jeudi, 23 septembre 2021 20:34

Revue choisir n° 701

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Sortir de soi, ça fait du bien!
par Lucienne Bittar, rédactrice en chef


COMPASSION

RELIGIONS

Engagés par leur foi et étudiés par la science
par Clément Girardot, journaliste
Inspirés par des valeurs religieuses ou spirituelles fortes, ils combattent les injustices du monde, dédient leur vie au service de grandes causes humanitaires et suscitent souvent l’admiration. Si ces individus extraordinaires atteignent parfois une notoriété internationale, nous connaissons cependant mal leur vie intérieure. Une étude menée par l’Université de Californie du Sud vise à mieux comprendre le rôle de celle-ci dans leur parcours.

THÉOLOGIE

Comme Dieu, devenir prochain 
par Alain Thomasset sj, Paris, doyen de la Faculté de théologie du Centre Sèvres 
Face à la souffrance du garçon qui se débat pendu au gibet du camp nazi de Buna, Elie Wiesel s’interroge: où est Dieu maintenant? Et il entend une voix répondre en lui: «Il est ici… pendu au gibet» comme en écho à la théologie rabbinique de l’abaissement de Dieu. Dieu n’est pas impassible, incapable de sentiments. Il souffre avec les victimes, va en captivité avec eux… Si tel n’était pas le cas, l’homme ne serait-il pas condamné à nier la compassion?

REGARD

Interconnectés avec nos frères et sœurs réfugiés 
par Kevin White sj, Genève, directeur du JRS auprès des Nations Unies 
Du poulet et du riz accompagnés d’un soda à l’orange: tel était le menu du repas de fête partagé à Kampala, lors de la célébration de remise des diplômes de fin d’année, organisée par le Service jésuite des réfugiés (JRS) d’Ouganda. Une journée de réjouissance qui a rencontré un grand succès et lors de laquelle j’ai vu les plus jeunes, simplement et spontanément, donner tout leur sens aux mots frères et sœurs.

DÉBAT ÉTHIQUE

Altruisme efficace. Un concept pas si froid 
par Peter Singer, Melbourne, professeur de bioéthique, Princeton University (Etats-Unis) 
Né à la fin des années 2000 dans les pays anglo-saxons, le mouvement de l’altruisme efficace part de l’idée qu’œuvrer au bien-être des autres via des dons en temps ou en argent est facteur d’épanouissement pour tous… mais que cela exige, pour être vraiment efficient, un discernement en amont. Le philosophe australien Peter Singer, l’un des fers de lance du concept, en explique ici les grandes lignes.

Un égoïsme de transfert 
par Étienne Perrot sj, Lyon, économiste 
Depuis le philosophe taoïste Tchouang-Tseu (IVe siècle av. J.-C.), si ce n’est depuis que le monde est monde, l’humanité a pris conscience d’un fait curieux: chacun ressent une certaine consolation à s’occuper d’autrui. Cette consolation est d’autant plus forte que l’acte altruiste se veut efficace. Dans son manuel de Philosophie morale, Éric Weil souligne que l’altruisme tend à devenir un «égoïsme de transfert». Au fond, pourquoi pas?

PSYCHOLOGIE

Au cœur de l’action humanitaire 
par Paul Bouvier, Genève, médecin, expert en santé publique et action humanitaire 
L’appel à l’humanité face aux souffrances retentit tout au long de l’histoire, dans les évangiles ou les écrits de Mencius en Chine ancienne, dans les poèmes de Saadi en Perse ou les œuvres de Rousseau. Il se manifeste aujourd’hui dans l’action humanitaire. Cette mise en œuvre de la compassion sur le terrain est un exercice complexe, fait de raison et d’émotions, qui s’accompagne parfois de choix douloureux, en particulier face à des violences extrêmes et déshumanisantes.

TÉMOIGNAGE

Sur le terrain, face à ses ambivalences 
par Hubert Prolongeau, Paris, journaliste 
L’altruisme, les médecins sans frontières l’incarnent souvent aux yeux du public. Leur «mission» est pourtant pleine d’ambiguïtés: récupération politique, brièveté de la présence, jeu avec les pouvoirs en place, familles laissées derrière soi et souffrant de l’absence, peur et excitation face au danger… Aujourd’hui psychiatre à Pau, Christine Marchand, qui effectua trois missions pour le compte de MSF, raconte les interrogations liées à ces années.

SOCIÉTÉ

Ces mineurs, proches aidants 
par Myriam Bettens, Genève, théologienne et journaliste 
Les enfants et adolescents concernés par des tâches de soin et d’accompagnement sont bien plus nombreux qu’on ne le pense. Lorsqu’un proche tombe malade, ils prennent souvent le relais et assument un rôle «d’aidant». Cette forme d’altruisme, aussi positive qu’elle puisse être a priori, peut se révéler lourde et difficile, voire même délétère, a fortiori pour des jeunes en pleine construction.


IVRESSE

SPIRITUALITÉ

Sortie de soi et présence au monde 
par Thierry Collaud, Fribourg, théologien et médecin 
La Pentecôte est présentée comme l’événement fondateur de l’Église. Or ce fondement commence par un moment étrange que l’on peut qualifier d’ivresse tant certaines de ses manifestations ressemblent à celles qui sont provoquées par l’abus d’alcool. Mais l’histoire ne s’arrête pas là, et creuse la différence…

RELIGIONS

Le vin, don divin et épreuve 
par Noémie Graff, Begnins, vigneronne, domaine Le Satyre 
Le vin n’est pas reconnu comme un aliment de première nécessité. Le mettre au rang des substances nourricières fondamentales serait d’ailleurs mal servir son prestige. En France -sa terre de prédilection- de grands poètes l’ont célébré et Roland Barthes l’a consacré «boisson-totem». Mais même dans la patrie des irréductibles, personne n’égala les Anciens dans le culte qu’ils lui rendirent.

HISTOIRE

La guerre enivrée? 
Entre 1914 et 1918 en France 
par Stéphane Le Bras, maître de conférences en Histoire contemporaine, Université Clermont Auvergne 
Censée contribuer à l’effort de guerre par la dimension unificatrice et purificatoire que les soldats y trouvent, la consommation de boissons alcoolisées a été encouragée et orchestrée à grande échelle en France pendant la Première Guerre mondiale. Mauvais calcul des autorités? Une chose est sûre, elle a aussi engendré des dérives remettant en cause l’ordre guerrier et la solidarité sociale essentielle en temps de guerre.

SOCIÉTÉ

Quand un chat est un lion 
par Lucienne Bittar, Genève, rédactrice en chef 
Lors du premier confinement de mars 2020, les associations œuvrant dans le domaine des addictions ont été mises en état d’alerte. Leur crainte? Assister à une augmentation de la consommation de substances psychotropes et d’alcool, principalement parmi les personnes atteintes dans leur santé mentale, chez qui les dépendances se révèlent particulièrement mortifères. Si la situation n’a pas été aussi catastrophique qu’annoncé, elle a incité les professionnels à travailler encore plus sur la prévention.

LITTÉRATURE

Un génie au fond de la bouteille 
par Lydie Bordenave, Bordeaux (F), rédactrice web 
L’ivresse révèle-t-elle les génies littéraires ou les entraîne-t-elle vers leur perte? Nombre de cas de ces derniers siècles indiquent une relation ambigüe entre la consommation d’alcool et le processus d’écriture de grands auteurs. Poètes buveurs d’absinthe ou romanciers assistés de vin et de whisky, devaient-ils boire pour écrire ou l’écriture les a-t-elle guidés à travers des angoisses que seul l’alcool arrivait à soigner?

CULTURE

REPORTAGE

Focus sur des impacts de la crise climatique 
par Samuel Turpin, Lausanne, journaliste et photographe 
Après un nouvel été marqué par un rapport alarmant du GIEC et des phénomènes climatiques extrêmes, à la veille de la COP 26 qui aura lieu à Glasgow en novembre, nous proposons un focus sur le projet multimédia Humans & Climate Change Stories de Samuel Turpin et son équipe. L’objectif du photojournaliste est de suivre durant dix ans dans le monde douze familles directement affectées par les effets du dérèglement climatique.

EXPOSITIONS

L’art brut intègre le Centre Pompidou
Entretien avec Bruno Decharme
par Geneviève Nevejan, Paris, journaliste et historienne d’art, 
Enfin! L’art brut est entré pour la première fois cet été dans les collections du Musée national d’art moderne au Centre Pompidou, grâce à la donation effectuée par Bruno Decharme, cinquante ans après celle de Jean Dubuffet à Lausanne. Le cinéaste collectionneur comble ainsi le vide creusé par l’indifférence des institutions et donne une existence à ces victimes et laissés-pour-compte de nos sociétés.

LETTRES

Vivre ou mourir 
par Bénédicte Mary Sahli, Arzier-Le Muids (VD), gymnasienne 
Nous sommes le 28 juin 1914, cela fait la une des journaux: l’archiduc François-Ferdinand vient d’être assassiné en pleine rue. À la maison, la nouvelle a très peu ébranlé mes parents. Pour eux, ce qui compte avant tout, ce sont les moissons qui vont bientôt arriver. Nous continuons à vivre normalement, bercés par notre insouciance.

LIVRES OUVERTS

Recensions n° 701
Chaque trimestre, la revue choisir présente une sélection de recensions d'ouvrages.

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