Chaque courant musical encourage des réseaux d’attitudes, des codes vestimentaires ou capillaires, une philosophie, voire même des considérations politiques spécifiques. Mais que se passe-t-il quand ces langages sont adoptés par un public plus large? Les communautés ainsi créées peuvent-elles subsister ? Difficilement. Démonstration avec le reggae et le rap.
Amélie Dalmazzo est l’auteur d’une thèse intitulée Charismes. Identités. Fanatismes (2009). Elle est aussi chanteuse compositrice et se produit sous le nom de Lili OZ. Elle va sortir très prochainement son premier album Rêvolution. À découvrir.
Un autre enterrement dans «le cimetière des inconnus» signe le début du mois d’octobre à Zarzis, une ville côtière du sud-est de la Tunisie, non loin de la frontière avec la Libye. C’est Chamseddine Marzoug, ex-pêcheur, ex-chauffeur de taxi et bénévole du Croissant-Rouge à Zarzis, qui s’occupe des ensevelissements. «Cet été, j’ai enterré 60 personnes», dit-il en montrant du doigt les tas de sable du terrain vague que la commune a mis à disposition du Croissant-Rouge.
À Calais ou Paris, des centaines de migrants dorment dans la rue, guettés par le découragement dans les méandres de leur exil. Ils reçoivent l'aide de nombreux bénévoles souvent aussi jeunes qu'eux, rendue nécessaire par la démission de l'État. Cette générosité révèle une réalité alarmante, une impasse politique et sociale, mais aussi le désir d'un engagement porteur de sens et de changement, qui anime leur génération. Julien Lambert, jésuite genevois qui a travaillé et vécu trois semaines avec eux cet été, partage son regard sur ces deux quêtes, ces deux jeunesses qui se rencontrent...
« Nous sommes en pleine nuit. Les moratoriums sont fermés. ‹Pas en Suisse›, dit Runciter avec un sourire grimaçant. En tant que propriétaire du Moratorium des Frères Bien Aimés, Herbert Schönheit von Vogelsang, bien sûr, venait toujours travailler avant ses employés. (…) Herbert appuya sur une série de touches de commande puis s’écarta.
Depuis 2015, Eugène est un chroniqueur régulier de choisir. Sous ce simple pseudonyme, on reconnaîtra Eugène Meiltz, auteur notamment de La Mort à vivre, illustrations Pierre-Alain Bertola, Genève, (La Joie de Lire 1999, 190 p.) et animateur d’ateliers d’écriture.
«Embaumer les corps, prendre soin de la vie», tel était le titre de l’exposition organisée en avril par l’Espace Fusterie de Genève. Articulé autour des tableaux de Bernadette Lopez sur la mort et la résurrection du Christ (voir p. 38) et du reportage photographique de Patrizia Cini sur la thanatopractrice Camille Béguin, le parcours invitait à découvrir l’embaumement et à méditer sur l’impalpable après la mort. Rencontre avec deux des protagonistes.
Un entretien avec Camille Béguin, thanatopractrice, et Patrizia Cini, photographe, Genève. - Camille Béguin est maître de cérémonie et la seule thanatopractrice suisse en Romandie. Patrizia Cini est une photographe indépendante. Elle a notamment effectué un reportage sur les abeilles, exposé à Corsier (GE) en 2012.
Avec le succès international du film Demain, qui prône un changement de paradigme par rapport à l’agriculture industrielle et à notre surconsommation, des milliers de nouvelles petites expériences de simples citoyens voient le jour. Il s’agit d’inverser la course au gaspillage planétaire de nos ressources.
«Dans tes rêves, y’a plus de banque mondiale, plus d’OMC, plus de FMI. Les forteresses du Grand capital ont été rasées.» Malgré cette rhétorique marxiste, Coline Serreau montrait une tendance nouvelle dans son film Solutions locales pour un désordre global (2010). En quête de sens (2015), de Marc de la Ménardière et Nathanaël Coste, filme dans le même esprit des écolo-philosophes, pionniers du retour à une vie hors du système économique mondialisé, comme l’indienne Vandana Shiva ou Pierre Rabhi, agriculteur partisan de la permaculture et fondateur du mouvement Colibris, qui prône une « sobriété heureuse » et appelle à une «insurrection des consciences».
« Petites boîtes, boîtes, boîtes,
Petites boîtes très étroites
Petites boîtes, boîtes, boîtes,
Toutes, toutes, toutes pareilles... »
Graeme-Allwright, le chanteur des années 1960, pointe dans cette terrible chanson, désespérante et gaie, la dérive de nos sociétés vers la vie en boîtes. Vie hors-sol, emmurée dans les murs de la salle de cours, dans la chambre, emmurée dans les rues de la ville entre le béton des façades et le goudron du sol, emboîtée dans la géométrie, les angles droits des pièces de l’appartement, de l’ascenseur, des murs extérieurs, des rues, emboîtée dans ce regard qui bute toujours, tout près, sur des murs, de l’asphalte, des murs, des murs... Vie réduite pour tout accès au monde à ouvrir des boîtes de conserve à perpétuité (écrans multiples et divers, claviers) d’où jaillissent des vies en conserve. Monde en conserve, nature même en conserve. Ah, les beaux films sur la taïga et ses derniers tigres blancs !
Biologiste, éducateur nature, Louis Espinassous est aussi conteur, romancier, accompagnateur en montagne et berger-fromager dans les Pyrénées. Il est l’auteur notamment de Besoin de nature. Santé physique et psychique, (éditions Hesse 2014), dont ce texte est tiré.
La conversion religieuse comme alternative à la prison. La proposition paraît absurde, pourtant elle remporte un franc succès en Amérique latine, notamment au Pérou, et obtient des résultats estimables. Comment l’expliquer sociologiquement et psychologiquement?
Véronique Lecaros est une spécialiste des mouvements évangéliques en Amérique latine et a écrit plusieurs articles à ce sujet dans choisir. Elle est notamment co-auteure de Le Pentecôtisme. Racines et extension Afrique / Amérique latine (Paris, L’Harmattan 2014, 318 p.) et auteure de L’Église catholique face aux évangéliques. Le cas du Pérou (Paris, L’Harmattan 2012, 252 p.).
Tout un chacun s’accorde pour dire que, pour vivre mieux et plus éthique, nous devons consommer local, préserver la nature, favoriser le bien-être des animaux... mais qu’en est-il de celui des agriculteurs? Le pasteur Schütz répond à la détresse de ceux d’entre eux qui ne trouvent plus leur place dans une société qui leur demande toujours plus et leur redonne toujours moins
Ancien agriculteur, Pierre-André Schütz[1] est aumônier depuis octobre 2015. Il a été mandaté par le Service d’agriculture et de viticulture du canton de Vaud (SAVI) pour mettre sur pied un programme de sensibilisation visant, notamment, à faciliter la détection des personnes en proie à des difficultés. Il vient de recevoir le prix de la Fondation Agrisano pour son engagement altruiste.
La création de réserves naturelles a bonne presse en Suisse. Ainsi un nouveau parc périurbain pourrait voir le jour en 2020 dans la forêt du Jorat (canton de Vaud). Mais ces îlots de verdure ne s’apparentent-ils pas finalement à des musées de la biodiversité ou à des luna-park «bio» pour citadins stressés? Réponse avec Daniel Cherix.
Professeur honoraire au Département d’écologie et d’évolution de l’Université de Lausanne, Daniel Cherix a été conservateur du Musée de Zoologie du Palais de Rumine. Il est chroniqueur à la RTS pour Monsieur jardinier et le président de la Commission de recherche du Parc naturel périurbain du massif du Jorat.
Comment affronter les extrémistes de tous bords (nationalistes, islamistes, racistes, terroristes) sans tomber dans le découragement ou une radicalisation inverse ? Les recherches scientifiques actuelles proposent de renouer avec une culture du débat et de la rationalité.
Auteure d’une thèse portant sur le processus créatif dans la fiction, la chercheuse en philosophie Amanda Spierings a travaillé au Centre interfacultaire en sciences affectives de Genève. Elle se consacre actuellement à sa famille et à l’écriture.
L’occupation de l’espace public par les hommes et les femmes est révélatrice d’inégalités entre les sexes. Celles-ci prennent parfois des contours surprenants, tels que l’existence ou pas de toilettes publiques pour les femmes. Causes communes, le bimestriel des socialistes de la Ville de Genève, a consacré en mars, journée des femmes oblige, un numéro réussi sur le Féminisme. Avec notamment une interview de Jean-François Staszak, professeur de géographie de l’Université de Genève, qui analyse les questions de genre dans l’espace public. Un article reproduit ici avec l’aimable autorisation des intéressés.