Lilit Martirosyan a été la première trans à prendre la parole -ou plutôt à s'en emparer- au Parlement arménien, l'an dernier. Elle a ainsi provoqué un scandale dans ce petit pays du Caucase, où les questions LGBT sont vues comme un affront aux valeurs nationales. Le journaliste Harald Maass et le photographe Didier Ruef nous emmènent à la découverte du monde doux-amer des transsexuels, dans une région peut encline à accepter la différence. Bien que l'homosexualité soit légale en Arménie depuis 2003, les personnes LGBT y font toujours l’objet de fortes discriminations.
La question des droits des LGBT (Lesbiennes, Gays, Bisexuels et Transsexuels) interpelle des membres de l'Ordre des jésuites, à l'image de l'américain James Martin sj qui plaide en leur faveur (voir plus à la fin de ce reportage).
Quel est le rôle des victimes dans le processus de réconciliation? Le jésuite allemand Martin Maier sj -qui se trouvait au Salvador en 1989 lors de l'assassinat de six jésuites et de deux laïques- part de son expérience pour dresser plusieurs constats: le pardon et le réconciliation ne peuvent se faire sans le souvenir et sans se souvenir des victimes; le souvenir est intimement lié au récit des souffrances du passé; la réconciliation et le pardon présupposent la vérité et la justice; le pardon et la réconciliation sont une offre faite par les victimes à leurs bourreaux; on ne peut atteindre la réconciliation que lorsqu’on a demandé pardon; les peuples crucifiés sont source de lumière, de salut et de pardon; ceci dans une perspective spirituelle ignacienne.
On ne les voyait plus, mais elle agitent le débat public depuis le printemps 2020 sous l’action des mouvements féministes, anticolonialistes ou antiracistes. Statues et plaques de rues, ces lieux de célébration ou outils de la contestation, questionnent notre relation au passé et à l’espace public. Un voyage dans une histoire bien présente dans nos villes, auprès de deux spécialistes genevois.
Certains voient dans la Covid-19 la main de Dieu. Mais pourquoi, dans une situation émotionnelle majeure, faire référence à l’Invisible, à l’Inatteignable? Lors des «cas de force majeur», les anglo-saxons utilisent l’appellation Act of God (le fait de Dieu).
Quand l’être humain utilise «Dieu» à toutes les sauces, selon ses besoins, ses désirs ou ses peurs. Un article de Gérald Morin, paru initialement dans le numéro de juillet de CultureEnJeu.
«La complexité inextricable des causes et des effets n’est maîtrisable par personne.
Le hasard vient nécessairement contrecarrer les projets les mieux établis.»
Friedrich Dürrenmatt
L’Université de Genève a mené une recherche sociologique sur la situation des plus vulnérables dans le canton, face aux conséquences socio-économiques de la crise sanitaire. Il se confirme, de façon dûment chiffrée, que le semi-confinement a fortement affecté les besoins vitaux de cette frange de population et que la page n’est pas tournée… L’étude menée par le professeur Jean-Michel Bonvin et son équipe dévoile en outre quelques constats moins attendus.
Une chape d’indifférence s’est abattue sur le destin des migrants, rendus encore plus invisibles par le confinement de la planète au temps du coronavirus. Alors que l’Europe tente de juguler la pandémie, une autre se répand insidieusement: le xénophobia virus.[1]
Myriam Bettens est journaliste et théologienne. Cet article et les entretiens dont il est issu ont été réalisés avant l'incendie du camp de Moria, à Lesbos, du 9 septembre 2020, et le signalement des premiers cas de personnes positives au coronavirus (n.d.l.r.).
[1] « Xenophobia Virus annonce un petit tract distribué à Lesbos, représentant un personnage muni d’un masque auquel on prend la température », in Libération, "Lesbos, l’autre confinement de l’Europe", 18 mars 2020.
Vive le réchauffement climatique? Saison de pêche plus longue, potagers qui fleurissent, touristes qui débarquent...: sans en nier les conséquences dramatiques, les Groenlandais ont tendance aussi à profiter des avantages éphémères que leur procure la fonte des glaces.
En voyage au Bhoutan, au printemps 1989, j’ai découvert un pays qui sortait de l’ordinaire. Enclavé entre Chine et Inde, au cœur de l’Himalaya, il a la taille de la Suisse (environ 47'000 km2), avec, aujourd’hui une population de 750'000 habitants. Ce pays se protège du tourisme de masse, par un quota de 100'000 touristes par an, devant dépenser 250 dollars par jour. Il m’était apparu calme, apaisant, accueillant, jamais stressé, sans pollution… Le pays idéal?
Depuis vingt ans, Pantone désigne la couleur qui fera la tendance de l’année à venir. En 2020, l’entreprise américaine a choisi de franchir le seuil de la décennie naissante avec une touche de calme et de réflexion dans son nuancier: le Classic Blue 19-4052. Un bleu profond qui tend vers le crépuscule. À l’occasion du dossier le langage des couleurs (in choisir n° 696), célébrons le bleu. Omniprésent aujourd’hui, il n’a pas toujours été prisé et fut même un mal aimé.
Si la situation semble se normaliser en Europe et que les mesures pour contenir le coronavirus s’assouplissent, il n'en est pas de même sur tout le globe. Secrétaire du JESC (jesuit European Social Center) pour les affaires européennes, Martin Maier sj invite à réfléchir sur ce que cette pandémie suscite comme réflexions. Nous devons, selon lui, prendre conscience que la santé est un bien commun universel à préserver et qu'il est grand temps de changer «notre modèle actuel de mondialisation en tenant compte des pauvres, de l'environnement naturel et des générations futures». Son analyse à la lumière de l'encyclique du pape François Laudato si' qui fête ses cinq ans. 1
À l’occasion des 50 ans de la fin de la guerre civile du Nigeria, Didier Ruef a suivi le Père Gerald Chukwudi Ani dans son pays natal, le temps d’un reportage. Né en 1973 à Agbani, dans l’État d’Enugu, un siècle après que le christianisme soit arrivé au Biafra dans les malles des Britanniques, Gerald Chukwudi Ani a été ordonné prêtre au Tessin en 2009. Les attentes de ses proches restés au pays sont à la mesure de ses deux casquettes d'émigré et de prêtre.
Didier Ruef, d’origine genevoise, vit à Lugano depuis 25 ans. Photographe de renommée internationale, il a reçu de nombreux prix et ses reportages ont été publiés dans divers journaux et magazines suisses et étrangers.
Comme notre monde serait triste en noir et blanc! Sans les couleurs, nous serions amputés d’une large part de notre gamme émotionnelle et de nos possibles. S’appuyant sur une importante littérature scientifique, le coloriste Jean-Gabriel Causse a étudié les influences physiologiques et psychologiques des couleurs sur nos humeurs et comportements, sur notre créativité, nos capacités cognitives, notre sexualité et performances sportives...
Créatif publicitaire durant de nombreuses années, Jean-Gabriel Causse s’est spécialisé dans le conseil en couleurs dans le monde industriel, en France et au Japon. II est membre depuis 2007 du Comité français de la couleur et auteur de L’étonnant pouvoir des couleurs (Paris, Éd. du Palio 2014, 190 p.).