mardi, 01 septembre 2020 10:47

Revue choisir n° 697

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Un vaccin contre l’indifférence
par Lucienne Bittar, rédactrice en chef


COVID-19

BIBLE 
Un signe venu de Dieu?
par Philippe Lefebvre op, Fribourg, exégète
Certains n’hésitent pas à voir dans la pandémie un signe de Dieu, venu nous avertir que nous allons trop loin. Mais qu’est-ce qui fait signe, qui le valide? Et signe de quoi et à qui? N’est-ce pas simplement un événement que l’on peut lire de manières différentes ou ne pas lire du tout? Et d’où survient le signe? Qui est son instigateur? Toutes ces questions sont posées ou apparaissent dans la Bible.

SPIRITUALITÉ
Un temps de présence
par Étienne Grieu sj, Paris, géographe, recteur du Centre Sèvres
L’isolement et le changement de rythme imposés par le confinement ont amené chacun à se poser des questions essentielles, tout en faisant corps avec les autres autour d’un projet commun: le soutien aux plus vulnérables. Une expérience sociétale et d’Église qui fait écho à la mission du Christ, accomplie à Pâques.

SPIRITUALITÉ
Le terreau de la fraternité
par Sabine Protais, Fribourg, directrice du Centre Sainte-Ursule
L’irruption de la Covid-19 a bousculé notre vivre ensemble, défiant notre aspiration à la fraternité, révélant nos peurs et nos fragilités. Qu’avons-nous appris sur nous et sur notre désir d’être en relation avec autrui, sur l’enthousiasme avec lequel nous veillons -ou non- sur nos frères et sœurs, sur le regard que nous portons sur eux? Et comment recevons-nous celui qu’ils portent sur nous?

SOCIÉTÉ
Le silencieux virus de la xénophobie
par Myriam Bettens, Genève, journaliste et théologienne
Une chape d’indifférence s’est abattue sur le destin des migrants, rendus encore plus invisibles par le confinement de la planète au temps du coronavirus. Alors que l’Europe tente de juguler la pandémie, une autre se répand insidieusement: le xénophobia virus.

POLITIQUE
L’Europe, entre danger mortel et nouveau départ
par Martin Maier sj, Bruxelles, secrétaire des affaires européennes du Centre social jésuite européen
La pandémie a remis en cause la survie même de l’Union européenne. Dans une de ses rares interventions, Jacques Delors, ancien président de la Commission âgé aujourd’hui de 94 ans, lançait l’alerte: l’absence de solidarité parmi ses membres fait courir à l’Europe «un danger mortel». Depuis, les choses ont clairement bougé. Le grand dialogue peut commencer.

POLITIQUE
Quelle autonomie agro-alimentaire?
par René Longet, Genève, expert en durabilité
La crise du coronavirus a donné lieu à des réactions contradictoires. Parmi les points faisant consensus figure la recherche d’un meilleur équilibre entre commerce international et autonomie locale. À force de délocalisations, chaque pays s’est retrouvé bien trop dépendant de producteurs à l’autre bout du monde. L’agriculture est ici un cas d’école.

ÉCONOMIE
Une crise structurelle
par Étienne Perrot sj, Lyon, économiste
Les effets économiques de la crise du coronavirus sont loin d’avoir été mesurés, ni même prévus. Les spécialistes, souvent catégoriques, défendent chacun des points de vue différents, en fonction des solutions qu’ils envisagent. Une certitude, l’heure n’est pas à l’optimisme et la crise est appelée à durer.

ÉCONOMIE
Une parenthèse dans le darwinisme néolibéral
par Jean-Marie Brandt, Lausanne, économiste
Les crises sont des accélérateurs et des révélateurs de tendance. Celle du coronavirus n’échappe pas à la règle. Cette parenthèse sanitaire est un facteur aggravant et non pas déclenchant de la crise économique. Elle a mis à nu les plus faibles, les oubliés du marché de l’emploi, auprès de qui le principe de travail-dignité ne semble pas s’appliquer.

REGARD
Une pensée unidirectionnelle
Entretien avec Jean-Dominique Michel
par Lucienne Bittar, rédactrice en chef
Son blog Anthropo-logiques a fait le buzz ce printemps. Jean-Dominique Michel s’est fait remarquer (même en France !) pour ses critiques à l’encontre des politiques sanitaires suisse et européennes mises en place contre le coronavirus. Ses partisans louent sa sagacité et sa parole libératrice, ses détracteurs l’accusent de mener une guerre contre la science, voire de populisme. Rencontre avec un homme désireux de débat.

ENVIRONNEMENT
L’éveil des consciences
par Kevin Despond, Nyon, étudiant en sciences de l’environnement
Le coronavirus a rappelé à l’humanité à quel point son équilibre est fragile. Dans l’adversité, chacun a su mobiliser un esprit insoupçonné d’empathie et d’initiative. Ces qualités, si elles sont conservées, pourraient aboutir à un changement de mentalité bénéfique à la préservation de l’environnement. Car aucune transition écologique ne saurait s’opérer par des choix stigmatisant ceux qui, par manque de moyens financiers, ne peuvent porter un tel fardeau.

PHILOSOPHIE
Sous le regard de Nietzsche
par Luc Ruedin sj, Lausanne, accompagnateur des Exercices spirituels
Dans les années 80, Bernard Pivot concluait son émission littéraire Bouillon de culture par «Si Dieu existe, qu’aimeriez-vous, après votre mort, l’entendre vous dire?» Son successeur François Busnel, dans La grande librairie, axe davantage son travail sur les événements qui ont jalonné l’histoire de son invité. Ce déplacement patent -du rapport à la Transcendance, à l’exploration de son identité- peut éclairer la manière dont notre société gère la crise du coronavirus.

RELIGIONS
Le numérique, outil de combat
par David Douyère, Tours, professeur de sciences de l’information et de la communication
Durant le confinement, le numérique a soutenu l’expression politique de certains acteurs religieux pour qui le culte, au titre des «besoins spirituels» de l’homme, revêt un caractère de première nécessité. Il a aussi permis de forger l’image du clerc comme «résistant spirituel» face aux contraintes d’un État laïque qui ne saisirait pas l’importance du religieux, voire voudrait réduire celui-ci au silence. Illustrations.

ÉGLISE
Le sacerdoce de tous
par François-Xavier Amherdt, professeur de théologie pratique à l’Université de Fribourg
Dis-moi comment tu as vécu ecclésialement le confinement et je te dirai quelle image de l’Église et du Christ tu portes. La période que nous venons de vivre est très révélatrice, au sens photographique ou apocalyptique (dévoilement), de nos conceptions ecclésiales et théologiques. Elle manifeste des déséquilibres et provoque à la créativité, au nom même de Vatican II et du pape François.

ÉGLISE
Institution et communauté à l’épreuve en Hongrie et au Québec
par Attila Jakab, Budapest, historien de l’Église
La pandémie a mis en évidence la fragilité des réseaux internationaux et l’inclination des politiques à se renfermer sur leurs engagements régionaux (plus positivement, à les renforcer). L’Église n’a pu se soustraire au mouvement. L’imprévisible a révélé la disparité locale énorme qui règne au sein d’une même confession religieuse, et la capacité ou l’incapacité de ses institutions nationales à répondre au défi. Une réflexion sous la loupe de la Hongrie et du Québec.


CULTURE

EXPOSITION
Jean Dubuffet, la fabrique de l’œuvre
par Geneviève Nevejan, Paris, journaliste et historienne de l’art
La découverte en 1945 des collections du musée d’ethnographie de Genève (MEG) et la rencontre de son directeur Eugène Pittard bouleversent la vie et l’œuvre de Jean Dubuffet (1901-1985) ainsi que le cours paisible de l’histoire de l’art. L’exposition actuelle Jean Dubuffet un barbare en Europe célèbre tant l’auteur d’une œuvre hors du commun que l’inventeur de l’art brut.

LETTRES
Nouvelles cartes
par Eugène, Lausanne, écrivain
Il neigeait en hiver (phénomène rare méritant d’être signalé). J’attendais de traverser un carrefour, quand soudain je remarquai que les traces des pneus laissées par les voitures matérialisaient une espèce de grand losange. Depuis le début de la matinée, aucun véhicule n’était passé au centre du carrefour, ni le long du trottoir. Si aucun automobiliste ne roulait à cet endroit et si aucun piéton ne marchait là-bas non plus, à qui servait cet espace? À personne! Un morceau de ville pour personne.

CINÉMA
Markus Imhoof et l’accueil de l’exilé
par Patrick Bittar, Paris, réalisateur de films
Après avoir été censuré dans les années 60, voilà Markus Imhoof récompensé. Le Prix d’honneur du cinéma suisse 2020 lui sera attribué l’an prochain lors des Journées cinématographiques de Soleure. Selon un communiqué de l’Office fédéral de la culture, Imhoof «a eu une influence décisive sur le cinéma suisse. Révélateurs, ses films suscitent l’empathie et appellent à la réflexion et à la remise en question.»

LIVRES OUVERTS
Recensions n° 697
Chaque trimestre, la revue choisir présente une sélection de recensions d'ouvrages.

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