmes droits que leurs frères ? Guilia Bertoluzzi et Costanza Spocci de Nawart Press ont rencontré deux d’entre elles en Albanie.
En 2050, il y aura 9 milliards de personnes sur terre. Comment les nourrira-t-on et avec quels aliments ? Le thème de l’Expo universelle de Milan, « Nourrir la planète, énergie pour la vie », réveille une des plus profondes peurs de l’humanité : la faim !
Assez pour tous !
Sous l’éloquent slogan « Moins pour nous, assez pour tous », la Campagne œcuménique de Carême 2015 invite « à réfléchir aux conséquences de l’avidité qui caractérise le monde d’aujourd’hui ». Comme le dit la pasteure Verena Sollberger,[1] « la modération des uns entraîne une vie pleine de possibilités pour les autres. Moins pour nous ne signifie pas que nous devons mener une vie sans joie, austère et basée sur le renoncement. Il s’agit de nous aider à retrouver la voie de la modération ou de la “sobriété heureuse” (Pierre Rabhi.) » Les trois œuvres d’entraide (Action de carême, Pain pour le prochain et Etre partenaires) s’intéressent à la manière dont notre consommation de viande, les changements climatiques et la faim dans les pays du Sud sont inter reliés. Choisir s’associe à cette réflexion avec quatre articles sur l’alimentation qui donnent des pistes d’engagements concrets pour lutter contre les déséquilibres agricoles et le gaspillage alimentaire. L’idée fait son chemin. La pétition du WWF demandant à ce que la Suisse divise par deux d’ici 10 ans ce gaspillage a été déposée à Berne en décembre 2014 munie de plus de 20 000 signatures ! Certains citoyens, plus rebelles, plus jusqu’au- boutistes, vont encore plus loin. Ils se ravitaillent dans les poubelles, non pas par nécessité, mais en guise de protestation. C’est le cas d’Inga Laas (lire ci-dessous). Son témoignage pour Greenpeace Suisse en 2011[2] est toujours d’actualité et aide à comprendre les motivations de ces « glaneurs » contemporains. La rédaction
En novembre 2013, la force destructrice du typhon Haiyan dévastait l’île de Culion aux Philippines. En l’espace d’une nuit, de nombreuses familles ont perdu tous leurs moyens de subsistance. Les jésuites[1], qui connaissent et accompagnent depuis longtemps le destin tumultueux des habitants de l’île, leur ont apporté leur soutien.
Alors que le pape François s’apprêtait à se rendre aux Philippines en ce mois de janvier[1], le Père Matthieu Dauchez faisait escale en octobre à Lausanne et à Genève pour témoigner du travail de la Fondation TNK auprès des enfants des rues de Manille. Son dernier livre[2] relate les expériences de vie et les enseignements de ces enfants, au pouvoir de résilience phénoménal et à la joie extraordinaire.
Papa travaille. Maman est à la maison. Les enfants ont de bonnes notes. Le modèle traditionnel japonais est toujours ancré dans les mentalités, mais il se lézarde. La situation économique de l’archipel a poussé son Premier ministre Shinzo Abe à élaborer des réformes importantes : faire travailler les femmes pour compenser, en partie, le vieillissement de la population et mettre un terme à plus de 15 ans de déflation.